BRAZIVICH

Chapitre 14 : protection.

Après plus d'une semaine et demie sans la moindre nouvelle, ni le moindre chapitre, me revoilà !

J'espère sincèrement que tout le monde va bien, je ne vais pas trop papoter aujourd'hui et simplement vous souhaiter une bonne lecture à tous !

Je vous aimes ! ♡

Stella Brazivich

Mes iris braqués dans son regard rempli par le défi. Ils sont dilatés à tel point que je ne perçois pratiquement plus la couleur de ses yeux habituellement si bleus. Le métal froid collé contre mon front fait dévaler un frisson le long de ma colonne vertébrale. Sa poigne accroche fermement mon cou, le serrant juste assez pour réduire l'air qui s'y introduit en direction de mes poumons, mais pas totalement me permettant tout de même de respirer. Je serre mes poings le plus fort possible afin de me contenir.

Il te teste ! Ne réagit pas. Ta faiblesse se traduira dans tes mouvements, Stella.

Je me hurle à moi-même de rester impassible, mais la petite voix dans ma tête, elle, ne se gêne pas pour me dire tout le contraire. Elle me crie de tenter de le désarmer et de retourner le flingue contre lui. Je suis en pleine bataille intérieure. Je bascule dangereusement entre le logique et l'illogique voulant obtenir ce que je veux, et à la fois lui faire ravaler sa fierté de parrain à la con.

- Je vais te donner un conseil. Le seul que tu entendras sortir de ma bouche et ce pour un bon moment. Ne-donne-plus-jamais-d'ordre-à-l'un-de-mes-hommes. Compris ?

Je ne détourne pas le regard, ni ne réponds. Je veux le voir perdre patience, me menacer ou encore hurler. Je veux savoir jusqu'où il est capable d'aller pour me faire plier face à ses volontés. C'est malsain, il est malsain, et je le suis tout autant que lui. Cette histoire est malsaine et ce contrat l'est également, mais nous ne plierons pas. Il est un homme de parole et je le suis tout autant, à la même échelle que lui. Nous nous sommes embarqués dans cette histoire parce que nous le voulions, mais aussi parce que ça nous fait sentir vivant. La peur, la haine, l'adrénaline, le fiasco. Chaque morceau de nous est un appel à l'aide, on veut se sentir comblé, occupé, quitte à parfois être dévasté. Il a sa part de chaos et j'ai la mienne. Elles sont à la fois similaires et proches tout en étant radicalement opposées.

- RÉPOND ! hurle-t-il. Compris ?

Je hoche une fois la tête pour approuver sa question. Ses yeux suivent mon mouvement en détaillant chaque partie de mon visage. Sa poigne sur mon cou se fait un peu plus douce, mais toujours présente. Il me soumet à ses décisions par cette simple prise sur moi. Son corps contre le mien, me maintient plaqué contre la porte au bois impérial dans mon dos. Nos respirations sont erratiques et nos poitrines poussent follement l'une contre l'autre. J'ai l'impression qu'il analyse et vérifie au crible chaque parcelle de mon épiderme. Je déglutis face à la profondeur de son regard qui se fait de plus en plus insistant au fil des secondes qui s'écoulent. Elles semblent durer des heures.

- Tu devrais...reculer, je souffle hésitante.

Je ne peux m'empêcher de détourner le regard vers les imposantes baies vitrées dans son dos. Mon inconfort monte désormais en flèche à mesure que son corps reste inlassablement plaqué contre le mien. Mes mains commencent à trembler. Je la sens s'installer. La panique. Elle me broie les entrailles.

Il faut qu'il s'écarte. Maintenant.

Protèges-toi. Fais-le regarder ailleurs. Tu vas le regretter sinon. Éloigne-le. TOUT DE SUITE, STELLA !