Partie 39

10.9K 283 4
                                    


Partie 39 :

J'ai mis 10 bonnes secondes à calculé ce qu'il venait de dire

Moi : nonnn ! Farouk dis moi qu'il va bien ! ya allah !

Je me suis mise à pleurer.

Farouk : calme toi Intissar, il est en réanimation ou j'sais pas quoi.. mais il va bien, c'est juste.. que putain.. il a eu chaud cet enfoiré, il a eu chaud.. Intissar ces mecs là, c'est pas n'importe qui, et s'il a pas claqué ce soir, c'est parce qu'il voulait juste l'avertir. Je me suis mise à pleurer deux fois plus, j'avais l'impression de sortir cette scène tout droit d'un bon film américain. Mais non c'était la réalité.

Moi : comment ça ? Farouk me dit pas qu'y a des mecs qui veulent le buter ?
Farouk : pas pour l'instant, je sais aps wallah Intissar, avant Houssam c'était mon sah, mais là je sais pu ce qu'il fait, je sais pas où il va, je pourrais même pas te dire il est en affaire avec qui, je sais juste que.. il va pas laisser ça comme ça, quand il va se remettre sur pied, il.. zeubi.. putain d'sa mère, il risque de les buter un par un.

Moi : MAIS FAROUK PUTAIN C'EST TON POTE NON? MAIS C'EST QUOI ? C'EST QUOI VOS DELIRES? POURQUOI VOUS FAITES ÇA ? POURQUOI .. POURQUOI IL ME FAIT ÇA !!!! HEIN ?

Je me suis assise au sol, j'arrivais pu à m'arrêter, puis Rim a tapé dans la porte de la salle de bain :

Rim : INTISSAR QU'EST CE QUI A ? POURQUOI TU CRIS ?
Farouk : ho !! écoutes moi !!

Je pose le téléphone et ouvre la porte, ma soeur me prend dans ses bras, si je meurt pas de fatigue, il m’achèvera de peur.

Rim : hbiba ... Inti ! pourquoi ? qu'est ce qui y a ?

Je pouvais plus m'arrêter de pleurer, elle a prit le téléphone et à parler à Farouk :

Rim : salam, oui c'est Rim. (elle m'a regardé avec la compassion du monde dans son regard) euh.. putain.. euh.. ouais. Et alors ?.. non non t'as raison, c'est pas une bonne idée, t'inquiète inchallah. Merci d'avoir appeler.

Elle a raccroché.

Moi : Rim il va me tuer, il va me tuer ! il va me tuer je te jure wallah il va m'achevé.
Rim : calme toi Inti, ça sert à rien de te mettre dans cet état là, arrête s'il te plait.
Moi : je veux le voir, faut que j'aille le voir
Rim : non ! Farouk il a dit que c'était mieux que tu le vois pas comme ça, puis il sait même pas qu'il t'a appelé, c'est mieux que tu restes ici on ira le voir quand il ira mieux inchallah.. Fais des doua'a, et pense pas à ça.

J'étais plongée dans un vide total...plongée dans la peur de le perdre, l'angoisse qu'il ne soit plus là.

Rim : et tu sais Intissar, ce matin y a pas Saïd, t'as de la chance, mais faut que tu fasses attention, t'as crié vraiment fort là, mama va se poser des questions.

Elle m'a relevé, et ma mère m'a regardé bizarre, elle n'a pas posé de question étant donné que Khalti a poussé la porte. Je l'ai salam, elle avait l'air un peu fatigué, elle s'assoit et dit à ma mère.

Elle : Houssam, ce chien, il est pas rentré de la nuit, je sais pas pourquoi, ça faisait très longtemps qu'il n'avait pas fait ça, je m'inquiète.
Ma mère : ah ! mon fils aussi c'est un voyou, j'ai l'habitude, tout le temps dehors, tout le temps, il croit qu'ici c'est l'hotel, j'ai l'habitude ! Dieu les guides !

Je n'osais pas soutenir le regard de Khalti, c'était beaucoup trop pour moi, je suis allée m'allonger dans ma chambre.
C'était trop dur, trop dur de le savoir à l'hôpital. Le soir après que Khalti soit parti, ma mère a poussé la porte de ma chambre, elle m'a réveillé.
Maman : Intissar, intissar lève toi
Moi : hum..
Maman : viens, je t'ai préparé à manger. viens manger ma fille
Moi : merci j'arrive.

Elle est restée assise au bout de mon lit. Elle tousse, et continu en arabe :
Maman : il se passe quoi avec le fils à Wahida ?

Je l'ai regardé, sans pouvoir répondre, sans avoir de mot qui me sorte de la bouche, comme si cette instant n'exister pas. C'était trop pour moi en une journée, j'étais bloquée.

Moi : euh.. ma..
Maman : je sais qu'il se passe quelque chose alors ne me mens pas.
Moi : il se passe rien.. rien maman

(starfallah mais j'avais rien d'autre à dire sur le coup)

Maman : ne mens pas, j'étais jeune avant toi. Wahida me parle souvent de vous deux et puis tu es pas bien depuis ce matin, tu sais où il est ?
Moi : je ... Elle me coupe voyant que je n'arrivais pas à répondre
Maman : Tu es amoureuse de lui ?

J'ai baissé la tête, c'était impossible de répondre, IMPOSSIBLE tout simplement. Pas devant ma mère, pas devant ma famille.

Maman : alors écoutes moi, j'aime beaucoup Wahida, et Houssam et comme mon fils, mais tu es ma fille, et je veux ton bien avant tout. Vous êtes jeune, et lui n'est pas un homme sérieux, fais attention aux hommes ma fille. Allez viens manger Elle a déposé un baisé sur mon front.

C'était inimaginable. Moi Intissar, venant d'une famille assez stricte avec énormément de valeur et de pudeur, je venais de parler de l'homme que j'aimais avec ma mère ! C'était impensable! Le lendemain dans l'après-midi j'étais au super marché avec ma mère, je traînais mes jambes lourdement en poussant le cadi. Elle était à fond dans sa comparaison de prix, puis elle croisait toutes les 5 minutes une femme qu'elle connaissait et s'était partit pour 40 minutes de conversation "la famille ça va.. ah meskine ! ah mabrouk elle a accouché ?" Mon téléphone vibre, c'est le numéro à Houssam..... j'ai bloqué devant l'appel et je me suis dis "voilà t'as rêvé Intissar, c'était qu'un mauvais rêve". Je décroche et j'entend la voix de Farouk :

Farouk : salam
Moi : salam ? pourquoi tu m'appelles avec le téléphone à Houssam ?
Farouk : j'ai plus de crédit.. Hessoul, il vient de se réveiller là, il veut te voir Intissar
Moi : moi ?
Farouk : bah oui toi !
Moi : il. il va bien ?
Farouk : bah hamdoullah pour l'instant oui, t'inquiète. Mais il veut que tu viennes là.. j'viens te chercher ?
Moi : non c'est bon je viens en voiture inchallah je finis les courses et je viens.

J'étais soulagée, je ne savais même pas ce qui m'attendait par la suite, mais j'étais soulagée. J'ai fini d'aider ma mère, je me suis changée et je suis partie à l'hôpital. J'étais assise dans le hall, téléphone en main, j'étais tétaniser. Sayé j'y étais.. quelques mois plutôt j'étais assise là en priant Dieu pour que jamais je ne me retrouve à la place de Rim, et là j'y étais. Fatiha me manquait, j'aurai voulu qu'elle soit là pour me réconforter, me rassurer, mais j'étais seule, seule dans mon angoisse, dans mon amour. Puis j'ai vu Farouk sortir une clope à la main, il était devant la porte, entrain de fumer, et quand il est re-rentré il m'a vu :

Farouk : ça va ?

Je l'ai regardé un peu perdu, et j'ai hoché la tête. Fallait pas que je pleure.

Farouk : tu vas pas le voir ?
Moi : j'y arrive pas
Farouk : vas-y Intissar wallah quand il s'est réveillé t'es la première personne qu'il a réclamé, vas-y.
Moi : et saïd ? Farouk : Slimane et lui .. ils sont partis faire un truc
Moi : ils sont partis chercher les mecs qui ont fait ça, c'est ça hein ?
Farouk (étonné) : ouais..
Moi : pourquoi ils font ça putain ????

Je me suis mise à pleurer, et il s'est assit à côté de moi et m'a prit la tête entre ses bras.

Farouk : j'avais même pas capté qu'Houssam et toi c'était un truc aussi sah, mais je crois qu'il est vraiment ouf de toi Inti.

