"Et la guerre, et la guerre, on la fait, on la refera. Pourquoi donc épiloguer ?"
JOY
Elle venait de finir son service de nuit à Macdo. Elle était heureuse parce que cette nuit-là, elle avait fini beaucoup plus tôt que d'habitude et Caleb avait dit à la mère de Joy qu'ils iraient dîner en amoureux.
Elle espérait qu'elle puisse lui toucher deux mots à propos de la situation ou du moins que ça arrangerait quelque chose entre eux.Joy se voilait la face, elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas spécialement envie de cette relation, elle voulait que ça s'arrête.
Elle ne trouvait juste pas le courage d'y mettre un terme, alors elle attendait que lui le fasse.C'était peut-être lâche de sa part, mais elle n'en avait strictement rien à foutre. Si elle devait faire preuve de lâcheté pour être sûre que Caleb ne lui ferait rien, alors elle s'y plierai.
Si elle devait encore subir en espérant qu'un jour, il prendrait ses bagages et l'abandonnerait à son propre sort, alors elle le ferait sans rechigner.Parce qu'elle n'avait pas de force pour lutter, elle ne pouvait qu'encaisser.
C'était dans cette optique qu'elle rentra chez elle.
Elle venait, certes, de quitter Macdo mais elle avait tenté de faire un effort sur sa tenue et sur son odeur aussi.
La friture lui collait à la peau comme son ombre à force de rester là-bas mais elle avait essayé de masquer l'odeur ce soir.Elle était même passé chez Mina rapidement avant de se retrouver en bas de son immeuble.
Lorsqu'elle monta les escaliers, sa sérénité la quitta et elle fut brusquement happée par la réalité.
Sa bulle idéaliste venait d'éclater et il ne lui restait que des bribes de rêves éméchés.
Tout ça parce qu'elle entendait à une distance qu'elle jugeait peu raisonnable, le bruit que Caleb et ses amis faisaient chez elle.Elle finit par arriver sur son palier et son sourire triste prit place sur son visage.
Elle sentait une sorte d'amertume dans le creux de sa gorge, et elle eut du mal à déglutir.
Elle ne pouvait plus prétendre, pas une fois de plus.Et elle pria à nouveau pour qu'on vienne la délivrer.
Puis, elle ouvrit la porte de l'appartement.Elle vit à l'entrée de nombreuses paires de chaussures ainsi que de nombreux manteaux jonchant le sol.
Elle en fit de même avec ses affaires, trop fatiguée pour prendre le temps de ranger quoi que ce soit.Et puis, un sentiment de haine la saisit. Ça parcourait tout son corps, la faisant presque tressaillir tant elle était en colère et son cœur battait violemment, à tout rompre.
Une haine violente dirigée vers Caleb, qu'elle voulait extérioriser.Parce qu'il avait une énième fois menti, parce qu'il se servait d'elle à nouveau, parce qu'elle avait été assez bête pour croire que ce soir ça changerait.
Parce qu'elle s'en voulait de toujours se laisser faire.Mais elle ne pouvait pas cracher tout ce qu'elle avait à dire, elle n'avait pas le droit.
Elle entra dans le salon et les regards se posèrent sur elle.
Les amis de son petit-ami la saluèrent et elle répondit d'un simple mouvement de tête.- Ça va ? Demanda Caleb.
- J'vais me coucher, j'me sens pas bien. Répondit-elle froidement.
Elle s'enferma dans la salle de bain, sentant qu'elle allait craquer.
Joy reprit sa respiration, elle se regarda dans le miroir et ce qu'elle y voyait la dégoûta.
VOUS LISEZ
à nos âmes ébranlées
RomansNaël est un jeune homme qui a perdu son premier amour. Joy est une jeune femme en couple avec ce qui s'avère être un pervers narcissique. Ils n'ont rien à faire ensemble et leur existence n'est qu'une tragédie sans fin mais c'était sans compter le c...