Chapitre 17 : мой дочь.

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L'intérieur de mon nez me brûle, comme mes yeux ainsi que l'extrémité de mes doigts, là où mes ongles ont été arrachés et d'où le sang s'échappe lentement par goutte. J'ai les oreilles qui se bouchent face aux cris stridents qui s'échappent des cordes vocales de maman, fermement maintenu contre le sol poussiéreux. Je parviens à entendre ses os craquer sous les coups qu'elle reçoit. Son sang à elle s'échappe par flots de ses plaies.

J'ai envie de hurler son prénom qu'elle sache que je ne suis pas loin d'elle. En fait, je crois que je le fais, parce que je sens ma bouche s'ouvrir et mes cordes vocales me tirailler. J'ai perdu la notion du temps depuis un bon moment désormais. Si quelqu'un venait me demander maintenant, depuis combien de temps nous sommes retenues captives entre ses murs, je serais tout bonnement incapable de lui répondre. Plus d'une semaine pour sûr. Trois peut-être ? Un mois ? Deux ? Ou bien quatre ? Ou alors un an ? 

Qui sait depuis combien de temps j'ai arrêté de me débattre et je les ai laissé prendre leur droit sur mon âme et mon corps ? J'entends l'un des hommes qui me maintient contre lui me poser une question en riant à gorge déployée. Je ne réponds pas, je n'ai même pas réussi à déchiffrer ce qu'il a prononcé. Un mélange de lettre, qui forme ses mots et qui détruise mes espoirs de m'échapper d'ici vivante. J'ai mal lorsqu'il me tire les cheveux et me broie les os de la main sous son ranger. Je souffre lorsqu'il déchire un peu plus le torchon qui me sert de haut et qui recouvre aléatoirement mon corps. J'ai l'impression que ce n'est pas le tissu qu'il arrache, mais ma peau qu'il détruit en y laissant sa trace à perpétuité.

Je crois que j'ai perdu la tête parce que je ne souhaite plus sortir d'ici avec maman. Je veux juste que tout s'arrête pour de bon, quitte à être égoïste et me sauver moi, avant de penser aux autres. Je deviens complètement folle, j'ai l'impression de ne plus rien ressentir à part du dégoût, même l'amour que je portais à maman s'est échappé. J'ai abandonné l'idée que l'ont soient sauvées toutes les deux. Je n'en ai plus rien à faire que se soit elle ou bien moi. De toute façon est ce que nous serons capables de nous en remettre et d'avancer après ça ? Je ne pense pas. Je ne supporte plus la vue de ma propre peau, le cours de mes pensées, ni l'odeur que leurs corps laissent sur le mien. Un mélange de masculinité, de saleté et de sécrétions orgasmiques qui ne viennent certainement pas de moi. Une nausée me prend à nouveau lorsque l'on apporte une partie du corps de maman devant moi. Ses lèvres, ensanglantées et découpées tel un boucher. Sa bouche forme désormais un O, parfait pour l'utilisation qu'ils lui réservent.

Les larmes affluent sous mes paupières closes. Une main se saisit de ma mâchoire et je pince les lèvres pour les empêcher de m'infliger le même sort. Une bouche se colle à mon oreille et murmure :

- Tu à intérêt à ouvrir les yeux si tu ne veux pas qu'on te découpe les paupières pour te forcer à regarder, Cariño.

La surprise me fait écarquiller les yeux et le spectacle que m'offrent les soldats me retourne l'estomac me laissant rendre sur le sol la bile qu'il contient. Ma trachée me brûle, mes yeux me piquent et mon cœur se fend. J'ai le regard planté dans celui de maman, de l'autre côté de la pièce. Est-elle toujours ma mère ? Est-ce que j'ai le droit de continuer à l'appeler ainsi alors que je n'éprouve plus rien pour l'amour qu'elle m'a porté ? Est-ce qu'elle m'aime toujours d'ailleurs ? Ou est-ce qu'elle me déteste autant que je me hais pour ce qui se passe ? Croît-elle autant que moi que j'aurais pu nous éviter cette situation ?

Je ne peux même pas la rejoindre puisque le moindre mouvement me fait perdre un flot de sang frais et provoque en moi des vertiges étourdissants. Ses yeux sont vides dans les miens tout pendant que les différents hommes présents dans la pièce s'affairent à prendre leur part de plaisir contre son gré. Ma respiration est erratique et mon souffle est douloureux lorsque je murmure sans relâche :

BRAZIVICHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant