Chapitre 10 : Lucio Castri.

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Je saisis, sans hésiter, mon arme à l'arrière de mon pantalon et j'abaisse mon centre de gravité vers le sol pour me stabiliser mais également pour tenter de dissimuler ma silhouette dans la foule en effervescence. Malheureusement c'est plus facile à dire qu'à faire, puisque les deux ours d'Alessandro qui se rapprochent de moi, d'un même mouvement pour me cacher derrière leur corps, n'aide franchement pas. Les tirs de balles ne s'arrêtent pas, blessant et tuant de nombreuses personnes autour de moi. Des cris de douleur, de terreur ou encore d'agonie s'ajoutent aux sifflements des projectiles.

- J'ai besoin de rejoindre ma voiture. Je ne peux rien faire avec seulement mon Glock, je hurle pour tenter d'informer mes gardes du corps.

Ils se jettent un regard qui trahit leur inquiétude, ils finissent par hocher la tête en m'ordonnant de rester à couvert derrière eux. Nous nous élançons en courant vers le parking privé où se trouve ma voiture, coupant par le moindre raccourci qui s'offre à nous et évitant le moindre attroupement de civil ou de soldat. Les hurlements de la foule s'estompent peu à peu derrière nous, faisant augmenter mon angoisse. J'espère qu'ils ne sont pas en train de tuer tout le monde sur leur passage.

Bordel de merde ! Qui savait que j'étais dans ce putain de circuit ?

J'aperçois ma voiture au loin, alors j'accélère ma course tout en la déverrouillant avec ma clé, fermement emprisonnée dans ma main. J'ouvre le coffre et saisis l'AK-47 posé à l'intérieur, un nouveau Glock ainsi qu'un gilet par balle et des munitions. Ne connaissant pas la source de l'attaque je préfère être prudente.

J'enfile rapidement le gilet ainsi qu'une casquette et des lunettes de soleil, le tout noir. Je referme le coffre et me tourne vers les deux hommes, sur leurs gardes, derrière moi.

- Où est Izaró ? je leur demande en me rendant compte qu'il ne nous a pas suivis.

De nouveau les deux hommes se jettent un regard et inspectent les alentours à la recherche de leur chef.

- Putain, fait chier, je souffle en m'élançant de nouveau en courant vers la piste de course.

Arrivée à une intersection entre plusieurs stands, je me cache dans un recoin de la ruelle aménagée pour l'évènement, derrière un des stands de sponsor. J'aperçois au loin un groupe d'hommes cagoulés et armés jusqu'aux dents avancer. Je charge mon arme et me penche légèrement pour les analyser. Ils sont 5, en formation deux devant, un au milieu et de nouveau deux à l'arrière. Ils semblent plus que bien entrainés au vu de leur carrure imposante et de leur assurance.

Le dilemme est immense, je dois les abattre mais lequel en premier ? Si je choisis les deux premiers leur mort sera plus que visible, que ce soit par balle ou avec un couteau lancé. Celui du milieu ou ceux de derrière seraient une solution un peu plus intelligente, mais là aussi leurs positions ne sont pas adéquates. La moindre attaque sera vue immédiatement et ils se défendront sans hésiter en tirant dans le tas. Ce qui prouve encore une fois qu'ils sont plus que bien entrainés, pour réussir à établir une si bonne protection les uns sur les autres en étant seulement 5. L'oreillette toujours placée dans mon oreille se met à grésiller fortement, assourdissant mon ouïe.

- Stella, putain dit moi que tu m'entends !

Un souffle de soulagement s'échappe de ma bouche en entendant la voix de Lène, dans mon oreille, couvrir le son des balles.

- Putain de merde ! T'es pas mort toi ? je chuchote.

Il rigole doucement et répond :

- Non toujours pas, c'est chien ne savent même pas tirer correctement. Regarde à ta gauche beauté.

BRAZIVICHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant