Chapitre 19 : privilège.

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Bonjour !
Que de chapitres en si peu de temps !
Je ne vais pas parler longtemps et je vous laisse immédiatement avec ce nouveau chapitre !
Je n'ai plus de mouchoirs et j'espère que vous n'en aurait pas besoin, même si....
Je me frotte les mains d'excitation !
Je vous aimes !
Bonne lecture! ♡




















Alessandro Izaró

Ses doigts sont délicatement enroulés autour de mon poignet. Ils sont toujours autant gelés et contrastent avec la chaleur de ma peau. Ses yeux sont rouge vif, injectés de sang et ses pupilles dilatées. Je parviens à réprimer mon froncement de sourcils face à la question qui s'impose dans mon esprit. Quelles substances a-t-elle pris pour se retrouver dans un état pareil ? Je me demande également si elle les a ingérées d'elle-même ou si elle n'est pas plutôt victime d'un connard en manque de mauvaises blagues. Son père en produit et je suis persuadé qu'elle connaît très bien les effets de cette merde sur le corps et les organes. Ma mère me mettait constamment en garde en me répétant : « vend ce qui tue, mais ne te tue pas avec ce que tu vends ». C'est ce que je fais chaque jour en restant le plus loin possible de toutes substances illicites et j'espère sincèrement que Stella en a fait autant.

La pression de sa main se fait un peu plus ferme. Elle veut que je reste, et je l'aurais fait si je n'avais pas encore les paroles de Matti qui tourne dans ma tête. Elle s'est faite agressée et son cerveau va la pousser à se confier à quelqu'un pour apaiser sa souffrance, et je ne suis plus sûr de vouloir être cette personne. Je veux savoir ce qui est arrivé dans ces sanitaires, jusqu'où ce fils de pute s'est permis d'aller et qui il est. Mon cœur pompe anormalement à mesure que des images de torture plus sordide les unes que les autres défilent sous mes paupières. Elles sont toutes à l'égard des membres de la famille de ce type, je veux les voir souffrir autant que Stella souffre en se souvenant de ses mains sur son corps. Chaque fois que son regard gris se perdra dans les méandres de ses traumatismes, je veux pouvoir rendre les coups que lui infligera son cœur meurtri. Parce qu'elle m'a demandé de la protéger et que j'ai choisi de l'éloigner. Ce contretemps avec Torres n'a fait que servir mon intérêt et détruire un peu plus la beauté de son âme brisée.

Mais je ne la rejoindrais pas dans ce lit, sous ses draps, pour qu'elle se blottisse contre moins et qu'elle déverse ses souvenirs en espérant les oublier. Ils ne disparaîtront jamais. Chaque fois qu'elle verra un article en lien avec une agression elle y repensera. Chaque fois que quelqu'un pleurera jusqu'à en suffoquer elle se demandera s'il ressent le poids des mains sur son corps. Lorsque ses yeux croiseront les scarifications de quelqu'un, inconsciemment elle cherchera et trouvera les siennes, celles qui parsèment et noircissent la peau de son corps. Ces traces indélébiles qui la marquent tel un fer rouge.

- Tu es fatiguée ?

J'ai articulé mes paroles avant même d'y avoir pensé, parce que l'idée qui a germé dans ma tête fut bien soudaine. Ma question manque de réflexion. Il est évident qu'elle est épuisée. Ses yeux luttent contre l'envie de se fermer pour toujours et ses membres tremblent tellement depuis une heure qu'elle doit certainement vouloir sombrer pour ne plus les sentir. Cependant, je suis persuadé qu'elle préfère rester consciente plutôt que de se confronter au cauchemar qui l'attend. Son regard continue de se perdre encore et encore, ressassant surement les dernières heures écoulées. Elle finit par me regarder, ses iris sont aussi gris que le ciel un soir de tempête, là où le chaos et la peur règnent. Sa tête se secoue, négativement, et ce coup-ci c'est moi qui saisis son poignet. Je la tire du lit, cherche un jogging ainsi qu'un sweat dans mon sac de voyage et l'entraîne à ma suite dans la salle de bain adjacente. Ses pas sont lents et mal assurés. Elle ne sait plus si elle peut me faire confiance, mais je n'ai jamais été aussi sûr d'une idée qu'aujourd'hui. Elle a besoin de défouler sa peine et je vais faire en sorte qu'elle aille un peu mieux, même si cela ne dur que quelques minutes. Je la soulève par les aisselles et l'installe à côté du lavabo. J'attrape la trousse de secours dans le placard sous l'évier et lorsque je me relève son corps se tend d'un coup et ses yeux fouillent la pièce avidement. Ses mains se mettent à nouveau à trembler. Sa respiration s'emballe. Elle est terrorisée.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 25, 2022 ⏰

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