Chronique d'Intissar: Mon Thug Love
Partie 58:
Le lendemain 13h, j'étais sur le banc derrière la fac, comme monsieur Houssam l'avait exigé. Exécute toi et ferme là Inti. Je l'ai vu arriver de loin, je reconnaîtrais sa démarche de voyou entre dix milles, sa façon de se déplacer, les mains dans les poches. Comme je l'ai déjà dit une centaine de fois surement, il était terriblement beau, je sais pas ce que je lui trouvais, je comprenais même pas moi-même, il se sappait n'importe comment, jogging, il en avait rien à foutre, et pourtant.. Pourtant il était tellement beau, tbarakallah. Je le voyais regarder à droite, à gauche comme un sauvage, il quittait jamais son costume de banlieusard celui-là, il avait son bonnet et sa veste à capuche, après l'avoir bien expertisé, j'ai baissé la tête.. Puis il était face à moi, il m'a regardé un long moment.. waa quand j'ai levé les yeux, son regard perçant m'a fait tellement mal, je l'aime, je l'aime, j'en suis terriblement amoureuse. Tremblotante je tente d'aligner les mots :
Moi : ça.. va ?
Houssam : et toi ?
Il s'assoit à côté de moi sur le banc, il regarde droit devant lui. C'est tellement dur d'être distante avec lui, tellement puissant. Quand je le vois, j'ai envie de me blottir dans ses bras, y a pas cette gêne, cette barrière.
Moi : ça va.. Hamdoulah.
Houssam : alors ?
Il me parlait tellement froidement, il contractait sa machoire en regardant droit devant lui. Il fusillait les passants du regard. Je n'y arrivais pas, j'étais pas à l'aise. J'ai posé ma main sur son bras, il a tourné le regard vers moi :
Moi : haychek Houssam, pas ça avec moi.
Il m'a regardé droit dans les yeux :
Houssam : pourquoi tu m'as pas appelé avant ?
Moi : pff.. je pouvais pas Houss..
Houssam : POURQUOI TU M'AS PAS APPELÉ TA RACE ?
Moi : ..
Houssam : je suis quoi moi pour toi ? Hein je suis qui ?
Il retire son bras de mon emprise.
Houssam : c'est ta soeur qui m'a prévenu Intissar, ta soeur ! Je suis quoi moi ? Hein ? Une petite pédale? Tu m'appelles que quand ça te chante ?
Moi : mais bien sur que non..
Houssam : ferme là ! Ferme là ou je vais te défoncer
Il se lève, il fait les cents pas devant moi, qu'est ce que je hais quand il est comme ça.
Au bout de quelques secondes il se rassoit à côté de moi, et allume un joint, ce que je supporte encore mois ! Je le vois tirer des taffes à côté de moi, je tourne le regard, on reste dans un silence complet. J'en peux plus, j'arrive même plus à lui expliquer que j'ai plus la force, plus aucune force. Il finit par briser le silence, la voix enroué :
Houssam : je te préviens Intissar, wAllah que tu me mets encore une fois sur le téco comme ça, tu traces ta route, je veux plus jamais rien à faire avec toi.
Je lève la tête choqué !
Houssam : ça me zehef tu sais pas à quel point ! Putain, je suis quoi moi? Je sers à quoi ? C'est quoi mon rôle?
Moi : tu peux comprendre que j'étais pas en état Houssam, j'avais plus de force, et regarde, regarde ce que tu fais, tu crois que tu me facilites là vraiment ? Habess, t'es toujours entrain de remettre les fautes sur moi, en attendant, c'est vrai, t'es pas capable de me relever, tu m'enfonces là, regardes..