Fucking Roomie [TERMINÉE]

Chapitre 35

HAYDEN

— Je t'entends réfléchir, ricané-je alors que le regard noir de Kaylee se pose sur moi.

— À qui la faute ? grogne-t-elle.

Je glousse un peu plus fort en levant les yeux au ciel. Cette fille en fait toujours des tonnes, même si pour une fois, son angoisse est quelque peu justifiée. Nous sommes le dernier jeudi du mois de Novembre, ce qui veut dire aux États-Unis : le grand week-end de Thanksgiving. J'ai l'habitude de rentrer à la maison à cette période, étant donné que ma ville natale ne se trouve qu'à deux heures de Boston en voiture. Mais cette année, je ne viens pas seul.

Kaylee n'a pas pour habitude de rentrer à cette période. Les billets coûtent cher et le temps de vol est trop long. Ça ne vaut donc pas le coup. Habituellement, elle passe cette journée avec Nolan chez ses parents. Ils habitent Cap Cod, une péninsule en bord de mer, à une heure de Boston, alors la route n'est pas très longue. Cependant, cette année, Nolan souhaite présenter Clay à ses parents et profiter du repas de Thanksgiving pour le faire. Ma martyre de coloc n'avait pas envie de déranger et d'imposer sa présence, alors elle a menti à Nolan en disant qu'elle venait avec moi.

Clay, tout heureux de savoir que Kaylee ne sera pas seule, s'est précipité pour me remercier. Autant vous dire que j'étais plutôt confus, étant donné qu'elle m'avait dit qu'elle passait ce week-end avec Nolan.

Quelle petite peste.

Enfin bon, après ça, je ne lui ai pas laissé d'autre choix que de me suivre. Il était hors de question qu'elle reste gentiment à l'appart, en se gavant de boîte de conserves. Je ne pensais pas la présenter si tôt à mes parents, mais ils sont plutôt cool, alors pas vraiment d'inquiétudes à avoir. Ce qui n'est évidemment pas du goût de ma charmante colocataire. Je l'ai rassurée en lui disant que je ne la présenterai pas en tant que copine. De toute façon, on n'a jamais mis de mot sur ce qu'on partage. Même si on sait tous les deux qu'on n'est clairement pas célibataires.

Mais bon, on connait sa manie à trop réfléchir, et après deux bonnes heures de trajet, elle n'est toujours pas apaisée.

— Mes pères sont les gars les plus cools que tu vas rencontrer. Ils ne te mettront aucune pression et il y a même des chances pour qu'ils prennent ton parti face à moi, reprends-je pour essayer de la détendre.

Elle soupire longuement avant de poser à nouveau son regard sur le mien. Cette fois, l'obscurité et la colère ont été remplacées par de la frayeur.

— Et s'ils ne m'aiment pas ? S'ils comprennent d'un simple regard que je suis trop cabossée pour leur fils unique. Les parents ont le don pour sentir ce genre de choses, me fait-elle remarquer.

— Ils ne penseront jamais ça, et dans tous les cas, tu n'es pas trop cabossée pour moi. Je te l'ai dit, je te prends comme tu es et je ne te changerai pour rien au monde. Et bien que je clame être parfait pour blaguer, je suis loin de l'être. Alors cesse de te torturer pour rien.