Stella Brazivich
20h45, datcha Brazivich,
Les garçons se sont de nouveaux invités à la maison pour regarder le match de hockey des Rangers, qui a lieu ce soir. La saison étant bien entamée l'équipe à des matchs à peu près tous les 3 à 4 jours. C'est intense pour les sportifs mais tout autant pour notre rythme de sommeil qui est bien impacté à chacune de leurs victoires. Gabriel en ayant eu marre de regarder ses séries sur son téléphone, il a forcé Lène et Ermolaï à nous racheter une télévision en les menaçant de prendre directement sur leurs prochains salaires, alors dans tous les cas ils n'avaient pas vraiment le choix.
Pour être honnête, je ne suis pas dans le match du tout, ma tête et mes réflexions sont bloquées dans la salle de réunion avec Alessandro. Je ne peux m'empêcher de ressasser encore et encore tout ce qu'il m'a expliqué. Les raisons du contrat, de son déplacement jusqu'en Russie, de sa demande ainsi que pourquoi il a menti à mon père en disant qu'il ne connaissait pas encore l'homme que j'allais devoir tuer. Le schéma c'est rapidement fait dans ma tête lors de ses explications.
« Quelques heures plus tôt, salle de réunion du troisième étage,
- Traque le et tue le, crache Alessandro, ses yeux remplis de haine ancrés dans les miens.
Je m'arrête de mâcher ma nourriture tellement sa demande me choque, mon nem reste bloqué devant ma bouche et mes yeux s'écarquillent follement.
- Hein ? Quoi ? Attends, attends, quoi ? Je-, t'es pas sérieux là ? je m'exclame la bouche pleine et en peinant à sortir un mot correct de cette dernière.
Dites-moi qu'il rigole et que c'est une caméra-cachée, qu'il va m'offrir un panier de fruits.
Que je vais mettre à la poubelle, bien sûr, hors de question d'accepter quelque chose qui vient de sa part, plutôt mourir.
Et ensuite, qu'il va retourner tout droit d'où il vient. Il ne me répond pas, il me fixe ou me dévisage je ne sais pas trop, je m'en fiche même à vrai dire. Tout ce que je sais c'est que toute la haine qui m'envahit quand il est proche de moi ces temps-ci à quitter mon corps, tout ce qui reste c'est de l'incompréhension et une bonne grosse dose de surprise. Un rire nerveux s'échappe de ma bouche, je ne peux pas le contenir tellement sa demande me déstabilise.
- Tu...Tu veux que je tue Giovanni Izaró ? Ton...oncle ? je demande pour être sûre de moi et qu'il ne se soit pas trompé de contrat, par le plus grand des hasards.
Ça t'arrangerait, avoue-le !
Plus que m'arrangeais même, ça me sauverait la vie !
- Oui, confirme-t-il simplement en hochant la tête.
J'avale difficilement ma bouchée et je mets de côté mon repas pour le moment, il a réussi à me couper l'appétit. Je me renfonce dans mon siège en prenant le dossier qui est sur la table et le pose sur mes cuisses, toujours relevées sur mon siège.
J'adore m'assoir comme ça, j'ai l'impression d'être toute petite et de passer presque inaperçu et c'est réconfortant aussi. Ne me demandez pas pourquoi, j'en ai littéralement aucune idée.
J'inspecte scrupuleusement chaque feuille, tentant de comprendre rapidement la demande insensée que vient de me faire Alessandro. Je finis par me focaliser de nouveau sur son visage, chaque millimètre de sa peau et de son corps sont tiraillés par la haine. Ses muscles, ses poings, les traits de son visage sont crispés à un tel point que ça doit lui faire mal.
Il me fixe toujours, ses pupilles azur m'électrisent sur ma chaise et font faire des loopings à mon estomac, me donnant presque la nausée. Je ne comprends rien, absolument rien.
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BRAZIVICH
RomanceUne vie paisible, une retrouvaille inattendue, un contrat immanquable. Stella Brazivich, fille du parrain de la Bratva Russe Nikolaï Brazivich, tueuse-à-gage et traqueuse à ses heures perdues, elle est la meilleure dans ces domaines, elle vie à Mosc...