Chapitre 22

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Alors c'était donc pour cela que je n'avais jamais revu mes parents adoptifs ? Ils avaient donc disparus ?

Sophie m'appela et cela me sortit de mes pensées. Sans réfléchir, j'attrapais un sac qui traînais par terre, enfilais le dossier dedans et sortit.

-Si tu veux prendre des choses, ne te gêne pas, Dit-elle.

Son regard tomba sur le sac qui pendais a mon épaule, et elle souris.

-Bon... Je croit qu'on va fermer les portes, mon taxi ne vas pas tarder a arriver, dit-elle en regardant sa montre.

Je accompagnais jusqu'à la sortie, jetais un dernier coup d'œil, puis fermais la porte de l'orphelinat.

-Tu ne pars pas ? Me demanda-t-elle.

-Je partirais quand tu ne seras plus la, murmurais-je.

Et nous attendîmes pendant de longues minutes, sans qu'aucun son ne brise ce silence.

-Je croit que je vais marcher... Finis par dire Sophie.

-Mais ou vas-tu aller ?

-Je ne sais pas, en vérité. Je verrais. Merci d'être venue, Elsa ! Au revoir...

-Attend ? Tu ne veux pas venir avec moi ? Demandais-je.

-Non, ça ira. Je sais ou tu habites, mais je ne suis pas encore prête a quitter ce monde.

Je la regardais, les yeux écarquillés, sans savoir quoi répondre. Elle tourna les talons et se mit a marcher sur le chemin. Je l'observais, sans savoir quoi faire. Elle était donc au courant que je vivais au pays imaginaire, et je supposais qu'elle savais que j'y étais grâce a Peter... Mais comment avait-elle su ? J'avais pourtant tout tenté pour être discrète, pour que personne ne devine mon secret. Je n'avais rien dit a personne et j'avais caché toutes les preuves pouvant trahir mon départ.

Je mourrais d'envie de courir et de rattraper Sophie, mais je savais qu'elle était une personne plutôt discrète, et le mieux était de la laisser partir. Mes pensées revinrent sur les documents qui se trouvaient dans mon sac et je finis par partir a la recherche d'un coin tranquille. Je ne voulais pas retourner au pays imaginaire au risque de croiser Peter a nouveau. J'avais besoin de me plonger dans mon passé, seule, au calme.

Je marchais dans la direction opposée a celle qu'avais prise Sophie. Je ne voulais pas qu'elle pense que je la suivais ! La manière dont elle m'avais annoncé qu'elle savais ou j'habitais m'avais choquée.

Je continuais donc a marcher, et me rappelais l'existence d'un parc, pas loin d'ici. J'y arrivais après cinq petites minutes.

Je me souvenais d'être venue ici assez souvent étant petite, lorsque j'avais besoin d'être seule. C'était un grand parc, munis d'une aire de jeux, avec des vendeurs de glaces un peu partout. Exactement le genre d'endroits ou les mères emmènent leurs enfants le mercredi après-midi.

C'était aussi une des raisons pourquoi je venais souvent étant enfant. Je voulais voir d'autres enfants, ce qui avaient des parents. J'observais le comportement de leurs mères ou de leurs pères, j'observais leurs complicités, la manière dont ils jouaient...

Étant orpheline, cela m'avais toujours intrigué. Et comme j'avais toujours été curieuse, je venais souvent observer un grand nombre de personnes, puis je racontais ce que j'avais vu aux autres enfants de l'orphelinat.

La plupart du temps, je n'avais pas d'argent pour m'acheter des glaces, je préférais donc m'assoir un peu a l'écart, afin de ne pas voir tous ces vendeurs, car leurs glaces me faisaient envie. De temps en temps, quand je ne pouvais plus résister, je m'approchais et les regardais, en salivant. Lorsque le ou la vendeuse était sympathique, l'on me demandais ou étaient mes parents, ou si je voulais une glace. Je répondais toujours la même chose : "Je suis orpheline". Dans ces cas la, on m'offrais une glace, les yeux pleins de pitié.

Mais j'étais pas spécialement malheureuse. J'avais appris a vivre avec cela. J'avais l'habitude de ne pas recevoir d'amour, et j'avais grandis comme cela, sachant que j'avais juste eu moins de chance que les autres. J'en avais jamais voulus a la terre entière pour ne pas avoir eu de parents. J'avais juste supporté.

Revenir dans ce parc m'avais aidé a revenir dans le passé, et a oublier pendant un moment ma nouvelle vie au pays imaginaire. En changeant de monde, j'avais oublié combien cet endroit si familier m'avais manqué.

Je m'asseyais sur un banc, observais les alentours, puis saisit les documents dans ma sacoche. Mon dossier était pleins de coupures de journaux, parlant de mes "presque parents".

"Disparition du couple Andrew

Alors que le jeune couple Andrew venait d'adopter une jeune enfant pendant une période d'essais, ils ont été portés disparus quelques jours plus tard. Les voisins ont alertés la police, car les Andrew n'étaient toujours as revenus après deux semaines d'absence. La police a mené son enquête, mais aucun indice n'a été trouvé, a croire qu'ils se sont volatilisés. La maison a été fouillées maintes fois, sans succès. L'enfant qui se trouvais avec eux a été retrouvée au bord d'une route, endormie. Elle a été ramenée dans son orphelinat et attend toujours le retour de ses parents adoptifs. La directrice de cet établissement ne souhaite pas communiquer d'informations a la presse, mais elle a avouer a la police que tout allais pour le mieux pour ce jeune couple. "

Je lisais encore et encore les coupures de journal, mais ne trouvais aucunes informations en plus. Ils avaient tout simplement disparus. Pourquoi avais-je donc été retrouvée ? Que m'était-il arrivé ?

Je me rappelais seulement d'être partie avec eux, mais après cela, je ne pouvais me souvenir de rien. Comme ci cela n'avais jamais existé. J'avais pourtant été retrouvée et ramenée ici. Je rangeais toutes mes affaires, prit l'une des coupures de journal et marchais énergiquement hors du parc.


Après s'être plongé dans le passé, il est temps de forger mon futur.

Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant