Chapitre 10

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KAYLEE

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KAYLEE

4 ans plus tôt

— Qu'est-ce que c'est censé représenter ? résonne une voix, dans mon dos.

Je sursaute légèrement, peu habituée à me faire déranger lorsque je suis ici.

Mon père a aménagé cet espace dans le fond du jardin, lorsqu'il a remarqué que peindre était devenu une partie de moi. Je n'ai jamais eu de mal à m'exprimer, mais je l'ai toujours bien mieux fait sur toile. C'est ma façon de me dévoiler, d'exprimer mes sentiments, mes émotions, sans prononcer le moindre mot.

Alors pour mon douzième anniversaire, papa a profité de son weekend de congé pour me créer une cabane afin d'y entreposer tous mes outils. Il en avait profité pour m'acheter un réel chevalet, de la peinture et des outils de très bonne qualité, ainsi qu'une multitude de toiles et feuilles vierges. Il voulait me montrer qu'il était fier de moi, et que, malgré ses longues absences, il ne cessait jamais de penser à moi.

Et depuis ce jour, je n'ai jamais cessé d'y mettre les pieds. La cabane est fermée, mais papa a construit une grande baie vitrée, donnant un accès direct au lever et au coucher du soleil. Voilà pourquoi je peins très souvent à ces heures-là. L'inspiration est presque automatique et l'ambiance est vraiment apaisante. C'est mon antre, mon coin personnel et personne ne s'y aventure jamais.

Mais apparemment, personne n'a mis au courant notre bel inconnu. Je n'ai pas eu besoin de me tourner pour reconnaître sa voix rauque. Elle est quasiment gravée dans ma tête, depuis quelques semaines. Tout comme son sourire.

Je tente de cacher l'effet que sa présence produit sur mon corps, avant de lui faire face. Comme je m'en doutais, son regard aussi vert que le mien, ne me quitte pas une seconde, alors que le coin de sa lèvre ne cesse de s'étirer. Pas besoin de toucher mon visage pour sentir la chaleur qui s'émane de mes joues. C'était comme ça lors de notre rencontre, et je vois qu'il va me falloir plus de temps pour y échapper.

— Personne ne t'a appris à frapper, Marco, m'exclamé-je d'un ton faussement autoritaire.

La riposte est mon arme favorite lorsqu'il s'agit de me sauver la face. Sachant que son sourire insolent n'arrange rien.

— Pardonne-moi, mia bella (ma belle). Ta mère m'a dit que je pouvais te trouver ici. Tu avais l'air tellement concentré que j'ai préféré te laisser terminer.

Je hausse les sourcils, surprise par son aveu. Me regardait-il peindre ? Et depuis combien de temps ?

— Tu es là depuis longtemps ? demandé-je, d'une voix hésitante.

J'avoue avoir un peu peur de la réponse. J'aime peindre, mais avoir un public me gêne. J'aurais presque envie de dire que peindre revient à me mettre à nue, et le faire devant la moindre personne me terrifie. Une raison de plus, pour laquelle mon père m'a construit se refuge.

Fucking Roomie [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant