Chapitre 5 : théâtre Bolchoï.

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Les interminables explications du plan incroyablement parfait, selon mon père, sont terminées depuis 45 minutes. Les garçons et moi attendons le couturier, qui est en charge de nos fameuses tenues pour ce soir et qui devrait être là depuis 20 minutes, sur le canapé du salon. Les garçons sont sur leur téléphone, pendant que je caresse Ralph, allongé à ma droite, avec sa tête posée sur mes cuisses. Il dort paisiblement, comme Ermolaï d'ailleurs, qui est installé à l'autre bout du canapé. Il a la tête posée sur le dossier et il a la bouche grande ouverte.

Tu penses que c'est lui ? Ou Ralph qui ronfle aussi fort ?

Bah...franchement, je commence à me demander si ça ne serait pas lui !

Je souffle bruyamment pour la troisième fois, espérant que l'un d'eux daigne me prêter un peu d'attention et m'aider à me divertir. Je n'ai toujours pas eu le temps d'aller me racheter un téléphone après notre chute dans les escaliers d'il y a quelques jours. Et puis la télé, bah...ce n'est même pas la peine d'essayer de l'allumer. C'est une catastrophe. Il faut que je m'en procure un au plus vite. Je n'aime pas l'idée de me retrouver dans ce théâtre sans la possibilité d'appeler quiconque. Je pourrais envoyer un de mes hommes le faire, mais je n'aime pas déléguer, alors je dois me libérer et vite.

Je sens Ralph relever brusquement la tête à l'écoute des pneus d'une voiture entrant sur la propriété.

Oh seigneur ! J'espère que c'est le couturier, sinon je vais finir desséchée sur ce canapé.

Vitaly lève les yeux de son téléphone en entendant des coups retentir sur la porte d'entrée, mais il les baisse dans la foulée, n'y prêtant pas attention.

Nan mais sérieux il n'y en a pas un qui va aller ouvrir ?

De nouveaux coups se font entendre. Je vois Marla traverser le salon à grands pas. La porte s'ouvre et je distingue seulement quelques bribes de la conversation. J'entends la porte se refermer, et les petits talons de Marla claquent dans notre direction. Elle vient se placer dans mon dos, je relève la tête vers elle. Elle se penche et dit gentiment :

- Mademoiselle, un garde vous demande à la porte.

- Oh, très bien ! Merci Marla.

Je me lève du canapé avec Ralph sur les talons. Je rouvre la porte, un des hommes chargés de la sécurité de la propriété se tient droit comme un piquet sur le perron. Ralph s'approche doucement de ce dernier et vient lui tourner autour en lui reniflant les jambes. Je claque des doigts et il revient s'assoir à mes pieds. Je hoche la tête pour saluer le garde, il répond à ma salutation :

- Le couturier patiente au premier portail de la propriété. Il est accompagné, on attend vos ordres madame.

- Bien. Fouillez-les. Eux et leur véhicule. S'il y a le moindre soupçon, vous me les descendez. Je n'ai pas besoin de guignols pour m'aider à choisir une robe, j'ai autre chose à faire.

- Très bien. On s'en occupe.

Il hoche la tête et s'éloigne rapidement vers sa voiture. Je referme la porte et vais prévenir les garçons, seul Elio émet une sorte de grognement inaudible. J'en déduis qu'il a entendu. Enfin j'espère.

- Vous vous foutez de ma gueule ou quoi là ? C'est votre digestion intensive qui vous empêche de parler ! je dis en soupirant.

Toujours pas de réponse, je lève les yeux au ciel à nouveau et tourne les talons. Je me dirige droit vers la cuisine et saisis le bocal posé à côté du four. Je prends un petit biscuit en forme d'os et le donne à Ralph. Je le regarde le dévorer en souriant jusqu'aux oreilles.

BRAZIVICHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant