Fucking Roomie [TERMINÉE]

Chapitre 29

KAYLEE

— La patinoire, j'aurais dû m'en douter, soufflé-je sans réprimer un petit sourire.

— Tu m'as laissé carte blanche et on sait tous les deux qu'un dîner au restaurant t'aurait révulsé, réplique Hayden.

Je grimace, rien qu'en imaginant la scène, lui arrachant un rire franc au passage.

J'ai accepté un rencard avec ce crétin, il y a quelques jours. J'ai passé les dernières heures à me demander si c'était une bonne idée. Puis j'en ai eu assez. Assez de me prendre la tête, assez de broyer du noir, assez de me voiler la face. J'ai tout fait pour haïr ce garçon, tout fait pour qu'il ne s'approche pas de trop près et j'ai échoué. J'ai d'abord appris à tolérer sa présence, puis à devenir son ami — en quelque sorte — et je ne sais pas comment, ce petit con a réussi a infiltré mon cœur. Enfin, pas totalement, je ne suis pas amoureuse de lui. L'amour est quelque chose que je peine à ressentir ou à me laisser ressentir.

Mais il est vrai que je suis attirée par lui. Beaucoup trop attirée pour le dissimuler. Depuis ce premier baiser — bien que je l'aie foiré — je n'arrête pas de repenser à ses délicieuses lèvres contre les miennes. Cette chaleur en moi alors que son corps était pressé contre le mien. La fougue de sa langue jouant avec la mienne. Putain, je m'étais promis de ne plus jamais aimer ce genre de choses. Mais Hayden... Il a ce truc en plus, ce quelque chose qui attirerait la plus pure des personnes.

Alors oui, j'ai accepté ce fichu rendez-vous et je compte en apprécier chaque seconde. Parce que je mérite un jour de repos de cette bataille infernale que je mène contre moi-même. Je mérite de retrouver les joies de la jeunesse, avant de devenir officiellement l'ombre de moi-même. Je me dois d'essayer : pour Grace, pour ma grand-mère, pour Nolan et pour l'adolescente en moi, qui pensait que la vie était un conte de fée sans fin.

— Tu es sûr qu'on a le droit d'être ici ? demandé-je après quelques secondes de réflexion.

Hayden nous a emmenés à la patinoire de l'université. Celle ouverte uniquement aux hockeyeurs durant les heures d'ouverture. Et je ne pense pas que vingt-et-une heures en soit une.

— Techniquement, non. Mais le coach m'aime comme un fils, alors il m'a fait une faveur.

J'arque un sourcil, peu convaincu par sa réponse. Je ne connais pas le coach Collins parfaitement, mais j'en sais assez pour affirmer qu'il est loin d'accorder des faveurs par simple bonté de cœur. Cet homme est encore plus grincheux que Médusa, et il en faut pour dépasser son niveau. Je veux bien qu'Hayden soit dans ses bonnes grâces, étant donné qu'il est la star de son équipe, mais lui rendre service pour un simple rencard ? Ça ne colle pas au personnage.

— Bon très bien, il a refusé alors j'ai volé les clés, finit-il par avouer en soupirant.

Il fallait s'en douter.