CHAPITRE 19

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-YELEN ! Hurlai-je en dévalant les marches du palier. 

Je m’agenouillai auprès d’elle et lui prit le pouls. Ouf il battait ! Mais elle avait une blessure à la nuque qui saignait abondamment et des plaies un peu partout qui semblaient bénignes. Elle était étendue sur le côté et je me retins de la toucher au cas où elle aurait un membre endommagé. J’entendis le conducteur de la voiture en sortir pour se précipiter vers nous.

-Je suis vraiment désolé ! Quand je l’ai vu, il était trop tard ! J’ai bien essayé de freiner mais…

Une seconde plus tard, je le plaquais contre le capot, ma main lui enserrant le col.

-Imbécile ! Vous vous croyez sur un circuit de Formule 1 ou quoi ? Si jamais il lui arrive quelque chose de grave, je vous jure que vous allez le regretter enfoiré de chauffard de merde !

Je sentis brusquement une main qui retint mon poing à temps.

-Calme-toi Pierre-Marie ! S’écria Andrew. Ce n’est pas le moment ! Yélen a besoin de toi ! Lâche ce mec ! Il n’en vaut pas la peine !

Il avait raison. Il y avait mieux à faire. Je relâchai l’homme avec réticence pour retourner auprès de ma future femme.

-J’ai appelé les secours. Une ambulance arrive. 

-Merci Andrew ! Mon Dieu, faîtes que ce ne soit pas trop grave !

-Ne t’inquiète pas PM ! Elle est solide malgré son allure fragile !

Je sentis sa voix trembler légèrement en me disant ça et je m’aperçus qu’il était aussi inquiet que moi. 

-Je suis vraiment, vraiment désolé…

-Vous, vous feriez mieux de la fermer ou alors je laisse mon ami s’occuper de vous ! La police arrive ! Vous vous expliquerez avec elle Connard !

Après cette sortie exaspérée d’Andrew, le conducteur s’assit sur le trottoir et n’ouvrit plus la bouche. Bien sûr, des badauds commencèrent à affluer autour de nous mais je n’en eus cure. Certains avaient sans doute reconnu Yélé et sorti leurs smartphones pour immortaliser le moment et relayer l’information mais seule Mon Amour m’intéressait. Mais pourquoi ne bougeait-elle toujours pas ? Sa blessure à la nuque était-elle aussi grave qu’elle le paraissait ? Et notre bébé,…Une sirène interrompit mes pensées. Enfin, les secours ! Lorsque les ambulanciers arrivèrent, ce fut Andrew qui répondit à leurs questions pendant que je courais à la maison prendre mon téléphone et mon porte monnaie. A mon retour, elle était dans l’ambulance, immobilisée sur une civière. Je montai près d’elle et Andrew me promit de venir dès qu’il aurait terminé avec la police. Arrivés aux urgences, elle fut immédiatement prise en charge par des médecins et des infirmiers. Je les suivis jusqu’à ce qu’on m’interdise l’accès au service des soins intensifs. Je fus calmement reconduit en salle d’attente et quelques instants plus tard, Andrew fut à mes côtés. Nous attendions durant ce qui me paraissait des heures lorsque mon téléphone vibra. C’était Zeinah qui venait aux nouvelles après avoir appris l’accident via des appels de journalistes. Je lui répétai ce que le Docteur Khan m’avait annoncé quelques instants plutôt. Le médecin en charge de Yélé m’avait demandé son contact pour qu’il puisse accéder à son dossier médical. Et au lieu de nous le faire parvenir, elle avait préféré se déplacer elle-même. J’avoue que sa présence me rassurait un peu. J’appris donc à Zeinah que Yélén avait eu une fracture au bras droit et quelques bleus et égratignures sur le corps. Miraculeusement, le bébé allait très bien. Ce qui inquiétait le plus les médecins, c’était sa blessure à la tête et le fait qu’elle ne se soit toujours pas réveillée. Ils étaient à ce moment même en train de lui faire d’autres examens et elle serait ensuite conduite dans une chambre dans le service des soins intensifs. Elle me recommanda de prévenir les parents avant qu’une tierce personne ne le fasse et me promit de s’occuper des médias. Ensuite, elle viendrait à l’hôpital. Je suivis ses conseils et appelai Papa.

Yélé, Lumière de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant