Partie 52
: "Dés toute petite, j'ai été façonnée dans un univers bien différent des autres. Je ne côtoyais aucun lieu qui refléter la différence de l'extérieur. Je me suis rendue compte bien tard, en ouvrant mon esprit, en sortant de mes tours HLM, que le monde était bien différent à l'extérieur. L'école, la mosquée, le hall, champion en bas de chez moi, la boucherie d'Ahmed au coin de la rue, les mercredis au centre aérée avec Nadia et Brahim nos animateurs, le terrain de foot, la salle de sport.. on avait qu'une seule mentalité, une seule et même mentalité, reflétais partout. La pudeur, les même blagues, mentalité black blanc beurre. On était coupé du monde. Simplement.
Nos grands frères étaient nos repères, eux seules reflétaient la couleur de l'extérieur. On connaissait le mot "racisme" sans vraiment trop le connaître. On savait pas que dehors on était observé comme des animaux en cages, on savait pas qu'on passait au journal télévisé. Pour moi, c'était partout pareil. Petite, je pensais l'Algérie plus riche que la France, quand je voyais la couleur grisaille de nos tours HLM. Moi j'ai connu que la zone, les bagarres, descentes de polices, un tel est mort, un tel est tombé.
J'ai connu que les mamas, le marché, les petits qui jouaient au foot pieds nus sur un sol pleins de cailloux, les mois de ramadan, le tarawih, la mosquée, le soir tard les grands posés en bas avec la musique à fond, les motos du dimanche, les cours à Lidl, les sacs cabas remplis à Tati, les placards vides, la laverie du quartier, bassine d'eau dans la baignoire avec de la javel pour les mois difficiles, la farine, l'huile, la semoule, les joggings récupérés, les baskets de chez Intersport à Saïd, la radio, les tissus, la harira, chtitha...
Je pourrais parler que de ça, parce que j'ai connu que ça, et quand je suis enfin sortie de mon quartier .. Et quand j'ai ouvert les yeux je suis tombée de haut. " (un petit texte en vrac, j'avais envie de parler du passé.. ça me manque la misère parfois) J'étais perturbée par sa phrase, pour lui elle avait l'air tout à fait normal, puis j'ai toussé.
Moi : comment ça ?
Younes : t'es ma soeur Intissar, la famille passe avant tout.
Moi : bah alors rentres chez toi Younes, wallah c'est bon ça va t'inquiètes pas, retournes voir ta copine et t'inquiètes pas pour moi je te jure que ça va Younes : trop tard j'ai fait trop de route Intissar, fallais répondre au téléphone
Moi : et.. euh Younes j'ai une question tu me dis si tu veux pas y répondre ?
Younes : quoi ??
Moi : t'es .. enfin tu.. vous étiez tout les deux à 1 heure du matin ?
Younes : ça ça te regardes pas Intissar ça réponse m'a tout juste choqué.. Moi je voyais Younes limite comme un homme parfait qui ne fréquenter pas les femmes, qui ne trafiquer pas. Je suis tombée de haut en entendant ça, je savais pas quoi dire.
Moi : Ha .. euh désolée Lui il rigole comme un hmar.
Younes : wallah on fait que parler
Moi : non mais vous faites ce que vous voulez
Younes : non non, déjà juste parler seuls dans une pièce on devrait pas.. Mais t'inquiète bientôt je vais faire les choses correctement
Moi : vous allez faire le hlel ?
Younes : inchallah
Y a eu un long silence, j'entendais juste le bruit de la route.. Ce qu'il venait de me dire m'a mit un coup en plus. J'avais l'impression de me retrouver seule une nouvelle fois, c'est tellement curieux comme sensation. Je ne vais pas vous mentir et dire que quand il m'a dit ça, je m'en foutais, au contraire, y avait toujours un grain de jalousie malsaine. J'écoutais la route, j'étais entrain de m'endormir dans les escaliers j'avais la tête contre le mur.
Younes : intissar ?..
Moi : hum
Younes : tu dors ?
Moi : non non
Younes : t'es chez ta soeur c'est ça ?
Moi : oui
Younes : elle habite où ?
Moi : *****
Younes : tu veux que je passe demain plutôt ?
Moi : non non t'inquiète je suis dans ses escaliers tout le monde dort
Younes : hum .. et ta mère ça va mieux ?
