Chapitre 4

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Je ne fis pas les mêmes bêtises que la dernière fois et ne prit pas de bougie mais une lampe torche.

Je descendis tranquillement les marches et me dirigeait de nouveau vers la bibliothèque.

Courant en silence vers la section “Fantastique”, j’ouvrais “Encyclopédie du surnaturel” encore une fois et cherchais a Crochet.

Contrairement au conte de fées, le capitaine Crochet n’es pas un adulte avec une grande moustache et un crochet a la place de la main droite mais un simple jeune homme courageux qui affronte sans cesse son rival Peter Pan.

J’en avais assez lus et refermais le livre précipitamment, courant vers ma chambre .

Le lendemain, notre professeur fut absent et je décidais de passer mon temps a libre a me balader dans l’orphelinat.

Je tombais par hasard sur Julien.

-Tiens, tiens, Elsa ! Qu’elle agréable surprise, dit-il d’une voix douce. Son regard était pleins de malice, et je le soupçonnais de préparer quelque mauvais coup.

-Bonjour, dis-je simplement.

-Que fais-tu a te balader ici ? Toutes les autres sont dehors, tu ne les accompagne pas ?

-Non, je préfère rester a l’interieur.

Il se rapprocha de moi, avec un sourire grand jusqu’au oreilles. Il prit une mèche de mes cheveux entre ses doigts et joua avec, puis la remit derrière mon oreille. Il s’approcha de moi et chuchota a mon oreille :

-Dans ce cas, je me ferais un plaisir de t’accompagner

Je sentis la chair de poule provoquée par sa voix douce, et je m’en voulais de ressentir quelques papillons dans le bas-ventre. Oui, je détestais cette sensation car elle était provoquée par le fils du directeur, et je savais qu’il ne valais rien de bon. Je savais aussi que je n’avais pas le choix et que j’etait obligée de le suivre.

Il me tendis son bras, avec un clin d’oeil et je le prit a contre-coeur.

Il descendis lentement les escaliers, comme s’il voulais que le temps passe plus lentement, ce qui m’agacait. Il se dirigeait vers le jardin et je ne voyais pas bien ce qu’il voulais vraiment.

Soudain Alicia surgit de nulle part, riant aux éclats.

-Que ce passe-t-il ? Demanda Julien intéressé.

-Rien, c’est juste Emy qui raconte des blagues vraiment amusantes.

Julien me lâcha le bras et me sourit, je lui souris en retour et en profitais pour m’en aller en douce. Je voyais bien que c’etait un coureur de jupon et qu’il profitait que son père soit notre directeur pour s’amuser comme il le voulais avec nous. Même s’il provoquait en moi des sensations contradictoires, je ne les laisserais jamais paraître.

Je courrais a la bibliothèque, cédant a une curiosité malsaine. J’attrapai le livre  toute allure et m’enfermais dans ma chambre, profitant que tout le monde était occupé pour me renseigner un peu et vérifier si je ne suis pas trop crédule. Qui prendrais les gens réels pour des personnages de contes de fées ? Moi qui ne croyais en rien il n’y a pas si longtemps, je commençais a suspecter tout le monde.

J’ouvrais le même livre a nouveau et commençais a le feuilleter. Je rit en voyant ce qui était écrit a la première page :

Non, vous n’etes pas fou, les contes de fées existent vraiment !

Un peu plus loin je trouvais :

Surtout ne parlez a personne de ce que vous lisez dans ce livre.

Je me demandais comment l’auteur de ce livre pouvais nous demander sa, puisque n’importe qui pouvais lire ce qu’il écrivait.

Environ une demi-heure et une trentaines de pages plus tard, je fus dérangée par des bruits étranges. Je fronçais les sourcils et ouvrait légèrement la porte.

-Oh, non s’il te plais ! Dit une fille en riant.

Je sortais la tête, cherchant a savoir ce qui se passait.

-Oh, bon d’accord alors, mais c’est vraiment parce que c’est toi !

Il y eu un nouveau rire, et cela me permis de trouver l’emplacement de celle qui m’avais dérangé.

Je marchais lentement, me rapprochant d’une des chambres, mais je trébuchais sur mon pied comme une idiote et je tombais sur la porte qui s’ouvra directement.

Bam !

Je levais les yeux honteuse, découvrant la chambre d’Alicia. Jamais je n’aurais pu deviner ce qui était en train de ce passer.

Julien portait une cape et un chapeau de capitaine. Alicia était debout au bord de sa fenêtre, face au vide. Il la forçais visiblement a sauter.

-Alicia ! Criais-je en courant vers elle.

Elle tourna la tête, confuse, et me regarda sans trop comprendre.

-Elsa ?

Elle sembla reprendre ses esprits et regarda partout.

-Qu’est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle.

-Rien, j’allais t’empecher de faire une bêtise, dit Julien simplement en tournant les talons.

Alicia descendis de la fenêtre et je la refermais rapidement  puis me tournais vers elle.

-Elsa, dit moi que je ne deviens pas folle.... Dit-elle en panique.

Je lui expliquais ce que j’avais vu et lui demandais si elle se souvenais de quelque chose.

-Et bien, je ne me souviens pas de grand chose, juste Julien qui riait avec les filles puis il m’a demandé si je voulais goûter au plus bon vin du monde, alors j’ai dit oui... Et après je ne m’en souviens plus.

Je l’emmenais vers son lit, et la calmais.

Je descendis vers la cuisine et attrapai une assiette ou je mis pleins d’aliments en tout genre. Je remontais en vitesse vers la chambre d’Alicia, tandis que toutes les filles me regardaient avec de grands yeux ronds.

Je lui apportais la nourriture et m’assurais que tout allais bien puis redescendit pour reposer l’assiette.

Je fis face a un groupe de fille en furie qui voulais tout savoir sur ce qui venais de ce passer. Je leurs racontais puis courrais a ma chambre et me jetais sur mon lit, réfléchissant a ce que je venais de voir. Je ne croyais pas a la tentative de suicide d’Alicia. Et j’etait persuadée que Julien y était pour quelque chose.

Je prit précipitamment mon livre et cherchais méticuleusement un indice.

A ma grande joie, je trouvais enfin a “Manipulation”.

Il existe de nombreux élixirs en tout genre qui peuvent manipuler quelqu’un comme bon vous semble. Vous pouvez mélanger un élixir de manipulation avec n’importe quoi que la victime pourra consommer.

Je refermais le livre et descendis manger. Je prit de la soupe de potiron, et remontais dans ma chambre. Julien entra un quart d’heure plus tard en furie et m’attrapa et me poussa vers la fenêtre. A mon grand étonnement, je ne pus bouger et l’empecher d’agir. Je comprit enfin : la soupe.

Je me maudis, sentant la fin approcher a grand pas.

-C’est vraiment dommage, dit-il, je t’aimais beaucoup Elsa. Tu as mit ton nez la ou il ne fallait pas. Ah je vais vraiment regretter ce que je vais faire.

Il ouvrit la fenêtre et me retourna pour que je lui fasse face.

Une larme coula sur ma joue tandis que je le regardais d’un regard implorant sa pitié.

-Sil te plais, Julien....

Il me coupa et pressa ses lèvres contre les miennes.

Quelques secondes plus tard, je me sentis tomber dans le vide, c’etait la fin. 

Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant