Nous sommes désormais dans le bureau de mon père, je suis assise sur le canapé une bouteille d'eau à la main, je la triture en faisant le maximum de bruit possible. Mon frère est debout planté devant la fenêtre observant les extérieurs de la maison. J'ai usé de toutes mes forces et mes stratagèmes pour lui faire cracher ne seraient-ce qu'un seul mot mais monsieur a trop peur des représailles de notre paternel. Pathétique. Alors je le fixe espérant qu'avec la pression, il craque avant l'arrivée de notre père.
En parlant du loup, j'entends ses pas monter les escaliers. Mon frère se tourne en direction de la porte, je le fusille du regard et lui lance :
- Ne t'avise même pas de franchir cette porte pour aller parler à papa en premier Gab. Parce que tu vas le regretter.
Il fait deux pas en arrière et se replace à côté de la fenêtre. Je le vois froncer les sourcils d'agacement et taper du pied sur le parquet, je dissimule mon sourire en buvant une gorgée de ma bouteille d'eau. Mon père ouvre brusquement la porte et entre dans la pièce. Ephrem, son consiglière sur les talons. Il est énervé, je crois qu'on l'a dérangé mais je m'en fous royalement, maintenant qu'ils sont tous là je veux des réponses.
Mon père contourne son bureau en bois, qui trône au milieu de la pièce et il s'installe dans son fauteuil. Ephrem se place debout à sa gauche et Gabriel se dirige vers le siège gauche placé devant le bureau. J'en profite pour me lever, m'approcher de tout ce beau monde et dis :
- Bien, maintenant que la clique des cachotiers, ou des menteurs je ne sais pas trop, est au complet, on va pouvoir discuter
- Stella tu peux nous expliquer ce qu'il t'arrive ? Tu nous as appelés en furie en nous ordonnant de rentrer sur le champ, sans nous donner la moindre explication, m'interroge Ephrem un air confus tirant les traits de son visage.
- C'est à vous de me donner des explications. Vit a craché le morceau tout à l'heure, sans même le faire exprès. Je n'arrive pas à croire que vous ayez des problèmes et que vous ne preniez même pas la peine de m'en informer.
- Nous n'avons pas de problème. Pourquoi tu dis ça enfin ? Qu'est-ce qui te le fait penser ?
- Ephrem, arrête. Tu es génial comme consiglière, ami, père et parrain. Et je déteste quand on se prend la tête toi et moi, mais là, si tu continues de couvrir mon père et mon frère, je te jure qu'on va se prendre la tête. Et ce coup-ci, je ne regretterai pas, parce que vous me cachez quelque chose que JE suis en droit d'être informé. Comme Vit, Lène, Ermolaï, Elio ET Gab l'ont été avant moi. Et personne ne sortira de ce bureau sans que je sache l'intégralité de cette putain d'histoire !
Il me fixe, sans prononcer le moindre mot et ça, ça me fait bouillir de l'intérieur. Ephrem n'a rien répondu et mon père n'a toujours pas ouvert la bouche, tout comme mon frère et ça me fait fulminer davantage. Je ne les force pas à me raconter tout dans les moindres détails, la seule chose que je veux, c'est qu'ils comprennent que leur silence est plus blessant que leurs paroles. Je les fixe, tour à tour, je ne flancherai pas. Ils peuvent toujours courir. Mon père finit par expirer bruyamment par le nez.
- Stella, assieds-toi, prononce-t-il finalement après un silence interminable.
Je me dépêche de prendre place sur le siège à côté de mon frère, ne voulant pas qu'il change d'avis entre-temps. Il ouvre la bouche puis la referme immédiatement. Je sais ce qu'il est en train de faire, il réfléchit, il cherche les mots exacts pour me donner quelques infos, le minimum, que ça me convienne pour que je quitte son bureau rapidement, sauf qu'il ne m'aura pas, pas cette fois-ci. Cela fonctionnait très bien par le passé mais maintenant je suis bien assez maligne pour savoir quand il essaie de me berner.
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BRAZIVICH
RomanceUne vie paisible, une retrouvaille inattendue, un contrat immanquable. Stella Brazivich, fille du parrain de la Bratva Russe Nikolaï Brazivich, tueuse-à-gage et traqueuse à ses heures perdues, elle est la meilleure dans ces domaines, elle vie à Mosc...