- Non... rentré... rien... nouveau...je... occupe t'en...d'accord à..suite.
J'émerge lentement, mes oreilles bourdonnent toujours, je ne distingue que des mots sans en comprendre le sens. Je ne sais pas où je suis, j'ai du mal à me rappeler ce qu'il s'est passé. Je suis allongée dans un lit, sur le dos. Un bip sonore incessant remplit le silence dans lequel est bercé la pièce. J'ai du mal à ouvrir les yeux, j'ai l'impression d'avoir dormi pendant des semaines.
Je finis pas ouvrir mes yeux mais je les referme l'instant d'après, je suis éblouie par une lumière blanche, des murs blancs, un lit blanc, du blanc, partout. Je rouvre mes yeux un petit peu, juste une fente pour analyser un peu plus la pièce. Je laisse tomber ma tête vers le côté gauche, une silhouette se dessine et je pourrais la reconnaitre entre en mille, Gabriel.
Il est là, debout près d'une porte, téléphone à la main. Il pianote dessus à une vitesse fulgurante, les sourcils froncés et les lèvres pincées, ses yeux gris miroir des miens et de ceux de mon père sont noircis de haine et ses cheveux châtains habituellement si bien coiffés sont ébouriffés. Ses muscles sont tendus. Il a des cernes sous les yeux, il a l'air épuisé.
Je lève doucement ma main dans sa direction pour tenter de l'appeler mais la repose lourdement dans la foulée. Epuisée par n'importe quel mouvement. Je n'arrive pas à prononcer le moindre mot, ma gorge me brûle, elle est aussi rêche que du papier de verre. Mon geste a le mérite d'attirer son attention. Il relève brusquement la tête de son téléphone, ses sourcils se haussent de surprise et il s'empresse de sortir de la pièce. Il braille quelque chose que je ne comprends pas dehors et rentre à nouveau en trombe dans la pièce.
Il s'approche de moi doucement et vient s'assoir sur le fauteuil installé à ma gauche. Il me sourit et me saisit la main pour me la serrer, mes yeux se ferment d'eux-mêmes, j'ai tellement de mal à rester éveillée.
- Eh, Eh Stella ? Tu m'entends ? dit-il d'un ton inquiet.
Je hoche la tête, une fois, pour toute réponse en gardant mes yeux fermés, je veux me rendormir mais j'ai soif. Tellement, tellement soif et j'ai faim aussi. Enfin, je crois. Je ne suis plus sûre en fait.
- Ne te rendors pas, s'il te plaît. Je..Je t'en supplie regarde moi, la détresse dans sa voix me fait rouvrir les yeux. Oui, voila, ne parle pas encore ! Une infirmière va arriver.
Je fronce les sourcils à l'entente de cette phrase, comment ça une infirmière va arriver ? Où est ce que je suis ? J'aperçois la porte s'ouvrir et une femme, pas bien grande aux cheveux blonds bouclés et en blouse blanche s'approche.
- Mademoiselle Brazivich, comment vous sentez-vous ? commence-t-elle par me demander en regardant attentivement les machines qui bipent autour de moi.
J'ouvre la bouche m'apprêtant à répondre mais ma bouche est tellement pâteuse et ma gorge tellement sèche que je ne parviens pas à articuler une seule phrase. Je décide de lever mon pouce en l'air, histoire de lui montrer que ça va. Un gentil sourire se dessine sur ses lèvres.
Je crois qu'elle rigole de toi là, mais tranquille c'est pas grave !
- Toutes vos constantes sont bonnes, il n'y a aucun problème. Est-ce que vous vous souvenez de quelque chose ?
Cette fois ci, je baisse mon pouce vers le bas en fronçant les sourcils, la dernière chose qui me vient en tête c'est moi descendant de la voiture de Vit garée devant le théâtre.
Je comprends plus rien, je crois que je perds la boule.
- D'accord, c'est parfaitement normal. Vous avez été poignardée à l'épaule droite et cela a rompu votre veine axillaire, elle sert à drainer la circulation sanguine de nombreux de vos muscles supérieurs et des membres associés. Vous avez perdu beaucoup de sang suite à ça et vous vous êtes évanouie. Quand votre tête a percuté le sol cela a provoqué une commotion cérébrale. Vous avez été traité à temps, tout ira bien pour vous ! m'explique-t-elle gentiment.
VOUS LISEZ
BRAZIVICH
RomanceUne vie paisible, une retrouvaille inattendue, un contrat immanquable. Stella Brazivich, fille du parrain de la Bratva Russe Nikolaï Brazivich, tueuse-à-gage et traqueuse à ses heures perdues, elle est la meilleure dans ces domaines, elle vie à Mosc...