Fucking Roomie [TERMINÉE]

Chapitre 26

KAYLEE

3 ans plus tôt

— Toutes mes condoléances, Kaylee, résonne une voix féminine à mes côtés.

— Tes parents étaient des gens bien, ajoute une deuxième, en me caressant l'épaule.

Je ne prends même pas la peine de les regarder, ni de répondre. De toute façon, ils s'en moquent.

La plupart des personnes présentes ne sont là que pour la forme, pour montrer qu'ils se soucient et qu'ils sont solidaires.

Foutaises.

La majorité ne connaissait même pas mes parents. Ils ne savent pas que le nez de ma mère se plissait, à chaque fois qu'elle riait un peu trop fort. Qu'elle ne pouvait jamais dormir en temps d'orages, parce qu'elle en avait la phobie. Et que, de ce fait, mon père était toujours auprès d'elle durant ces moments. Que ce soit physiquement ou par appel vidéo lorsqu'il était en voyage.

Parce qu'aucun d'eux ne les connaissait comme moi. Et personne n'en aura l'occasion.

Je ne sais pas combien de jours sont passés depuis l'accident. Mon cerveau et mon corps ne fonctionnent plus, depuis que ma grand-mère m'a annoncée la pire nouvelle de ma vie.

Je ne dors plus, je ne me nourris plus, mais je m'en moque.

Je ne mérite pas de vivre normalement, alors que mes parents n'en ont plus l'occasion.

Par ma faute. Parce que je les ai tués.

Je sais simplement que ma famille s'est réunie chez moi pour préparer l'enterrement. Ma famille au complet, y compris celle d'Italie.

Mia nonna (ma grand-mère) Livia était inconsolable, elle m'a serrée dans ses bras durant des heures, sans retenir ses larmes.

Quant à moi, je ne ressentais rien. J'ai pleuré le premier soir et depuis, je n'ai plus l'impression d'être en vie. J'entends des voix, je vois certaines choses, mais je ne ressens rien : ni joie, ni peine, ni colère, je suis une coquille vide.

Plus rien n'a de sens. Wyatt et Alba Parker représentaient mon univers, ma joie, ma raison de me lever chaque matin. Et tout s'est envolé avec eux.

Grace est là, elle aussi. Elle n'a pas compris au début, elle a réclamé ma mère pendant des heures, ne comprenant pas où elle était partie.

J'aurais dû être présente pour lui expliquer, la rassurer. Mais comment la regarder dans les yeux alors que je l'ai privée de ses parents ?

Si j'avais écouté les réticences de mon père par rapport à cette soirée, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Si j'avais attendu quelques jours supplémentaires avant de parler à Marco, ma sœur aurait toujours des parents.