2.III

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"Baby girl, you fine, you set oh.
Yeah you make my heart dey red oh."

NAËL

- Et c'est comme ça que tu fais l'exercice de respiration. Conclut-elle.

Joy venait de lui apprendre plusieurs exercices de respiration au cas où il ferait une autre crise et qu'elle ne serait pas dans les environs.

- Merci, tu viens d'me sauver. Dit-il. T'as appris ça où ?

- En HP, j'en faisais beaucoup avant. Répondit-elle.

Ils étaient assis face à face sur le canapé.

- T'es allé chez les fous juste pour deux, trois crises ?! S'étonna-t-il.

Il fit les gros yeux en la regardant.
Est-ce que ça voulait dire que lui aussi allait finir à l'asile si l'on découvrait qu'il ne savait pas bien respirer ?

Elle eut un petit rire.

- Mais non, y avait d'autres choses aussi. Expliqua-t-elle. On t'envoie pas en hôpital psychiatrique juste parce que tu fais des crises d'angoisse.

Il soupira, soulagé de savoir qu'il n'y avait aucun risque pour qu'il finisse là-bas.

- D'ailleurs c'est pas des fous hein. Ajouta-t-elle. C'est juste des personnes qui ont besoin d'aide.

- T'avais besoin d'aide pourquoi toi ? Demanda-t-il, soudainement très sérieux.

Ça lui faisait bizarre qu'on lui demandait ce qu'elle avait eu.
Généralement, les gens évitaient le sujet, sûrement pour ne pas la mettre mal à l'aise, jugeant que c'était un sujet sensible.
Mais lui avait mis les pieds dans le plat.

Il la regardait intensément, profondément, comme s'il analysait ses yeux.
Il la sondait et tentait de lire tout ce que son regard pouvait lui montrer.

Ce qu'il préférait chez Joy, c'était ses yeux, parce qu'il y voyait tellement de chose et qu'il aurait voulu tout savoir à travers son regard.
Il voulait la percer à jour juste en se plongeant dedans.

- J'étais dangereuse, on va dire. Finit-elle par dire.

- Toi ? Dangereuse ? J'ai du mal à y croire. Commenta-t-il.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle en souriant.

- Bah j'sais pas, ça colle juste pas avec toi. Tenta-t-il d'expliquer. Quand on te voit, on a juste envie de te protéger, y a rien de mauvais qui se dégage de ta personne.

- La moi d'il y a trois ans t'aurais giflé juste pour avoir dit que tu voulais la protéger. Rit-elle.

- Et la toi de maintenant, qu'est-ce qu'elle ferait ? Osa-t-il demander.

Son cœur battait étrangement fort dans sa cage thoracique, comme lorsqu'on envoyait un message risqué et qu'on attendait la réponse.

Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça c'était sorti tout seul.
Comme si son corps entier lui criait quelque chose que lui-même ne semblait pas vraiment comprendre.

- La moi de maintenant ? Elle ferait quelque chose qu'elle pourrait regretter plus tard. Répondit-elle.

Il eut un rictus.
Purée qu'est-ce qu'il mourait d'envie de la prendre dans ses bras ! Ses excès de tendresse le saisissaient dès qu'il était avec elle et ça il ne comprenait pas pourquoi, il n'y avait pas d'explication rationnelle à cela.

à nos âmes ébranléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant