Partie 40:
Je me suis mise à trembler, et tout de suite j'ai ressenti un besoin, que j'avais jamais ressenti au paravent, le besoin de fumer. Fallait que je fume ou j'allais tuer quelqu'un. Je tapais mes mains sur mon visage, lui il était toujours à côté de moi, je crois qu'il était tellement entouré de violence qu'il a trouvé ça normal que je me tape sur la gueule comme une handicapé en tremblant. J'avais prit un sale truc à cette époque, à cause du stress, de l'envie de fumer : je me mettais à ronger mes ongles à sang !
Et ça Houssam supportait pas, avant il me disait que j'avais des belles mains toutes fines (d'après lui c'est vrai quand comparant avec ses énormes mains lol de bûcheron). Il me donnait de gros coups de poings sur les doigts pour que j'arrête. Parce qu'en plus j'avais l'air d'être une angoissé de la vie quand je faisais ça. Il s'est finalement retourné vers moi :
Houssam : tu m'fais quoi là ?
Il a donné un énorme coup dans mes mains pour que j'arrête puis, il me dit :
Houssam : c'est quoi ton soucis à toi ?
Moi : Soucis !!! .. SOUCIS ? RAK SAH ENTI ? .. Ahh .. Raki djayah ! Ma 3labalich 3alech nfettech mha enti ! (T'es sérieux toi ? T'es un lâche. Je sais pas pourquoi je cherche avec toi)..
J'en perdais mon arabe, j'arrivais même plus à parler lol Je me suis mise au fond du siège. Il a beugé puis il a tapé son poing sur le tableau de bord, comme un sauvage, je le regarde.. Il me fait de plus en plus peur, je le reconnais plus
Houssam : PARLE FRANÇAIS !!!! PARLE FRANÇAIS PUTAIN !
Moi : tu veux je parle Français ? Matswa WALOU ! .. Ananni.. (tu vaut rien, égoïste)
D'un coup il attrapé mes cheveux, et sah j'allais me laisser hagar, j'étais hors de moi, je commence à le taper, en criant. Je le tape de toute mes forces. Je l'insultais en arabe, j'avais la HAINE contre lui. Il était entrain de me refiler sa haine, de me filer sa colère. Un moment j'ai du lui faire mal, il s'est zehef est à gogné ma tête d'un coup dans la vitre. J'étais hors de moi. Donc on a commençait à se battre comme deux sauvages dans la voiture, puis il m'a lâché d'un coup, il a poussé ma tête, et il est sortit ZEHEF ! Il est remonté en fumant sa cigarette, et ça arrangeait pas mon envie de fumer. Il est remonté en me toisant de travers :
Houssam : parle maintenant ou je te met d'maghe (un coup de tête) dans tes dents !
Moi : tu sais faire mieux que ça en ce moment ?
Houssam : PARLE LA PARLE JE TE LAISSE L'OCCASION DE PARLER PUTAIN DE TA RACE PARLE AU LIEU D'OUVRIR TA GUEULE POUR SORTIR DES TRUCS COMME ÇA ! PARLE LA Moi : tu m'fais peur Houssam, wallah tu m'fais peur ! Et ce qui m'fais le plus peur c'est de pas savoir ce que t'as fais à ces mecs
Houssam : ah c'est ça .. tu m'prends pour un trou du cul ?
Moi : non j'te prend pour ce que je vois Houssam, que je vois tout le jour, t'es incapable de te contenir, t'es rongé par ta haine sahbi ! Tu vis que pour ça !
Houssam : combien d'fois je vais te le dire ??? HEIN ! JE SUIS PAS UNE PUTE ! JE VAIS PAS FLINGUER UN MEC TU COMPRENDS PAS ÇA ! J'AI ENVOYÉ DES MECS SE CHARGER D'EUX C'EST TOUT.. WALLAH JE SUIS RESTÉ TRANQUILLE INTISSAR J'AI PRIS SUR MOI TOUT ÇA A CAUSE DE TA GUEULE ET DERRIÈRE TOI T'ES LA TU VIENS ME CASSER LES COUILLES !!
Moi : des mecs ? mais putain Houssam ! c'est quoi tu fais partie de la mafia ou quoi ? PUTAIN RÉVEILLE TOI ! ON EST PAS DANS UN FILM !
Houssam : si c'est pour me casser les couilles, tu peu sortir.
Moi : non t'as raison, je vais faire comme d'habitude, comme je fais tout le temps, parce que je suis bonne qu'à ça hein HOUSSAM, je suis bonne qu'à FERMER MA GUEULE, et à te regarder te détruire !
J'ai démarré la voiture, bah oui parce que lui pouvait pas conduire avec l'état de sa jambe, je le soupçonnais de le faire quand même de temps en temps. Je tentais de ravaler mes larmes, je voulais pas craquer une nouvelle fois. Je m'habituais à cette dur réalité. On est rentrés chacun de notre côté, sans aucun explication. Les jours suivant c'était plutôt froid entre nous, mais je faisais pas attention, je passais mon temps chez Fatiha, je profitais de sa tête qui m'avait manqué, ou j'allais chez Khalti.
Début des cours, premiers jours à la Fac, j'étais déjà pommé avec la route, de temps en temps fallait que je prenne les transports car avec Rim on partageait la voiture. J'étais aussi perdue dans la Fac, j'étais solo, je mangeais solo. Fatiha était en BTS, les horaires étaient un peu plus lourd que les miens, mais tout les soirs elle venait chez moi ou vice-versa. Tout se passait pour le mieux, Saïd était toujours entre deux mondes, Rim me parlait ni de Ali, ni de Youssef, je l'a voyais finir vieille fille lol, la maman à Ibti en avait plus que pour quelques semaines, j'avais trop du mal à imaginer ma princesse quitter la maison !
Quand à l'état de khalti Wahida, s'était vraiment pas ça, on trouvait rien, rien du tout, les médecins ils nous cassaient les pieds avec leurs scaners, leurs prises de sangs qui aboutissaient à rien du tout. Mohamed il pétait des câbles parfois, parce qu'il comprenait vraiment pas pourquoi il trouvait rien avec tout ces examens ! Elle gardait le sourire, la face, face à son fils, face à Noureddine.
Je parlais souvent avec lui, et hamdulillah je le voyais prendre de la maturité, il parlait d'avoir son bac, cette année là pour lui, tout se jouer il m'a dit : "Je veux rendre ma mère fière Intissar, wallah je sais qu'elle sera pas toujours là, je m'en balles les couilles de l'argent, qu'on me prenne pour un pd, je veux rendre ma mère fière". Il était déjà plus mature que son frère, il était réaliste, il avait les pieds sur terre, alors qu'Houssam s'était tout le contraire.
Quand à lui.. je pense qu'il m'aura vraiment tout fait, sa jambe allait un peu mieux, il pouvait conduire, mais elle était pas totalement guerris. Ça l'a pourtant pas empêché de reprendre la boxe, mais c'était pas zehma la boxe comme avant quand il faisait des matchs de temps en temps, non monsieur, en plus du trafic, il s'amusait à faire des matchs de boxe organisait par des mecs chelous qu'il avait rencontré en prison. Ah ouais putain il y a passé que 3 mois, mais j'ai l'impression qu'il a rencontré tout ceux qui fallait pas. Donc il s'amusait à taper des combats comme ça organisait dans des salles de sports clandestines, y avait des mecs qui mettaient de la tune sur eux, c'était le premier au sol. Je comprenais pas, il avait l'argent qu'il lui fallait, je comprenais pas, puis j'ai compris.. c'est le goût du risque, le truc qu'il avait en lui, le besoin de se mettre en danger.
Apparemment il aimait vraiment ça, il aimait se détruire. Puis il m'a dit "je te jure Intissar, ça m'fait du bien j'me défoule". J'avais l'impression qu'il faisait vraiment TOUT pour me faire du mal, tout les trucs dangereux, tout les trucs par lesquels les mecs de quartiers passaient, lui il tentait TOUT. La journée il trafiquait avec des mecs chelous, il avait jamais la même voiture, il gérait son putain de trafic, le reste du temps il faisait des combats de boxe pour de l'argent, entre deux il fumait un cigarette pour se détendre, et le soir il s'assommait avec ses joints.
Je connaissais sa vie par coeur, je savais exactement ce qu'il faisait, parfois j'aurai aimé de pas savoir. Combien de fois je l'ai rejoins en sortant de ses combats de merde le visage en sang, combien de fois je l'ai vu sortir fou de rage, tapant partout, incontrôlable, son match l'avait pas calmé, non c'était pire. Il se plaignait de sa jambe de temps en temps, et quand je tentais de lui dire d'allais à l'hôpital, il s'énerver sur moi. Y a des fois où après l'avoir vu, je m'enfermais dans ma voiture, je fumais, et je pleurais, comme une meuf faible, j'étais minable, mais il me détruisait. Pendant un moment je voulais absolument assister à un match, je sais pas pourquoi, j'avais l'espoir que ça me rassure. Il voulait pas, il me disait que c'était pas un endroit pour moi, et il avait raison, je l'ai tellement soulé qu'il a fini par accepter.
Aujourd'hui encore je regrette d'avoir y était. Je suis rentrée, je me suis sentie comme un morceau de viande dans une cage à fauve. Houssam était sur le "ring", déjà il me disait que c'était dans des salles de sport, cette fois là c'était dans un sous sol aménage, c'était dégueulasse, ça puait.
J'ai pas pu rester jusqu'au bout. Sincèrement je venais d'un quartier, donc des bastons j'en est vu, je mettais moi même battu, mais là, là c'était trop violent. Il y avait du sang partout, au début Houssam avait le dessus et quand le mec à commencer à enchainer les patates sur lui, j'en est pleuré, wallah j'ai pleuré au milieu de la salle. C'était horrible, violent, sanglant, je suis sortie, et j'ai fumé, parce que c'était le seul truc qui me faisait oublier, qu'à l'intérieur, y avait Houssam, entrain de saigner au sol.
Il est sortit 1 heure, la rage sur le visage, son sac de sport en main, il avait la lèvre ouvert, mais rien à foutre, il allait pas aller à l'hôpital et j'osais même plus lui demander. Combien de fois j'ai pleuré, ya allah combien de fois je l'ai supplié d'arrêter, mais rien n'a faire, rien n'a faire il s'autodétruisait et moi je devais la fermer.
Début du ramadan, mon quotidien était rythmé par la fac, la maison et Houssam. A la Fac je mettais fait un pote, il s'appelait Ismail, je sais pas pourquoi au lieu de trainer avec des meufs, bah je mettais rapproché de Ismail, on rigoler ensemble, on était jamais sérieux. A cause d'Houssam qui déteignait sur moi, je finissais par être dur, renfermé, haineuse, j'avais un caractère d'homme. Ah oui, et à cette époque Camille nous annonçait qu'elle était enceinte !!!!! Et oui Mohamed, papa, Mohamed, papa ! ça choque quand je l'écris encore à l'heure d'aujourd'hui lol. On est en Novembre 2006, le ramadan est passé, j'avance rapidement parce que y avait vraiment rien de spécial a part la routine.
Ce ramadan était vachement plus triste que les années précédentes. A cette période, Houssam et son putain de caractère nous portez préjudice, car je
sentais qu'on se griller, je savais qu'au quartier ça parlait, que y avait pleins de gens qui savaient. Mais j'avais pas vraiment pas fait attention. Pendant plusieurs jours je voyais que Saïd il me matait de travers, je sentais qu'il savait un truc, je supprimais mes messages au fur et à mesure, je disais à Houssam de faire attention avec ses regards, ses paroles, surtout quand il était zehef contre moi. Un soir Saïd rentre, j'étais dans la cuisine, je faisais la vaisselle, il va dans le frigo, je sentais qu'il me fixait puis il s'avance vers moi et dit :
Saïd : j'ai entendu un truc
Je commence à paniquer je frotte le plat de droite à gauche, puis je lève la tête zehma l'air de rien :
Moi : quoi ?
Saïd : j'ai entendu un truc sur toi
Moi : moi ? hein ? t'as entendu quoi ?
Je commence à stresser je savais plus quoi faire, il pose son yaourt et me jette la cuillière :
Saïd : j'espère pour toi que tu fréquentes aucun mec.
Moi : hein ? mais non !!
Saïd : y a intérêt pour ta gueule Intissar, parce que wallah je rigolerai même pas, avec aucun de vous deux.
Moi : bah oui je sais
Il m'attrape le bras il sert à mort
Saïd : je suis très sah là, fais handek avec qui tu parles. qu'on soit claire, t'as interdiction de parler avec des mecs du quartier, des mecs tout court d'ailleurs
Moi : bah oui je sais Saïd, tu me fais mal.
