1.VII

308 26 14
                                    

"The world slows down, but my heart beats fast right now."

NAËL

Il venait de déposer la jeune femme chez sa mère. Maintenant, il devait donner à son frère le grec qu'il lui avait pris.
Il redescendit les escaliers quatre à quatre.

Ça lui faisait bizarre d'être aussi paisible. Pas de tempête en lui, juste un corps qui ne souhaitait que du calme ce soir.
Il entra dans son appartement, ferma la porte avec son pied.

Il se débarrassa de tout ce qui devenait trop lourd pour lui, puis se rendit dans le salon où son grand-frère était avachi sur le canapé.

- Bien ou quoi ? Demanda-t-il.

- Tranquille, tiens ton grec. Dit-il en le posant devant lui.

- Tu vas où ?

- Oummi m'a dit qu'elle voulait me donner des trucs parce qu'elle a entendu que tu voulais encore manger grec. Répondit-il.

- Tu m'étonnes, y a que des légumes ici. Tu veux que j'mange quoi ? Se plaignit Ismaël.

- Bah des légumes ? Répondit le cadet, comme si c'était évident.

- J'ai la gueule d'un putain de poney pour que j'mange des légumes tout le temps moi ? Répliqua-t-il.

- Bouffer des légumes ça te dérange mais quand c'est l'herbe de ton joint, bizarrement tu dis rien hein. Répliqua Naël.

- Je rêve ou tu viens de me répondre là ? S'offusque l'aînée.

- Considère ça comme tu veux mon reuf.

- Attend seulement, j'me lève fils de chien. Menaça le plus grand.

Naël profita du fait que son frère soit encore assis pour courir vers la sortie de l'appart'. L'aîné était sur ses pas et il eut le temps de refermer la porte avant de se faire attraper par le grand.

- J'vais t'allumer quand tu vas rentrer, tu vas voir si tu seras toujours insolent après ! Hurla son frère derrière la porte.

- Sah moi aussi je t'aime poto. Répondit Naël en riant.

Il remonta encore les marches escaliers pour aller chez sa mère adoptive. Il toqua et ce fut la jeune femme qui ouvrit la porte.
Elle se décala, en silence, pour le laisser entrer ce qu'il fit, lui aussi sans dire un mot.

Il se rendit dans le salon où il vit tante Myriam, assise, devant l'un de ses films qui duraient des heures et semblaient interminables.

- Tu voulais me donner quoi mama ? Demanda Naël.

- Pourquoi t'es pressé comme ça ? Mange avec nous. Proposa sa mère. Pourquoi t'as pas ramené Ismaël avec toi ?

- Bah je pensais que vous vouliez passé la soirée entre filles moi. Répondit-il. Et Ismaël, il mange son grec là.

- Ça va, tu peux rester. Ajouta Jojo.

Il se tourna vers elle, la scruta cherchant à comprendre pourquoi elle avait dit ça, il était confus mais n'allait pas non plus tenir tête à sa mère, d'autant plus que la jeune femme n'y voyait aucun problème.

- C'est si gentiment proposé. Accepta-t-il.

- Viens mettre la table alors. Ordonna la tante.

- Toujours moi. Soupira-t-il.

Il s'exécuta tout de même, ayant peur des représailles, sous les yeux de la jeune femme.
Il termina avant que sa mère n'ait le temps d'amener les plats sur la table, résultat, Naël se retrouvait assis face à Jojo et il y avait un silence de mort à table.
Le seul bruit de fond était le film sur la télévision.

à nos âmes ébranléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant