Fucking Roomie [TERMINÉE]

Chapitre 47

KAYLEE

Une lumière blanche vient m'aveugler, lorsque je tente d'ouvrir mes yeux. Je prends donc quelques secondes pour m'y habituer, et une fois complètement ouverts, mes sourcils se froncent lorsque je reconnais l'endroit.

Qu'est-ce que je fous là ?

Les événements passés me reviennent à une vitesse impressionnante : Marco, la falaise, Hayden et Nolan, l'arme, Hayden tirant sur Marco... Je suis tombée. Oui, je suis tombée dans le lac. Comment puis-je être de retour dans cette maison ? Il est impossible que je ne me sois pas noyée.

Je jette un coup d'œil à mes vêtements : une simple robe rose pale. Très peu mon genre. Je suis actuellement dans ma chambre, au chalet du lac.

Je me lève donc avec précipitation, pour tenter de comprendre qui m'a ramenée ici et ce qu'il s'est passé après ma chute.

J'arrive dans le salon, mais aucun bruit ne me parvient. C'est calme, beaucoup trop calme. Est-ce que j'aurais tout imaginé ? Suis-je encore prisonnière de Marco ? Hayden n'a-t-il vraiment pas eu ma lettre ? Beaucoup trop de questions tourbillonnent dans mon esprit, mais aucune réponse ne me parvient.

Je jette un coup d'œil à l'extérieur et le soleil brille de mille feux. Comme si nous étions en été. Non, impossible, il faisait un froid de canard lorsque je suis arrivée.

Mais bordel, que se passe-t-il enfin ?

Je rejoins donc le jardin. J'ai toujours aimé cet endroit en été : la verdure nous entoure, les fleurs poussent par millier. L'air frais du lac nous permet de ne pas mourir de chaud. Oh oui, cet endroit sera à jamais mon préféré.

Je repère la balancelle de mon enfance, à ma gauche. Je m'y installe et observe l'environnement autour de moi. C'est si calme, si paisible. Comme si la douleur et la peine n'existait pas. Je laisse mon regard se perdre entre les arbres, le lac et les contours du jardin.

Mais une silhouette près du ponton m'interpelle.

Hayden ?

Non, en m'approchant bien, je reconnais l'apparence d'une femme : rousse aux cheveux en carré, une silhouette grande et élancée. Une personne que je reconnaîtrais parmi mille. Le premier regard que j'ai croisé, la première personne que j'ai aimée.

— Maman, m'exclamé-je en écarquillant les yeux.

Son visage éclatant m'apparaît, quelques secondes plus tard. Je porte une main à ma bouche alors que mes yeux s'embuent automatiquement.

C'est elle, c'est ma mère. Ce même regard bienveillant, ce même sourire étincelant. Elle n'a pas changé, pas pris une seule ride. C'est la même femme élégante et magnifique que j'ai toujours connue.

Mon corps se met à trembler en cherchant à comprendre ce qu'elle fait là ? Plus de trois ans que je ne l'ai pas revue, parce qu'elle est morte. Ma mère est morte, elle ne peut pas se trouver devant moi.