Saïd : si j'apprend que tu fréquentes un gars ce que je te fais là, ça va être qu'un quart de ce que je te ferai
Moi : mais oui
Saïd : vas-y frottes
Il sort de la cuisine, j'étais en stress, je me rendais compte que je venais d'échapper de près à la mort, de très près. Et je comprenais pas vraiment sa réaction, si Saïd avait entendu un rumeur, c'était plutôt du genre à cogner direct et après parler. J'angoissais parce que j'avais l'impression que son incroyable maitriste cacher pire. Pendant ses jours Saïd il m'observait, je le sentais me surveiller, plusieurs fois il m'a demandé mon téléphone, mais heureusement pour moi je supprimais toujours. Puis un après-midi j'avais pas cours, y avait que ma mère et Saïd chez moi en plein milieu de l'après-midi Saïd se lève, il me demande de lui faire à manger, donc je le sers. Et j'avais toujours la bague d'Houssam accroché à mon pendentif.
Le pendentif était toujours rentré dans mon tee-shirt, donc personne pouvait jamais le voir. Il en était jamais sortit, et personne avait jamais vu. Sauf que ce jour là j'étais en tee-shirt et qu'en me penchant pour donner l'assiette à Saïd le pendentif est sortit. J'avais qu'à mettre un col roulé me diriez vous lol. Mais je l'ai senti tombé, le temps que j'ai le réflexe de poser l'assiette et de remettre le pendentif dans mon tee-shirt Saïd avait vu la bague. Il l'a attrapé, il m'a arraché le cou, le pendentif s'est cassé, il avait la bague dans les mains. C'était pas difficile à deviner y avait les initiales d'Houssam dessus et surtout il portait cette chevalière depuis ses 15 ans.
Il l'a regardé, puis s'est levé d'un coup et m'a mit une énorme patate dans le visage. J'ai pas comprit tout de suite ce qui se passer. J'ai pas calculé. Il s'est levé, il m'a donné des coups de pompes dans le ventre. Moi je me suis mise à crier, alerté par le bruit ma mère a couru au salon. Elle attrape Saïd par le bras :
Ma mère : 7ABESS ! SAID WELD HRAM ! 7ABESSSSSSSS !! WECH RAKI EDDIRI 7ABESS!
Saïd s'est arrêté, moi j'étais au sol, je souffrais wallah je pensais que j'allais y rester, je pensais que j'allais pas réussir à me relever. J'entend Saïd dire à ma mère
Saïd : BOUGE TE MÊLE PAS DE ÇA, ÇA TE REGARDE PAS !
Ma mère elle s'est pas quoi faire, Saïd me jette la bague à la gueule :
Saïd : lèves toi !
J'étais au sol, sincèrement j'y arrivais pas, c'était pas pour faire zehma regardes tu m'as fait mal, je reste au sol pour te faire pitier, non j'avais vraiment mal, je pensais ne pas réussir à me lever. Mais il m'a tiré par les bras, il a failli me décrocher un bras, j'hurlais de souffrance, j'ai fini par m'asseoir au sol, ma mère hurlait sur Saïd.
Saïd : TU M'PRENDS POUR UN CON ? HEIN JE T'AVAIS PRÉVENUE ! JE T'AVAIS PRÉVENUE INTISSAR ! ON T'A LAISSÉ TROP DE LIBERTÉ, T'AS PRIT LA CONFIANCE,
MAINTENANT C'EST TERMINÉ TOUT ÇA, LA VOITURE, LE TÉLÉPHONE, LES SORTIS TOUT ÇA. WALLAH TU ME DÉGOÛTE. MON SHAB, MON SHAB INTISSAR ! T'AS PAS HONTE DE FAIRE ÇA ? TFOU ! ON TE FAIT CONFIANCE LA Y A PERSONNE QUI TE SURVEILLE ET TOI PAR DERRIÈRE FRÉQUENTE UN MEC DU QUARTIER ? KEHBA QUE T'ES !
Il me redonne une grosse baffe, ma mère lui cri d'arrêter.
Saïd : TU SORS PLUS D'ICI A PART POUR LA FAC, TON TELEPHONE ? IL EST OU ? Je le sors de ma poche, je lui donne.
Saïd : JE VAIS TE REPRENDRE EN MAIN ! ET JE VEUX PLUS QUE TU LE VOIS, C'EST TERMINÉ ! OU JE VOUS BUTE TOUT LE DEUX !
Il est sortit d'un coup, moi j'étais encore perdue, dans un néant total, je réalisais pas ce qui venait de se passer. La honte, la honte devant ma mère, la honte, j'avais honte de mentir, honte de trahir. Et par dessus tout, je savais, que maintenant rien ne serait simple, il était hors de question pour moi, j'y avais même pas penser, à oublier Houssam, de toute manière même avec tout le courage, toute la force que je réunirai dans une vie, j'y arriverai pas. Ma mère m'a levé, elle a tenté de soigné mon oeil, ma lèvre en sang, elle me faisait la moral :
Maman : je te l'avais dit Intissar, je t'avais dit de faire attention, tu sais les problèmes que tu vas faire ? si ton père l'apprend ou Mohamed ? tu comprends ? Et tu connais Saïd il va pas te laisser ! Intissar je t'ai dit de faire attention, d'éviter de parler aux garçons, surtout lui, surtout lui ma fille, tu vois bien comme il est, les soucis qu'il amène, réfléchis.
Je suis allée m'enfermer dans ma chambre, en priant, je prié parce qu'il ne me restait plus que ça, je n'avais plus que ça pour espérer retrouver Houssam vivant, pour espérer pouvoir un jour vivre en paix.
Je tentais de me dire qu'Allah placé des épreuves pour nous testez, mais j'en revenais toujours à m’apitoyer sur mon sort. Je n'arrivais pas à raisonner, j'étais emportée par la douleur, l'amour.
Quand Rim est entrée, elle a posé son sac, et m'a regardé choquer :
Rim : Intissar ? qu'est ce que t'as à l'oeil ?
Moi : saïd il a su pour Houssam
J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène, la fois où Rim s'était faite cramé par Mohamed. J'avais l'impression de tourner dans un cercle infernal. Elle m'a réconforté, en me disant qu'il en faisait trop sur le coup pour nous faire flipper, mais que Saïd allait finir par oublier, que fallait pas que je m'arrête à ça. Mais c'était trop dur, beaucoup trop dur pour moi : j'avais trahi mon frère.
A cette période, Houssam changé de numéro comme de chemise, il m'appelait avec différents numéros, il me disait qu'il pouvait pas se permettre de garder qu'un seul numéro. Alors j'avais aucun numéro où lui envoyer un message, ni même l'appeler. Les deux premiers jours Saïd venait me chercher à la fac et me déposer. J'avais aucun moyen de voir Houssam, je savais pas ce qui se passait derrière mon dos.
Je faisais des nuits d'insomnies en pensant à Houssam. Je vous raconte même pas la tête des gens autour de moi quand il voyait mon cocard à l'oeil il devait surement se dire "pauvre gamine surement marié de force et battue par son mari". Mais je faisais pas attention, et quand je me sentais pas bien c'est Ismaïl qui me réconforter.
Puis le 3 ème jour si je ne me trompe pas lol, j'avance dans le grand hall de la fac, cherchant Ismaïl du regard. Et je m'arrête sur un mec avec un veste à capuche, jogging, basket.. C'est pas souvent qu'on voit ça dans les halls de ma fac, le gars lève le regard.. Houssam !!!! Je me suis stoppée, en me disant vas-y à force de penser à tout ça je deviens ouf et je me tape des scènes toute seule.
Pourtant j'avance vers lui et il est bien là, réel. Il me voit se dirige vers moi, il a l'air autant perdu que moi. Il s'approche de moi et me regarde un peu choqué, ça doit être le cocard. Il avance vers moi, j'ai aucun mot, je suis bloquée, j'ai peur, soit il risque de se zehef de me taper en plein milieu du hall, j'espère qu'il est pas venu me dire qu'il fallait qu'on se voit plus, pas maintenant, pas au milieu de ma fac. Au lieu de ça, il s'approche de moi, et en pleins milieux de la fac, il touche mon oeil, tout doucement.
Et j'avais mal, c'est comme un énorme bleu, ça fait super mal ! On était en plein milieu du hall, il me fixe en panique, il touche mon oeil, et moi je reste droite devant son visage, y a toujours ce truc hyper fort qui nous unis.
Houssam : putain.. ton oeil !
Moi : c'est rien..
Mes yeux se sont remplis de larmes, j'étais entrain de lui mentir, il le savait bien. Il a serré la machoire, il regardait de droite à gauche, comme pour ne pas avoir à croiser mon regard, puis il m'a regardé longuement, et en PLEIN MILIEU du hall, il m'a serré dans ses bras, je l'ai serré fort, en pleurant, j'avais besoin de lui, j'avais besoin de sa présence. Il me serrait hyper fort, je crois que lui aussi avait peur, pas peur comme moi, mais peur de la suite. Il m'a lâché et m'a embrassé à répétition le front, hyper fort, comme pour se rassurer :
Houssam : je suis là, c'est bon, t'inquiète wallah je te laisse pas.
Il m'a attrapé par le bras, et on est sortit de la fac. On s'est assit sur un banc un peu plus loin, je tentais de sécher mes larmes :
Moi : il s'est passé quoi Houssam ?
Houssam : il est venu m'embrouiller, moi j'ai même pas répondu, j'ai laissé faire, j'allais rien dire, c'est ton frère, Saïd c'est mon shab. Après on a parlé, je lui est dit la vérité. Maintenant il m'a dit des trucs Intissar, c'est ton frère il veut ton bien, et je sais qu'il a pas tort.
Moi : quoi ? il t'a dit quoi ?
Houssam : des trucs..
Moi : dis moi !! dis moi
Houssam : il a dit que j'étais pas assez bien pour toi Intissar, et wallah il a raison, c'est tout !
Moi : il t'a dit ça ?
Houssam : bah ouais c'est normal, c'est vérité. Tu vois pas qu'il a raison, j'ai rien a t'apporté, rien de stable, tu te bases sur quoi, sur un petite promesse de hlel, t'espère quoi Intissar avec moi ?
Moi : j'étais sur, j'étais sur que devant Saïd, tu me lâcherais, j'étais sur que t'allait me dire ça. J'étais toujours là, depuis le début Houssam, je te demande RIEN DU TOUT, et la seule épreuve, la moindre épreuve qui se place devant nous, t'es pas capable de me soutenir.
Houssam : mais c'est pas question de ça putain, fais pas la conne, réfléchis, t'as un avenir avec moi ? est ce que tu vois un avenir avec moi Intissar ? PUTAIN RÉPOND ? T'as l'impression qu'un jour on se posera ?!!!
Moi : à toi de me le dire
Houssam : je te le dis là. OH REGARDES MOI -Il attrape ma tête- je te lâcherai pas, la tête de ma mère, mais tu sais très bien qu'on se plante.
J'ai baissé la tête, je me suis toute simplement rendue compte qu'il avait raison.
Moi : et ? ET ? Houssam putain moi je peux pas sans toi, j'y arriverai pas, on va faire quoi ?
Je pensais qu'il aurait la réponse, qu'il saurai quoi dire, mais il était aussi perdu que moi. Il s'est levé, il a tiré mon bras pour que je me lève, et il m'a prit dans ses bras, tout doucement au départ puis il s'est mit à serrer fort, je me suis détachée :
Moi : c'est quoi la solution Houssam ? tu continue à faire ta vie, à faire ce que tu fais tout les jours, et moi je me marie, on fait comme si y avait rien ? C'est quoi la solution, putain !!!
Il s'est reculé de moi, et m'a attrapé le bras hyper fort. Il a tapé avec son doigt sur mon front.
Houssam : RETIRE CETTE IDÉE DE TON CRANE TOUT DE SUITE, WALLAH JE TE LAISSE PAS. INTISSAR REGARDES MOI, ENVISAGE MÊME PAS DES TRUCS COMME ÇA MOI JE VOUS SEQUESTRE TOUT LES DEUX, JE SUIS SAH LA. Y AURA PAS DE ÇA, JE VOUS DESCEND VOUS DEUX !
Moi : PUTAIN MAIS HOUSSAM C'EST QUOI ALORS ? ON FAIT QUOI ?
Houssam : tu restes avec moi. Il m'a attrapé la machoire
Houssam : t'es à moi ? tu comprends ça ? t'es à moi. A MOI.
Il m'a défoncé la machoire, j'avais mal à l'oeil, la machoire. Et quand je repense à cette phrase et la manière dont il l'a dit, je me dis, déjà pas possessive le mec. J'étais pas un poisson rouge merde.
Moi : Houssam si tu penses ça, alors pourquoi t'es pas capable de changer ?
Il m'a lâché d'un coup, en faisant les cents pas devant moi, j'avais touché le point sensible, c'était aussi la principal cause de mes soucis.
Moi : tu te rends compte que tu te détruis tout seul, que tu NOUS détruis, parce que si y avait pas tout ça, on aurait fait les choses normalement, sans hram, sans embrouille, sans tout ça! Je t'ai jamais demandé de tout stoppé Houssam, mais la vraie solution, tu l'as connait.
J'ai tout de suite vu en sa réaction, qu'il le savait déjà, mais qu'il l'assumait pas du tout. Il s'est assit, en silence, il a allumé sa cigarette. Moi je tremblais à côté, j'étais angoissai et l'envie de fumer n'arranger rien du tout. Je le regardais pensive, il fixait sa cigarette, il pensait peut-être qu'elle allait lui répondre, lui donnait la solution magique. Puis il a levé la tête :
Houssam : je compte arrêter mais pas maintenant
Je pense que c'était la première fois qu'il me disait réellement, qu'il pensait arrêter de faire ça un jour.
Moi : tu penses arrêter ?
Houssam : ouais ? quoi ? tu crois que je suis pas capable
Moi : mais arrêter quoi au juste ? tes combats de boxe de merde, le chitt, le trafic ? ARRÊTER QUOI ? PARCE QU'Y EN A TELLEMENT.
Houssam : et y a tellement de truc que tu sais pas Intissar
Moi : bah dis moi, qu'on soit accordé !
Houssam : des fois j'ai envie de t'éclater ta gueule, avec ton caractère de merde
Je l'ai regardé, putain j'en suis amoureuse, je fais comment moi maintenant ? j'en suis vraiment, mais réellement amoureuse ! Pas une petite amourette, c'était l'amour le vrai, j'en étais sur. Sans que je comprenne il m'a prit dans ses bras, on était assit sur un banc comme deux clochards, et puis SDF j'ai étais enroulé dans ses bras, et je l'écoutais parler. Je m'en foutais des cours, de Saïd, des gens qui parlaient.
Il me parlait de ses envies, de ses projets, d'un tas de truc, je retrouvais le Houssam que j'avais perdue, celui avec qui j'aimais partagé, le mec simple, sans soucis, sans superficialité. Il suffisait qu'il me décroche un petit sourire de voyou, et j'oubliais même mon prénom.
J'ai séché toute la matinée, on regardait les gens passer en parlaient. Et puis je sais pas pourquoi, j'étais tellement à l'aise, et surtout j'ai toujours eu l'habitude de tout lui dire, que je lui est avouée que je fumais. Sur le coup, il l'a vraiment pas bien prit, après il a paniqué, il m'a enguelait, en me disant que c'était de la merde, que c'était vulgaire, que c'était dangereux, hram.
Et puis finalement il m'a dit, qu'il était pas un bon exemple, et il m'a fait jurer que quand il arrêterait, j'arrêterai avec lui. C'est pas un truc que je pensais lui dire un jour, mais j'avais tellement confiance en lui..
Les jours passaient, Saïd continuait de me faire la misère, mais je m'en foutais, je m'en foutais totalement de pas pouvoir sortir, pas pouvoir conduire, tant que je réussissais à voir Houssam, c'était tout ce qui m'importer, pouvoir le voir. On tapait des grosses missions, je loupais souvent la fac, je réussissais à aller chez khalti juste pour le voir. Mais il était toujours là, il essayait de faire un effort pour qu'on se voit, pour m'aider, tout ça sans rien dire par respect pour mon frère.
Puis un soir, le téléphone sonne, ma mère répond, elle se met à crier, elle dit qu'elle arrive. C'était Noureddine, khalti vient de faire un malaise d'après lui. Il avait déjà appelé les urgences, on attend les urgences, on monte en voiture direction l'hôpital. Je réalisais pas trop, j'étais assise dans la voiture, à moitié endormi, je réalisais pas que c'était khalti.
J'entend Rim pleurer. On est dans la salle d'attente depuis déjà 2 heures, on ne sait toujours pas ce qu'il se passe, où est khalti, s'il elle va bien, je pense que même eux ne le savent pas. Dans la salle d'attente y a mama, Ibti moi rim et saïd. Papa est rentré dormir à cause du travail. Moi je tiens ma mère dans mes bras, on fait des doua'a. Noureddine il est assit sur un siège il a le regard perdu dans la vide.
J'en pleure rien que de repenser à l'angoisse, le climat de peur. Said tourne en rond dans la salle, une demi heure plus tard, Houssam rentre dans la salle, il regarde Said, perdu. Et malgré le faite qu'ils soient en froid, ils se tapaient dans le dos. Houssam prend ma mère dans ses bras. Je le connais par coeur, je sais qu'il fait ça pour rassurer ma mère, je sais qu'au fond il réalise pas vraiment.
Il s'est assit près de son frère, et 1 heure plus tard un médecin appel Houssam. Houssam vient vers nous il nous dit qu'elle va bien, mais qu'elle en repos. Après avoir insister on rentre tous se reposer. Le lendemain matin on se retrouve à l'hôpital cette fois Mohamed et Camille sont là, c'est Mohamed qui parle avec les médecins, il nous explique alors qu'elle a fait un malaise suivi d'un mini-arrêt cardiaque, apparemment les médecins n'auraient pas décelé de problème cardiaque lors des examens, mais que visiblement y en a.
Je comprenais rien au charabia des médecins, y avait que Mohamed qui semblait comprendre un truc. Mais mon frère cache tellement bien ses émotions qu'on pouvait pas savoir si c'était réellement grave ou pas.
Pendant une semaine, on faisait allé-retour avec l'hôpital, khalti s'était réveillé, donc tout les jours on allaient tous la voir. Y avait énormément de monde qui venait. Moi et Rim on passaient des heures à son chevet à lire du qu'ran. On passait des heures avec elle a parler. Elle avait l'air souriante, fatigué mais apaisé.
Noureddine lui souriait devant sa mère, mais combien de fois je l'ai vu pleurer, ma mère restait tard le soir chez eux, pour préparer à manger et s'occuper d'Houssam et Noureddine comme ses enfants. Y avait ses soeurs qui étaient venus aussi, mais elles sont repartis aussi tôt. On était tous fatigués et les médecins ne nous donnez pas de réel réponse à nos questions.
Quand à Houssam, il faisait l'homme fort, le mec qui pleurait jamais, même devant sa mère, il a pas lâché un larme, il a pas parlé une fois de l'hôpital, il faisait comme si rien était, comme si y avait pas tout ça autour de lui. Il faisait comme si moi j'existais plus, il était jamais chez lui, je me faisais du soucis, je m'inquiétais vraiment, mais je pouvais rien dire.
Puis un après-midi y avait personne à l'hôpital, je suis allée voir khalti, et en repartant j'ai croisé Houssam. Je l'ai juste salam, je voulais pas le forcer à me parler, j'angoissais, j'avais peur, mais je voulais pas qu'il ai l'impression que je l'oppresse, chacun avait sa manière de prendre le truc, je le voyais comme ça.
Houssam : tu vas où ?
Moi : je rentre chez moi
Houssam : en bus ?
Moi : euh oui
Houssam : bah vas-y je te raccompagne, j'irai la voir après J'hoche la tête, je le suis.
Je crois qu'en 15 minutes de route, il a fumait 3 fois dans la voiture, je regarde le cendrier. J'osais rien lui dire, on était près du quartier à Jihene. Il s'arrêter à un champion dans son quartier, il descend, me fait signe de descendre, donc je le suis. Il va dans le rayon des bonbons
Houssam : vas-y prends une boite de chocolat ou héja
Il a dit du genre je m'en fout, prends ce que tu veux c'est pas mon problème. Donc je fais ce qu'il me dit toujours sans broncher, on va vers la caisse. On était dans la fil d'attente quand j'entend "euh excuse moi". Je me pousse, et quand je vois la personne je bloque, c'est Karima! Elle a changé, maquillage hyper maquillage, vêtement hyper moulant, elle s'est teint en blonde, j'ai mit du temps à le reconnaître puis elle se retourne vers moi et me dit :
Karima : hooo Intissar ! ça va ça fait longtemps !
Je l'a salam rapidement, on s'est pas quitté en très bon terme. Elle regarde vers Houssam, puis elle me regarde bizarre, elle se penche vers lui et lui tape la bise. Hoooo
Karima : euh salam Houssam, ça va depuis le temps ?
Elle rigole toute seule, lui il fait juste un mouvement de bouche
Houssam : ouai ouai tranquille
Karima : a plus tard
Elle lui fait un clin d'oeil, j'ai loupé un épisode, c'est comment. Il me regarde même pas, je le fixe un peu choqué,
j'essaie de trouver où il aurait pu la connaître, mais je vois pas alors je lui dis
Moi : tu l'as connait d'où ? Il replace sa casquette il regarde derrière moi et me dit :
Houssam : ah j'l'ai baisé. ????????????????