à nos âmes ébranlées

4.II

"C'est bien plus lourd que le mot je t'aime"

NAËL

Il était chez sa mère parce qu'il avait envie de discuter avec elle. Aujourd'hui, elle n'avait pas à aller au tribunal.
Ismaël aussi était venu pour une fois, il s'était libéré de ses activités pour ce déjeuner.

Ils étaient tous au fourneau pour aider leur mère à préparer le repas.
Elle comptait faire de plus grandes portions puisqu'apparemment, il y aurait des invités qui viendraient.

- Oummi, t'as pas remarqué depuis le début de la semaine, Naël il fait que sourire ! Constata l'aîné.

Le concerné aurait voulu lui répondre "Sale poucave" mais il se devait de garder ces remarques cinglantes pour lui puisqu'il y avait sa mère.
Il se devait de garder son poste de préféré, comme il aimait si bien le dire, et ça passait par être un ange même quand son frère était là.

- J'vois pas de quoi tu parles. Fit Naël.

- Non, non, moi j'ai la vision t'inquiètes. Insista Ismaël. La dernière fois je t'ai appelé pour me prendre un grec à 22h pour dehek et t'as dit oui alors que t'habites même plus ici.

Sa mère se retourna vers son plus jeune fils, choquée par l'annonce de l'aîné.
Ismaël ne savait jamais fermer sa bouche.

- C'est vrai ça, Naël ?! S'écria-t-elle.

C'était surprenant puisque Naël n'était pas du genre à sortir une fois qu'il était rentré chez lui, hormis en cas d'urgence. Alors le fait qu'il se déplace de chez lui juste pour un grec aussi tard les laissait bouche bée.

- C'est rien Mama, je suis content d'avoir signé chez Fenty c'est tout. Se défendit-il.

- Ouais ça doit être ça, ouais. Commenta Ismaël. T'as aussi signé un bail avec Joy ou ?

- T'as reparlé à Joy ?! S'exclama la mère. Et tu m'as rien dit, à moi, ta propre mère.

Il ne voulait pas encore mentionné le fait qu'il avait décidé de recommencer avec Joy.
Le truc c'était qu'il ne voulait pas faire n'importe quoi cette fois-ci. Naël voulait que ce soit fait en bonne et due forme.

Il ne dit rien et se remit à couper la tomate qu'il avait laissé sur le plateau.

- C'est quoi ce silence ? C'est vrai ce qu'il dit ?! Demanda la mère.

- Oui, on s'est parlé au début de la semaine. Avoua-t-il en soufflant.

- Et tu m'as rien dit ?! S'écria-t-elle. J'étais là depuis le début et tu comptais me dire ça quand ?!

- C'est bon. Soupira Naël. J'allais te le dire après le déjeuner mais vu qu'on a une certaine poucave parmi nous.

- Tu parles de moi là ?! S'offusqua Ismaël.

- T'as fini avec tes questions bêtes ? Répliqua Naël.

- Eh Oummi, parle à ton fils ou c'est moi qui vais devoir le corriger. Menaça l'aîné.

- Vous deux, taisez-vous. Ordonna Myriam. C'est moi qui pose les questions.

Ils se dévisagèrent durant un court instant.

- Tu lui as dit quoi ? Ajouta sa mère.

- Elle voulait discuter et on s'est réconcilié. Raconta-t-il.