Chapitre 21

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Je volais a toute vitesse, ignorant les cris de Peter derrière moi. J'avais décidé de retourner un petit moment dans le monde des humains, mon monde, afin de réfléchir. J'avais pris la décision ferme de ne plus jamais recroiser la route de Julien, mais Peter ne semblais pas accepter cela. J'avais beau tenter de lui expliquer encore et encore, il ne voulais rien entendre. Alors je devais utiliser la méthode forte. Je devais taper la ou ça faisais mal.

L'abandon.

Je ne m'inquiétais pas pour Alicia, je savais qu'elle me comprendrais quoi que je fasses. Elle connaissais le traumatisme que Julien avais laissé en moi, et elle approuverais mon départ soudain. J'aurais mis ma main a parier qu'elle m'aurais encouragé a m'enfuir de la sorte.

Je continuais a m'envoler, et la voix de Peter se faisais de plus en plus lointaine. Pas seulement par l'écart qui se faisais de plus en plus long entre nous, mais aussi car il comprenais qu'il avais beau hurler mon prénom, je ne me retournerais pas. Sa voix trahissais sa déception et sa fatigue.

J'arrivais enfin près de l'étoile et je fut happée dans mon monde. La vitesse me projetais dans le vide, et je fut ballottée dans tous les sens. A chaque fois que j'était passée entre les deux mondes, j'était en compagnie de Peter, et celui-ci avait l'habitude de ce genre de voyages. Il savais garder l'équilibre. Moi non. Je le regrettais quelques instants avant de reprendre mes esprits, me rappelant la manière dont il me forçais a revoir mon ennemi juré.

Je fut jetée dans les airs, dans le monde des humains. Le soleil tapais fort, et me brûlais les bras, exposés si près de lui.

Je baissais l'altitude et me dirigeais au hasard, ne sachant pas trop ou aller.

Je scrutais les environs et reconnus la ville, proche de la ou se trouvais mon ancien orphelinat. Je restais immobile quelques instants, puis descendis en piqué vers la ou j'avais passé ma vie.

Oui, je retournais a l'orphelinat.

Cela paraissait insensé, mais c'était logique quand on regardais ça d'un autre angle.

Je m'était juré de ne plus jamais y retourner, sous le coup de la colère. Et aussi parce que Julien s'y trouvais. Mais il n'y était plus, lui et sa bande d'amis avaient déserté. Je pouvais donc y retourner. Malgré tous les mauvais souvenirs, il y avaient eu aussi de bons moments. Comme lorsque j'avais faillis me faire adopter, ou lorsque je jouais dans le jardin, ou lorsque j'était devenue amie avec Alicia.

Tous ces souvenirs étaient beaux et mémorables. Je les chérissaient. Et je les avaient eu dans cet orphelinat.

J'avais besoin de voir les choses avec du recul, et pour cela, je devais revenir ici. La ou tout avais commencé.

J'atterris sur l'herbe, devant l'établissement. Il faisais bon et chaud. Un bon jour pour revenir ici. Je m'approchais de la porte d'entrée, puis me ravisais. Je décidais de faire un tour du bâtiment avant d'entrer. Je me dirigeais vers la droite et tournais. J'aperçus le jardin. De millions de souvenirs jaillirent dans ma mémoire. Les dures journées de corvées, a l'époque ou je ne connaissais pas Peter.

Je continuais de marcher a travers le jardin, a travers les plantes en abandon. Je constatais qu'ils n'avaient trouvé personne pour me remplacer en tant que jardinière. L'idée de me sentir indispensable me fit sourire. J'aperçus quelque chose qui retint mon attention.

Je marchais vers une sorte de plaque grise et me figeais.

C'était une tombe. Celle de Dylan.

Les souvenirs de mon escapade me revinrent en mémoire. Comment avais-je pu oublier la mort de Dylan ?

En vérité, j'avais espéré qu'il s'en soit sorti. J'avais bêtement espéré. Mais ce n'était pas le cas.

Je m'accroupis et fondit en larmes.

-Excuse moi Dylan.... Murmurais-je entre deux sanglots. Je suis tellement désolée ! Je n'ai même pas tenté de te sauver !

Les larmes coulaient a flots sur mon visage, dégoulinant dans mon cou. Je ne prit même pas la peine de les essuyer.

Je n'avais même pas pu assister a son enterrement.

Quelques vieilles fleurs croupissaient dans un vase. Je changeais l'eau, jetais les fleurs et en plaçais de nouvelles.

-Voila... Murmurais-je, je te doit bien ça.

Je reculais et restais immobile devant la tombe, comme hypnotisée. Sa mort me bouleversais au plus haut point. Comment avais-je pu oublier son pauvre corps meurtris, couché sur le sol, baignant dans son sang ?

Le pauvre ne s'était pas assez méfié de Julien et de ses amis, et avais finis par trop en savoir. Peut-être avait-il découvert quelque chose d'important ?

De toute manière, le résultat était le même. Il avait tout simplement été éliminé.

-C'est horrible, hein ? Me demanda une petite voix.

Je me retournais.

-Ah... Sophie !

Elle s'approcha de moi et me prit la main. Je hochais la tête et les larmes continuèrent de couler.

-On l'a enterré il n'y a pas longtemps....

Elle s'arrêta, car le chagrin lui coupa la voix. Je posais ma tête sur son épaule et restais immobile quelques minutes. Je lui caressais doucement l'épaule, tentant de la réconforter au mieux. Après un long moment, nous nous éloignâmes, main dans la main, sans rien dire.

-Sinon ça va ? Demandais-je pour briser la silence assourdissant.

Elle releva ses yeux et me regarda, perplexe.

-Il c'est passé beaucoup de choses pendant ton absence, dit-elle. Juste après ton départ, Julien Christina, Harrison et Malcolm sont partis précipitamment, sans rien dire a personne. Nous nous sommes tous réveillés le matin, et ils n'y avait que nous. Les autorités ont été informées du manque de personnel, et certains ont été précipitamment adoptés. Et le reste d'entre nous on été contraint de faire les baguages en vitesse. Ils sont tous partis hier soir, et je suis restée ici afin de fermer définitivement l'orphelinat. J'allais partir et puis je t'ai vu dans le jardin.

En parlant, nous étions arrivées devant la porte d'entrée, restée ouverte.

-Tu veux entrer ? Me demanda Sophie.

Je hochais la tête et m'engouffrais dans le grand hall. Je marchais tranquillement en écoutant mes pas résonner dans la grand salle vide.

-Ça fais bizarre, hein ? Me demanda-t-elle.

Je hochais la tête, sans rien répondre. Je remontais dans ma chambre, vide. C'était comme ci mon passé avais été effacé, lavé par un rapide coup d'éponge.

-Il me reste encore quelques papiers a trier, me dit distraitement Sophie.

Je redescendis et marchais vers le bureau du directeur. Il fallait que je cherche quelque chose. J'entrais et ouvrais les tiroirs au hasard, fouillant méticuleusement la pièce. Après quelques minutes, je trouvais un grand tiroir remplis de dossiers. Je l'ouvrais et chercher a "Pielo Elsa". Je devais trouver l'identité des parents qui avaient faillis m'adopter. Je devais savoir a qui j'avais eu a faire, mais surtout, je devais comprendre pourquoi ils ne m'avaient pas adopté.

Je trouvais enfin une page les concernant, avec deux photos d'identité. Oui, c'était bien eux. Mais a ma grande stupeur, lorsque mes yeux descendirent sur la case Adoption, je vit un immense tampon "Disparus".

Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant