Fucking Roomie [TERMINÉE]

Chapitre 45

HAYDEN

— Accélère, Kyle ! hurlé-je nerveusement.

Mon meilleur ami appuie sur l'accélérateur au maximum. Ça va bientôt faire deux heures que nous roulons et mon cœur n'a pas ralenti un seul instant. Putain, j'aurais dû comprendre plus tôt, j'aurais dû chercher à avoir plus d'explications. J'avais bien vu que son comportement avait radicalement changé et qu'elle semblait perturbée. J'aurais dû me douter qu'elle n'allait pas bien et que ça n'avait rien avoir avec un stupide « je t'aime ».

J'ai été trop bête, trop aveugle, trop égocentrique. J'avais promis de la protéger, qu'elle n'avait plus à s'inquiéter pour Marco, maintenant que j'étais près d'elle.

Merde pourquoi je n'ai rien vu ?

— Tu ne pouvais pas savoir, Hayden, tente de me rassurer Clay.

Bien sûr que j'aurais pu le savoir. J'aurais dû l'obliger à me parler bien plus tôt. Kaylee est têtue, mais quand on lui met la pression, elle est capable de lâcher ce qui la ronge. Si j'avais été plus prévoyant, j'aurais pu la sauver.

Ça fait deux jours qu'elle est avec ce type et je ne suis même pas sûr qu'ils seront encore dans ce foutu chalet.

Il l'a peut-être déjà tuée...

Non, Hayden, ne pense pas au pire.

Nolan est aussi silencieux que moi, il est rongé par la culpabilité. Il regrette de ne pas avoir pris de ses nouvelles, ne pas être passé la voir en pleine révision. Sur ça, on se comprend.

Kaylee est une des personnes les plus importantes de nos vies et la perdre reviendrait à nous perdre.

— On y est dans cinq minutes, Hayden. Accroche-toi, on va la retrouver, poursuit Kyle, d'un ton qui vise à m'apaiser.

Mais rien ne pourra me calmer, rien mis à part Kaylee dans mes bras, en sécurité. Je ne pense qu'à ça. Elle se doit d'aller bien, elle se doit d'être en vie, elle n'a pas le droit de m'abandonner. Elle n'a pas le droit de me rendre fou d'elle pour me quitter. Je ne l'accepterai pas.

Nous arrivons face à une maison en bord de lac, bien isolée. Tout est calme, trop calme. Le parfait endroit pour commettre les pires crimes.

Respire Hayden, Marco n'est peut-être pas un tueur. Peut-être qu'il lui reste une once d'humanité pour ne pas commettre l'irréparable. Je dois y croire, il ne me reste que l'espoir et si je le perds, je ne suis pas sûr de pouvoir tenir.

J'entre en trombe dans la maison dont la porte était déverrouillée.

— Ne faites pas de bruit, s'il est armé, on ne pourra rien faire, chuchote Clay.

Nous hochons la tête à l'unisson avant de nous séparer, pour fouiller la maison. Clay et Kyle s'occupent de l'étage, pendant que Nolan et moi fouillons le rez-de chaussé.