Après avoir repris mes esprits, Farouk m'a accompagné jusqu'à sa chambre, j'ai poussé la porte.. Immédiatement j'ai lâché mes premières larmes, ya allah qu'est ce que je l'aimais !! Qu'est ce que j'en étais amoureuse ! Il avait le visage massacré, un oeil fermé et noir, des hématomes sur tout le visage, sa peau foncé était recouverte de bleu. Il avait la lèvre supérieur gonflé, un pansement énorme sur le crane. Il était défiguré, j'en étais malade de le voir comme ça, j'avais l'impression qu'il était passé juste à côté de la mort, une nouvelle fois qu'il l'avait frôlé. Il était entrain de m'attiré avec lui, il était entrain de m’entraîner avec lui dans sa misère, c'était comme-ci s'était moi qu'on avait tapé. Il avait les yeux ouverts, enfin un sur deux, il a tapé avec sa main à côté de lui. Je regarde son autre bras, il est dans le plâtre.

Je fixe alors le mur, j'y arrive pas, j'arrive pas à voir l'état dans le quel il est, pas par dégoût, par peur, par amour, par dénie. Je refuse de le voir comme ça. Je m'assoie près de lui, je regarde sa main. Il ne parle pas, ne bouge, on est plongé dans un silence. Et je ne sais pas pourquoi je me suis mise à m'imaginer apprendre un matin qu'il était mort, je me suis imaginée devoir annoncer à sa mère que son fils était mort, je me suis imaginée devoir me rendre devant sa tombe, j'ai pleuré, j'ai chialé, parce que je me voyais pas faire ça, je pouvais pas, j'en étais folle amoureuse. Je me suis même dis que s'il mourrait, j'y survivrais pas (starfallah), plus le temps passé, pire s'était, plus le temps passé et plus des idées comme ça prenait place dans ma tête. Houssam : arrêtes Il avait grave des difficultés à parler, avec sa lèvre. J'ai levé la tête, et puis j'ai passé mes mains sur son visage.

Moi : si c'est pas eux qui tue, c'est moi qui vais te tuer Houssam.

Je suis sortie en claquant la porte, j'avais tellement la haine, j'avais la rage, et j'étais détruite. J'ai surtout utilisé le prétexte de la haine pour pouvoir m'éloigner et m'éviter le supplice de le voir comme ça, parce que ça me détruisait. Je suis restée assise 15 minutes les yeux dans le vide, à m'imaginer vivre dans un super endroit idyllique, m'imaginer pouvoir être avec le vrai Houssam au quotidien, sans avoir à vivre tout ça, sans avoir la peur au ventre quotidiennement. Je reprend mon courage, et dis bismillah en poussant à nouveau la porte.

Il est aussi plongé dans ses pensées fixant le plafond. J'avance, et je m'assoie à côté de lui. Je fixe son visage, sa barbe mal rasé. Ce mec se néglige totalement physique et ça m'empêche pas de le trouver magnifique, je sais pas ce que je lui trouve finalement, j'en sais rien, je sais pas pourquoi j'en suis amoureuse, j'ai beau tout remettre en question, y a toujours ce sentiment hyper fort, cette impression de vide, de manque, ce besoin de le serrer dans mes bras, de besoin de sentir sa présence.

J'ai pris sa main dans les miennes, et je lui récitais des sourates. C'était très paradoxal, mais c'était ma manière à moi de m'en remettre à Allah, de placé ma confiance total en Dieu. Ma voix était cassé, entre deux versets je laissais couler des larmes, mais je récitais quand même, je récitais tout ce que je connaissais. Nous sommes restés presque 1 heure comme ça, et puis je me suis levée, j'ai déposé un baiser sur sa lèvre et je suis sortie...

C'était la première fois que je faisais ça, la première fois que j'embrassais quelqu'un, la première fois que j'embrassais Houssam. C'était un truc rapide, d'enfant, mais c'était symbolique. Je suis rentrée en tentant d'oublier cette après-midi, sauf qu'en rentrant chez moi Khalti était là, en pleure, elle était angoissée à cause d'Houssam qui n'avait toujours pas de nouvelle, j'étais honteuse de savoir où était son fils et de ne pas oser lui dire. Le lendemain, je me suis levée en même temps que Rim, je l'ai déposé au taf, et je suis allée directement à l'hôpital. Houssam dormait encore, j'ai mis mon petit coran sur sa table de chevet, et j'ai posé aussi les gâteaux que j'avais ramené. Et puis j'ai attendu qu'il se réveille. Il a fini par tousser pour me montrer qu'il était réveillé.

Moi : ah.. ça va mieux ?

Il se racle la gorge et me lâche un petit "hum" rapide. Je suis restée une bonne partie de la matinée avec lui, sans qu'il parle, je lui est lu le coran, des sourates. Je me suis mise à faire pleins d'invocations à son chevet, je pleurais, j'implorais Allah de le guider. J'avais delaissé ma religion, c'était de ma faute si je perdais pied, si dés qu'une épreuve me touchait je n'étais pas capable de me relever, que je pleurais comme une faible. Je me suis auto-égarée. J'ai rangé mes affaires dans mon sac et je lui est dis :

Moi : Houssam.. il faut que t'appel ta mère, wallah elle est vraiment pas bien. Si tu le fais pas, c'est moi qui lui dirait. Il m'a retenu le poignet : Houssam : restes
Moi : appel ta mère Houssam.
Houssam : je veux pas qu'elle me voit comme ça
Moi : tu préfères qu'elle fasse des nuits d'insomnies sans savoir où est son fils ? putain Houssam, appel là ! Merde !
Houssam : casses toi Intissar, casses toi
Moi : ouais, t'as raison, je me casse Houssam J'ai pris mon sac et je suis sortie.

Le soir même j'étais à la fenêtre de ma chambre jusque tard, dehors il faisait super chaud on était au mois d'Août, jusqu'à 22h les petits jouaient au foot devant la tour, les grands étaient posés. Ça sentait bon dehors, on mourrait de chaud dans nos HLM. Y avait des mamas qui laissait les fenêtres ouvertes et la musique retentissaient dans le quartier, j'aimais cette ambiance de l'été. Quand il restait peu de personne au quartier, quand y avait juste les galériens. Rim est posé sur son lit et textote, moi je fixe les gars entrain de faire des tours de voitures, défilés dans le quartier, et le petit qui font de la moto cross, ils sont attroupés. J'aimerai voir Houssam avec eux, au centre entrain de rigoler avec sa vieille casquette, le voir taper avec Osman, j'avais besoin de le voir comme un les gars de ce quartier, galérer en bas, c'était ma façon à moi de me rassurer, de le voir au quartier, ça me permet de savoir qu'il est toujours là. Rim se lève d'un coup de son lit :

Rim : viens on va faire un tour, j'ai trop chaud ici putain !
Moi : Hein ? mais Rim t'es folle il est 22h
Rim : et quoi ? on s'en fout ! j'ai chaud, j'ai envie de sortir, on est majeur, on a le permis ! allez vient
Moi : tu t'es cru chez shab les gwers ? tu veux qu'on aille boire un verre dans un bar aussi ?
Rim : azy ton mec à trop mauvaise influence sur toi, on s'en fout de ça on va juste faire un tour, je dis à Warda de venir,allezzzzz Inti on a le permis ! putain !
Moi : bah démerde toi avec les darons.
Ibti : vous allez où ?
Rim : on va faire un tour ma puce, tu vas dans le chambre à Saïd j'te met un wall disney ?
Ibti : oui ! Elle met Ibti devant Mulan.

Elle me tire au salon, fait sa salat, ma mère épluche les légumes.
Rim : maman ?
Ma mère ne lève même pas la tête : tu veux quoi ?
Rim : ta vu il fait chaud, et il fait encore bien jour
Ma mère : et ?

Elle lève un sourcil et nous regarde

Rim : bah on voulait faire un tour avec Warda.
Ma mère : le soir ?
Rim : il fait jour, et tout le monde est dehors
Ma mère : vous êtes pas tout le monde
Rim : maman haichek
Ma mère : attends que ton père finisse la salat, et tu lui demande.. vous avez fait vos prières ?

On répond en coeur que oui. L'avantage des vacances c'est que je profitais pour faire mes prières à l'heure, c'est vachement mieux, beaucoup plus agréable, et plus facile. Mon père fini sa prière, il se met sur le fauteuil, Rim l'attaque, elle lui pose la question, il dit :

Papa : les filles ça sort pas le soir, ni les garçons d'ailleurs
Rim : s'il te plait papa on reste tout le temps ici, il fait chaud.

Après un débat largement gagné par mon père, il a fini par nous dire

lui : Bon c'est bon, mais 1 heure pas plus ! Wallah si vous êtes pas à la maison dans 1 heure, je viens vous cherchez par les cheveux !

