à nos âmes ébranlées

1.VIII

"Nous deux c'était pour se faire du mal"

JOY

Sa tante était déjà partie à son réveil, apparemment elle commençait tôt le travail. Il était 10h et elle ne comptait pas aller à l'université aujourd'hui, pour une fois qu'elle faisait la grasse matinée.

Elle sortit du lit et se rendit, en traînant des pieds, dans le salon.
Elle y trouva un mot sur la table, laissée par sa tante.

"Le repas du midi est dans le bol jaune que j'ai mis dans le frigo, mange-bien !
Si Naël vient, dis-lui qu'il se fasse une omelette.
Amuse-toi bien ma chérie !
Mimi"

Elle aimait vraiment sa tante, elle était toujours si gentille avec elle.
Elle se contenta d'un thé à la fraise pour le petit-déjeuner étant donné qu'il serait bientôt l'heure de manger.
Elle prit tout son temps lorsqu'elle se prépara dans la salle de bain.
Et lorsqu'elle en ressortit, elle se rappela qu'elle n'avait pas d'autres vêtements. Elle farfouilla dans les placards et finit par trouver un jogging et un pull qui allaient ensemble pour s'habiller.

Une fois finie, elle se rendit à nouveau dans le salon.

Elle n'avait rien à faire toute seule.
Mais bizarrement, le fait de sentir qu'il n'y avait personne hormis elle ici lui faisait un bien fou.
Joy se sentait rassurée, son cœur était plus léger et c'était ce genre de sentiment qu'elle aurait voulu éprouver tous les jours de sa vie.

Elle décida de mettre un peu de musique sur son téléphone, histoire d'avoir un fond sonore autre que le bruit de sa respiration.
Elle regrettait de ne pas avoir pris son ordinateur, elle aurait pu travailler un peu mais bon. Au lieu de ça, la voilà qui restait allongée sur le canapé, à fixer le plafond, plongée dans ses pensées tandis que les musiques défilaient.

Ce n'était pas plus mal, pour une fois, qu'elle s'accordait une pause.

Elle s'autorisa à fermer les yeux et c'était comme si le monde s'était arrêté.
C'était doux, calme et elle voulait que le reste de sa vie ressemble à ce vide qu'il y avait autour d'elle.
Joy n'avait plus mal, elle ne voyait que ce qu'elle voulait voir les yeux clos.
Elle ne voyait pas son pire cauchemar, Caleb.

Au contraire, elle se laissait aller à sa fantaisie. Si elle voulait s'imaginer dans une prairie, elle le pouvait, si elle le souhaitait elle pouvait faire de la plongée sous-marine en pleine mer des Caraïbes, devenir une sirène, poser sur le tapis rouge du Festival de Cannes.
Et tout ça les yeux clos.
C'était magique de pouvoir rêver dans le silence.

Puis, elle ouvrit à nouveau les yeux et la musique qu'elle entendit la fit automatiquement se lever.
Elle ne savait pas combien de temps s'étaient écoulé depuis qu'elle était allongée sur ce canapé mais tout ce qu'elle savait maintenant, c'était qu'elle avait terriblement envie de danser.

Joy chantait les paroles de la chanson qui jouait sur son téléphone et gigotait dans tout le salon, se prenant pour une célébrité en plein concert.
Parfois, elle sautillait, d'autres fois elle improvisait une chorégraphie et d'autres fois elle se mettait debout sur le canapé pour chanter encore plus fort.

Cela dura sur plusieurs musiques jusqu'à ce que quelqu'un sonne à la porte.
Elle avait oublié qu'elle était chez sa tante, donc elle laissa la musique jouer tout en continuant à chantonner lorsqu'elle se dirigea vers la porte pour ouvrir.

Joy s'arrêta dès qu'elle vit qui était là, embarrassée. Elle se décala pour les laisser entrer sans dire un mot, elle mourait de honte.

- T'en as de la voix purée ! La taquina le jeune homme à côté de Naël qui entra en premier.