Moi : elle est partie se coucher, j'en sais trop rien.. Elle est fragile quand ça touche Khalti wahida et Houss.. tu sais elle le considère réellement comme son fils, ma mère s'attache vite aux gens, c'est comme Farouk.. Pour elle c'est son troisième fils
Younes : machallah elle a un très grand coeur ta mère Intissar.. Le paradis se trouve sous ses pieds, n'oublies pas ça
Moi : oui..
Je l'entend réciter fragilement quelques versets de qu'ran.. Et wallah je suis touchée.. Touchée au plus profond de mon coeur. Je me sens la femme la plus faible du monde, je me sens minable, je me sens ridicule. J'ai participé à ma chute, j'ai participé à ma descente aux enfers, si je suis là où j'en suis aujourd'hui, c'est réellement de ma faute. C'est ni celle d'Houssam, ni celle de sheytan, c'est la mienne. J'ai couru après une relation haram, j'ai accepté de faire entrer l'amour dans mon coeur, dans ma tête... Et si j'avais réagi comme Fatiha, j'avais refusé les sentiments de passer les portes de mon coeur. Peut-être serai-je heureuse. Je laisse couler quelques larmes... Je me rend coupable de ma destinée, je me rend coupable de mes pêchers.
Younes : tu dors ?
Moi : non je t'écoute
Younes : me dis pas je t'endors, ça fait plaisir.
Moi : lol non.. wallah non.. ça apaise machallah.
Younes : c'est le but
30 minutes plus tard, après avoir galéré à trouver la route, Younes était en bas de chez ma soeur. Je descend lui ouvrir la porte du hall. Je tente de sécher les larmes, je veux pas passer pour une dépressive, je veux pas susciter la pitié. Il reste loin de moi et me sourit :
Younes : c'est quoi cette tête ?
Moi : je suis faya.. T'étais pas forcé de venir Younes
Younes : si si, je t'ai dit que je tiendrais ma promesse, va falloir que tu te rentres ça en tête.
Moi : et ton taf, demain tu vas être mort.
Younes : t'inquiètes pas pour ça, de tout manière bientôt je vais leur lâcher ma lettre de démission.
Moi : tu vas démissionner ?
Younes : ou me fait licencier.. Je vais voir ça
Moi : tu te plais pas à ce point là, là-bas ?
Younes : Eh ouais..
Moi : et ta copine ? Elle va pas rester toute seule là-bas
Younes : c'est une grande fille, et c'est pas si loin que ça
Il me regarde en souriant, et s'approche de moi :
Younes : alors tu me l'a fais à la bonnie and clyde, t'as appelé ?
Moi : je pensais pas l'avoir lui au téléphone, mais son shab et puis .. j'avais besoin de me défouler
Younes : c'est pas très intelligent de lui avoir dis moi sa mère.
Moi : quoi ?!! c'est pas intelligent, non mais attend c'est de sa faute tout ça, et monsieur faudrait le protéger !
Younes : calmes toi.. Je te dis juste que tu penses que le laisser croupir dans sa piol en lui disant que dehors sa mère est malade c'est intelligent ? sois tu réfléchis comme une adulte, sois tu réfléchis comme une petite conne qui veut se venger sans réfléchir.
Je m'assoie sur la marché des escaliers.
Moi : c'est trop facile Younes, c'est moi qui supporte le poids de ses conneries et en plus de ça je devrais le ménager..
Younes : faut la jouer fine
Moi : bah moi je sais pas faire, quand je vois ma mère pleurer, que je vois mon père inquiet bah je sais pas faire.. Nour il a pété un câble je l'ai jamais vu comme ça, quand à Moha il a une vie, il a pas besoin de tout ça.. Mais c'est un égoïste, il en a rien à foutre de nous tous.
Younes : dis pas des trucs comme ça
Moi : putaiiin mais t'as quoi à toujours le défendre ! Il s'assoit à côté de moi :
Younes : joues pas l'enfant Intissar, tu sais très bien que c'est pas une solution tout ça.. La haine ça fait rien.. Faut que tu l'oublies maintenant
Moi : j'y arrive pas Younes, wallah j'ai essayé, j'y arrive pas.. C'est impossible !
Younes : avec la volonté d'Allah rien est impossible
Moi : tu dis ça parce que t'es pas à ma place, mais crois moi, j'sais ce que je te dis c'est impossible.. Je t'ai pas attendu pour essayer
Younes : et elle est où ta volonté là ? on a fait un pacte Intissar, je t'ai juré que j'allais t'aider, ta vu où j'suis là.. J'tente de t'aider. Sois patiente un peu
Je laisse échapper quelques larmes, la volonté, la patiente.. J'en est plus, je commence à fatiguer.
Moi : je suis fatiguée Younes.. j'te jure je suis fatiguée.
Voyant que mes larmes coulent, il me prend dans ses bras.. C'était la première fois que j'avais un contact physique avec Younes, je me sentais tellement mal, j'étais réellement fatiguée de tout ça, d'Houss, de ses histoires, de la misère. Il m'a serré vraiment fort, cette fois je n'avais aucun hésitation : je ne pourrais pas faire sans Younes.
Younes : t'es forte, allez..
Une fois qu'il m'a lâché, je me suis sentie honteuse de me retrouver près de lui, alors que sa copine l'attendait, je me suis retrouvée honteuse car c'était le frère de ma meilleure copine, mais lui même l'a dit, on était comme frère et soeur. L'heure tournée, et nous sommes restés une bonne partie de la nuit dans les escaliers, on parlait, j'avais jamais parlé autant avec lui, quand je le voyais sourire je souriais aussi en me disant "je suis contente d'être là", "je suis enfin contente d'être loin d'Houssam". Je respirais un peu
mieux.
Younes : Il est tard là, je vais aller dormir
Moi : tu rentres chez toi à cette-ci
Younes : je vais prendre un hôtel, t'inquiètes, je viendrais te voir demain inchallah.
Moi : inchallah
Younes : vas dormir, il te reste plus beaucoup d'heure de sommeil avant fajr.
Moi : oui.. vas-y fais attention sur la route Il descend les marches.
Younes : ouais.. Bonne nuit
Moi : bonne nuit..et.. Euh merci Younes
Il me sourit et s'en va. Une fois dans mon lit, j'ai ressenti un sentiment de joie et d'apaisement, j'étais tellement mieux maintenant, après cette longue conversation avec Younes. J'avais un peu peur parce que je trouvais pas sa normal que la seule personne qui arrivait à me faire oublier un peu Houssam, c'était Younes. Le lendemain, pour la première fois depuis très longtemps j'avais séché les cours à la fac, j'avais aucune envie d'y aller. Ma mère avait préparé un grand petit déjeuner dans la cuisine de chez Rim, Ali était tout farhan. Puis Rim et Ali sont partis travailler. Je suis restée avec ma mère dans le salon, j'étais vraiment fatiguée, mais contente d'être près d'elle et qu'elle est retrouvée le sourire. Elle remarque quand même m'a tête de détérioré. On a passé la matinée ensemble, puis on a été chez Mohamed voir Camille et Manal. On préparé à manger, j'avais toujours aucune nouvelle de Younes, je voulais pas le déranger. En plein milieu de l'après-midi je reçois un appel de Fatiha qui me dit de passer chez elle. Je laisse ma mère avec Camille et je prend la route pour chez Fatiha. Elle était toute seule :
Moi : salam aleikoum !
Elle : aleikoum salam !
Moi : ça va ?
Elle : ouais hamdoullah la pêche !
Moi : bah il est pas là Younes (quand j'y repense je suis trop conne)
Elle : hein ? Comment tu sais qu'il est remonté ? Waouaah la boulette ! Je me suis sentie conne je savais pas quoi dire.
Moi : euh.. Il me l'a dit
Elle : il te l'a dit ?
Moi : ouais ouais.. et t'es pas en cours toi ?
Elle : bah non Younes a débarqué donc je voulais profiter.. Mais change pas de sujet ? Il me l'a pas dit et toi t'es au courant ?
Moi : il voulait vous faire une surprise zehma.
Elle : nan nan, attends y a un truc qui cloche, il est venu ce matin il m'a dit qu'il a dormit à l'hôtel, il avait l'air explosé.. C'est pas normal, normalement il vient dormir à la maison
Moi : mais je sais pas moi Fatiha demandes lui !!! Elle s'assoit sur le sedari et me regarde bizarre :
Fatiha : il était avec toi ?
Moi : mais qu'est ce que tu racontes encore toi ?
Fatiha : dis wallah il était pas avec toi !
Moi : bon vas-y tu zehef
Fatiha : non dis moi !
J'avais pas le choix, donc je m'assoie à côté d'elle, je lui raconte tout en passant par Houssam aussi, khalti et tout le reste..
Elle écoute attentivement puis me dit :
Fatiha : j'crois que Younes il t'aime..
Moi : hein ? qu'est ce que tu me racontes toi
Fatiha : il a fait la route en pleine nuit juste pour tes beaux yeux, il a pas dormit, et le pire c'est que ce matin il avait le sourire.
Moi : arrêtes tes films Fatiha, ton frère c'est comme Saïd pour moi
Fatiha : Y a rien avoir avec Saïd là, je te parle sérieusement... Faut que j'te dise un truc
Moi : sah tu me fais peur..
Fatiha : écoutes je crois que s'il est partit c'est à cause de toi.
Moi : hein ?
Fatiha : il est partit à cause de toi Intissar, c'est pour ça que je t'en est voulu aussi, c'est parce qu'il est partit à cause de toi, il me l'a jamais dit clairement.. Mais voilà, je le sais.
Moi : bah s'il te l'a jamais dit, c'est que c'était pas le cas, te fais pas de film.. Il est partit pour son taf
Elle : c'est mon frère, j'estime le connaître quand même.. Et wallah quand t'es retourné voir Houssam sans même lui donner une explication, je pense que ça lui a fait mal, je sais que ça lui a fait mal.
Moi : arrêtes Fatiha de taper des scénarios c'est bon
Fatiha : putain mais t'es conne c'est pas possible ! Un soir, pendant la période où il t'emmenait à la mosquée, baba lui a dit "alors weldi c'est quand que tu vas demander la fille à Fatima".. Tu sais ce qu'il a répondu ?
Moi : quoi ?
Fatiha : devant Khaled et moi ! Il a répondu "inchallah bientôt" Intissar. Mon frère dira jamais clairement ce qu'il a en tête, surtout s'il sait que y a Houssam dans ton coeur.. Mais c'est pleins de petits trucs qui font que j'ai vu.. Il a jamais dit non, il souriait quand je lui parlais de toi, quand je lui parlais de toi il m'écoutais attentivement, je l'ai jamais vu me dire "je m'en fou". Quand on parlait de ton envie de porter le hijab, il souriait.. Il me conseillait pour toi, il s'interdisait de te parler, je le voyais bien. Je le connais comme ma poche, c'est mon frère. Et s'il est partit c'est parce que Younes c'est pas Houssam, Intissar, jamais il va taper de scandale ou se faire voir, il s'est dit que t'avait l'air heureuse, alors il est partit, il voulait pas te faire du mal, il voulait pas faire de scandale, je le connais, je sais comment il est. Quand il s'en est prit à toi après c'est parce qu'il avait la haine pour tout ça. Mais moi je le voyais bien, je voyais bien que quand t'es retourné vers Houssam il souriait de moins en moins, et quand il a déménagé je le voyais jamais sourire. Maintenant si tu préfères encore faire l'aveugle à dire "non non t'es folle" à nié comme une imbécile, fais comme tu veux. Mais moi je connais mon frère, j'ai jamais voulu t'en parler par respect pour lui. Mais si je déteste Houssam et si je t'en est voulu c'est aussi à cause de ça. Voilà tu sais tout.
Moi : pourquoi tu m'as pas dit tout ça avant Fatiha.. pourquoi ?
Fatiha : parce que c'est mon grand frère, ça se fait pas et je voulais pas me mêler de ça
Moi : ça m'aurait évité de lui faire mal
Fatiha : me dis pas que tu te doutais de rien ?
Moi : je m'en suis douté, mais après il m'a dit clairement que non, et puis il m'a répété tellement de fois que j'étais sa soeur pour lui, qu'il était là pour me protéger.. Et puis y a sa copine
Fatiha : sa copine tu parles, ce matin elle a appelé il a même pas répondu. Et quand je t'ai dit "Younes il a sa copine il est passé à autre chose" bah c'était juste comme ça, parce que je sais très bien qu'au fond il est pas passé à autre chose. Et puis réfléchis tu crois qu'il sera là pour toi s'il y avait rien après ce que t'as fait la dernière fois
Moi : il m'a dit qu'il avait tenu une promesse à Houssam.. qu'il allait tenir sa promesse c'est tout.
Fatiha : Houssam est venu lui parler ?
Moi : oui..
Fatiha : putain .. j'imagine pas à quel point il a dû être mal wallah..
Moi : j'savais pas tout ça, je te jure je savais pas wallah.
Fatiha : et toi tu l'aimes ?
Sa question m'a remise en place.. Moi ? J'en savais strictement rien, je tenais vraiment à Younes, je savais que c'était réellement la personne qui arrivait à me faire oublier quelques instants Houssam, il faisait un truc surhumain. Mais au point de l'aimer ? Je pense que jamais je ne pourrais aimer un homme comme j'ai aimé Houssam, j'en suis sur. Et puis y a ce petit grain de jalousie, de regret quand j'en parlais. Il ne m'était pas indifférent, il ne m'a jamais était indifférent, mais je pourrais pas dire que je l'aime. Moi : je tiens à lui vraiment.. Même parfois plus enfin j'crois. Mais je l'aimerai jamais comme j'aime Houssam.
Fatiha : tu pourras jamais aimer un homme comme t'as aimé Houssam, ça c'est claire Inti, mais réfléchis deux minutes, t'es consciente dans ta tête que Houssam il risque de finir sa vie en prison ou même pire.. Tu pourras jamais rien construire de stable avec un mec comme ça, et un truc est sûr c'est qu'un homme comme mon frère t'en trouvera pas deux, je te dis pas ça parce que c'est mon frère, des fois il a un putain de sale caractère, il a des gros défauts comme tout le monde, mais tu peux construire un truc stable dans le hallal avec lui, contrairement à Houssam, réfléchis bien Inti. Moi : je sais que t'as raison.. Je le sais, mais c'est beaucoup plus compliqué que ça. Elle : après tu fais comme tu veux, je te demande juste une chose, maintenant que tu sais pour Younes, je te demande de pas lui faire du mal.. Et moi je kifferais bien t'avoir comme belle-soeur !
Cette conversation m'a fait énormément réfléchir.. Pour une fois j'envisageais, et j'avais de l'espoir pour un truc différent. Mais finalement c'était encore perdu d'avance, j'étais pas réellement sur de tout ça, et puis Younes avait sa copine. Alors je me suis une nouvelle fois interdit de penser à tout ça.
Younes est revenue un peu plus tard, tout souriant, le visage un peu fatigué.. J'osais plus le regarder, j'osais plus lui parler, j'étais vraiment mal à l'aise. Et puis je le vois me sourire.. Il est beau, je le trouvais classe, et vraiment beau. Mais encore une fois, s'aurait pu être brad pitt, j'étais toujours amoureuse d'Houssam. Je commençais à m'ouvrir à voir qu'il y avait d'autre personne qu'Houssam sur cette terre, mais ça suffisait pas à l'oublier. Je crois qu'il a ressenti le malaise.. La soirée passe, ma mère m'appelle pour me dire de venir manger chez Mohamed. Il faisait déjà nuit.
Moi : Fatiha je dois aller manger chez mon frère.
Fatiha : tu manges pas ici ?
Moi : non désolée.. je dois absolument aller manger chez Moha.
Fatiha : bah vas-y on s'appelle pour manger demain midi inchallah
Moi : oui inchallah.
Je salam son frère Khaled qui était rentré du travaille, puis j'avance vers Younes.
Moi : bah s..
Younes : attend je t'accompagne au parking il fait nuit
Moi : non mais t'inquiète pas je ris..
Younes : avance
J'avance sous le regard intrigué de Khaled et Fatiha. Je descend les escaliers, puis j'avance silencieusement. Une fois a ma voiture, Younes s'arrête :
Younes : y a un problème ?
Moi : hein ?
Younes : t'as un problème avec moi ?
J'sais pas tu parles pas
Moi : non j'suis juste super fatiguée
Younes : la même wallah.. ta vu nos têtes
Moi : ouais des cadavres
Il me regard bizarre et dit :
... - non ça va t'inquiète
Moi : tu repars quand ?
Younes : ce soir après mangé
Moi : hein ? tu vas être trop claqué pour faire la route Younes
Younes : non t'inquiète je roule doucement
Moi : c'est encore pire.. Younes fais handek, t'as du dormir 3 heures, la route c'est dangereux
Younes : mais t'inquiètes c'est bon ! vas-y Intissar fais attention sur la route.
Moi : ouais.. Il se frotte les yeux..
Moi : dors ici et repars demain non ?
Younes : mdr sois pas têtu, faut que je rentre.. vas-y salam aleikoum
Moi : Aleikoum salam
Je rentre dans ma voiture, il referme la portière. Il me sourit, je redémarre en le laissant sur le parking.. J'aurais voulu m'expliquer avec lui, j'avais une frustration de pas lui avoir dit tout. Une fois chez Mohamed j'étais pensive, pour la première fois depuis longtemps je ne pensais plus à Houssam, mais Younes.. Le sujet du numéro de la soirée c'était khalti, elle arrivait bientôt. Nour avait contacté ses soeurs, qui ne donnaient aucunes nouvelles, et n'avaient même pas prêter attention au faite qu'Houssam était en cavale. Elle voulait participer zehma aux frais d'hospitalisation et des soins pour khalti.
Le lendemain matin, je taffais à la boutique le matin, y avait vraiment personne, alors j'ai appelé Younes pour savoir s'il était bien arrivé, mais ça ne répond pas. Ce même matin, mon téléphone sonne, un numéro inconnu s'affiche.. J'hésite à répondre.. Puis par curiosité je répond :
Moi : ouais ? .. : Intissar ?
Moi : c'est qui ? .. :
c'est Kem là
Moi : euh.. salam aleikoum tu veux quoi ?
Kem : aleikoum salam, faut vraiment je te parle là
Moi : je t'écoute
Kem : je viens de retrouver Houssam complètement défoncé là.. wallah je sais plus quoi faire, depuis que t'as appelé il joue au con, il est défoncé, il tise comme un trou du cul. Et bim, quand j'arrivais à me sortir de tout ça, fallait qu'Houssam me tire vers le fond.
Moi : je peux rien faire pour toi Kem, il a été claire, il veut plus me voir.
Kem : c'est trop chaud que tu viennes le voir. Intissar.. Houss il est fiché au grand banditisme, il est vraiment recherché, je sais pas si tu captes.
Moi : je peux rien faire pour toi je t'ai dit ! il m'écoutera pas moi !
Kem : wallah t'es la seul qu'il écoutera
Moi : j'ai trop fait pour lui, je suis fatiguée, je veux qu'il me laisse tranquille, je veux vraiment qu'il me laisse tranquille.
Kem : écoutes, Houss c'est pas le genre de mec qui défouraille à tout va, mais si tu le calmes pas, il va faire une connerie.. c'est du sah là.
J'étais dans mes pensés.. Le passé me rattrape toujours.
Moi : et tu veux que je fasse quoi au juste ?
Kem : va le voir
Moi : non non tu l'as dit toi même c'est trop dangereux, et puis même il veut pas me voir !
Kem : je te laisse du temps pour réfléchir, quand t'as réfléchis tu m'appelles.. Mais wallah Intissar c'est très sérieux, c'est mon frère et là je sais même pu quoi faire.. je t'appellerai pas sinon.
Il raccroche sans me laisser le temps de répondre. Voilà, une nouvelle fois, je suis impuissante, je sais très bien qu'au final j'irai le voir, que je chercherai à l'aider une nouvelle, et que c'est moi qui vais souffrir au final. Je sais tout ça, mais je suis impuissante. Il est dans un trou profond, et il arrive à m'y attirer dés que je tente d'en sortir. Il veut ma mort. La matinée passe, je suis totalement dans mes pensées, j'ai envie de tout quitter et de partir loin, j'avais retrouvé un faible espoir de m'en sortir, mais la réalité revient à la charge, et tout disparait. L'heure de la pause déjeuné arrive, j'appelle Fatiha pour savoir où je viens l'a récupérer.. Mais elle ne répond pas, je me dirige vers son lycée en voiture, j'appelle, j'appelle pendant 15 minutes mais toujours rien. Devant le lycée je vois une de ses copines de cours, Nouria.
Moi : euh.. salam aleikoum Nouria, désolée de te déranger, mais est ce que tu sais où elle est Fatiha
Nouria : aleikoum salam ! euh non elle est pas venu ce matin, si tu l'a vois, passes lui cette fiche.
Elle me tend sa fiche, je l'a remercie et pars dans ma voiture. C'est une fois assise dans ma voiture que soubhanallah, j'ai eu un sentiment vraiment curieux.. Alors j'ai appelé, je ne sais combien de fois. Puis j'entend enfin
... : "allô"
Moi : Putain Fatiha j'ai flippé !! t'es où ! Je l'entend juste pleurer..
Fatiha : je suis à l'hôpital, Younes il a eu un accident..