Donc Rim elle a couru vers la sortie, toute fière d'elle, elle m'a tiré chez Warda de force, une fois devant son immeuble elle s'est mise à klaxonner dans le quartier, t'avait tout le monde qui nous fixés, dont Saïd qui est venu nous embrouillez, puis après il nous a laissé partir, je crois qu'il avait "des trucs" à faire, il avait pas le temps pour nous surveillez. Bah oui faire le frère autoritaire ça marchait bien quand il foutait rien de la journée, qu'il était enfermé au bled, maintenant qu'il fait croire à mes renpa qu'il cherche du taf à fond mais que la France est raciste, et qu'à la place d'aller chercher du taf il trafiquer avec ses shabs, il a plus vraiment le temps de faire le frère autoritaire.

On était à 3 dans la bagnole comme des folles on dansait, Warda avait mit du son Marocain, à cause de la tête de Rim on a failli s'encastrer deux, trois fois. El mohim, on roulait sur une grande avenue, il commençait à faire nuit vite fait, y'a pleins de gars dehors. Et donc Rim faisait la folle, quand y a des mecs dans une voiture il nous double comme des merdes, ils criaient par la fenêtre.

Rim et Warda ses folles elles ont ouvert les fenêtre, et Rim commence à accélérer en doublant. En gros on était entrain de faire une course avec des gars qu'on connaissait pas, moi j'criais arrêter tout, mais elles me calculaient pas, elles rigolaient, elles chantaient. Puis les mecs ce sont arrêtés à un feu, il était 4 dans la caisse, le conducteur tape un gros smile teh les beaugoss à ma soeur, il devait avoir l'âge à Rim tous. Je regarde derrière, je distingue un renoi derrière avec son pote... putain c'est Kem ! J'ai mis du temps à calculer, enfin c'est le mec que Houssam m'avait présenté, zehma il s'appelle Kem. Donc moi j'baisse la tête en panique puis le conducteur commence à taper la discute avec ma soeur :

Conducteur : wech la miss t'as confondu le frain avec l'accélérateur ou c'est comment ?

Ses potes se tape une barre, Rim faut même pas la chauffer, elle redémarrer ya allah ! Puis on était quand même en clio, eux y avait wahed la caisse ! Donc ils nous on vite doublé, ils rigolaient comme des tahanes, moi j'étais trop mal. Le pote d'Houssam va croire que je sais pas, je suis une meuf qui tape des courses poursuites le soir avec des inconnus. Rim et Warda ses grosses elles rigolaient comme des dindons. Finalement le gars il ralenti, Rim fait de même, il s'arrête geh au milieu de la route, son pote ouvre la fenêtre du côté de Rim cette fois, on avait fait des zgig zgag sur la route.

Donc son pote dit : -On vous paye un verre vite fait là

Je commence à rigoler toute seule derrière !!! Rim elle tape sur le volant

Rim : un verre tozz ouais ! shab on va faire un tour en teboi aussi derrière ?

Elle redémarre d'un coup, on était morte de Rim, ma soeur malgré son âge c'est encore une gamine en vrai ! J'étais un peu mal à l'aise à cause du pote d'Houssam, mais truc de malade même quand il était à l'hôpital j'avais l'impression qu'il était toujours là quand il fallait pas! Après avoir roulé un bon moment, Rim avait niqué notre plein d'essence, on est rentré à la cité, y avait toujours pleins de monde en bas, ça me soulait d'être enfermé alors qu'il faisait beau, chaud, et qu'y avait du monde dehors.

Deux, trois jours plus tard , j'entend tôt les pleures d'une femme dans le salon, je reconnais direct Khalti. Je l'entend se plaindre en arabe, de son fils, puis elle dit qu'il a failli mourir.. je me suis dis hamdoullah il l'a appelé. Alors je suis restée un peu avec elle pour la consoler, et j'avais prévu d'aller le voir en fin de journée. J'ai passé la journée avec Ibti, mama, Camille et khalti.

Puis j'ai prétexté devoir aller chez Jihene car ça fait longtemps. Je me dirige vers l'hosto, un peu en stress, la peur de ce qu'il allait se passer, j'ai l'impression d'avoir toujours peur avec lui. Je toque à la porte de sa chambre, il est assit sur son lit entrain se zehef sur la télécommande avec sa seule main qu'il lui reste.

Chronique d'Intissar: Mon Thug LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant