Chapitre 9 : Hockenhem.

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J'ouvre difficilement les yeux en entendant vaguement mon téléphone sonner. Je me redresse sur mes coudes avec les yeux réduit à deux fentes. Je tapote rapidement mon matelas afin de le trouver et le saisit quand ma main se pose enfin dessus. Je le porte devant mon visage et tente d'ouvrir au maximum mes yeux, qui ne demandent qu'une seule chose : se refermer pour se rendormir. J'ai beau ouvrir mes yeux et regarder attentivement, rien n'est affiché sur mon écran. Ni nom, ni numéro, ni même un signe d'avoir reçu un appel ou un message. Il ne sonne pas non plus pourtant je jurerais que je l'entends brailler et vibrer en ce moment même. Ma cuite phénoménale d'hier ne fait que renforcer mon mal de tête qui cogne atrocement dans ma boite crânienne.

C'est le fait d'avoir vidé le bar cette nuit qui me fait halluciner ou je suis juste folle ?

T'es sûrement devenue folle après la chute que tu t'es prise !

Je rigole toute seule au souvenir de ma chute de ce matin quand je montais les marches du perron. J'étais en train de retirer mes chaussures à talons de mes pieds, quand Lène m'a poussé gentiment pour rigoler et que je me suis étalée en plein milieu des marches. C'était plus que prévisible au vu des litres d'alcool qui parcouraient mon sang, j'étais incapable de faire dix mètres en marchant sans devoir faire une pause tellement ma tête tournait, alors réussir à monter les escaliers du perron c'était mission impossible. Je me suis quand même bien cogné la tête, ça ne m'étonnerais pas d'avoir perdu pas mal de neurones en cours de route.

Un grognement sort de ma bouche pendant que j'inspecte ma chambre du regard, tentant de trouver au plus vite la source du bruit, qui me procure encore plus mal à la tête que ce que je n'ai déjà. Je n'aurais jamais dû boire autant, j'ai l'impression que mon crâne va exploser dans même pas 5 minutes.

Quelle idée j'ai eu d'inviter les garçons au dernier moment aussi !

Je me tourne rapidement vers ma table de nuit, ce qui me vaut une nausée désagréable, comprenant que le son provient de cette dernière. Je tire brusquement le tiroir manquant de l'arracher de la table de nuit au passage et je saisis le téléphone posé à l'intérieur en décrochant précipitamment, sans même regarder le numéro de mon interlocuteur.

Ouuff merci mon dieu, plus de sonnerie insupportable !

Je me tais et laisse la personne de l'autre côté de la ligne commencer, mais rien ne vient. Seule une respiration me permet de savoir que mon interlocuteur est toujours là. Agacée par cette perte de temps inutile, j'éloigne finalement le téléphone de mon oreille en fronçant les sourcils et en raccrochant. Je le pose un peu plus loin sur mon lit et je saisis mon téléphone personnel ce coup-ci. Je ne perds pas de temps et compose immédiatement le numéro de Yuryx. Je le porte à mon oreille et patiente, il ne se fait pas prier et décroche dès la seconde sonnerie :

- Stella, qu'est ce que je peux faire pour toi de si bonne heure ? dit-il gaiement.

- Euuh, j'ai besoin que tu...attends. Il est quelle heure là ?

- 8h30 du matin, le temps est clair et ensoleillé, cependant la température extérieur est de -1°C. Veux-tu que je te donne les dernières news pendant que j'y suis ? répond-t-il railleur.

Je grogne face à son enthousiasme débordant dès l'aurore et m'écroule de plus belle dans mon lit en répondant :

- Pas la peine, trop mal à la tête pour ça ! Putain, j'ai à peine dormi une heure et tu me brailles déjà ta merde dans mes oreilles !

- Tu ne rentrerais pas à 7h30 de soirée tu dormirais plus longtemps ! Et tu serais plus aimables aussi, mais c'est pas grave j'ai pris l'habitude de ça !

BRAZIVICHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant