Chapitre 39

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Ses lèvres rencontrèrent doucement les miennes, puis s'éloignèrent, comme s'il me demandais la permission. Je me mis sur la pointe des pieds et pressait mes lèvres contre les siennes, comme si ma vie en dépendais. Nos mouvements étaient synchronisés et passionnés. Nos lèvres se quittèrent pour que nous puissions reprendre notre souffle. 

-Tu sais bien que tu pourras toujours me faire confiance pour te protéger, chuchota-t-il. 

Je lui sourie, radieuse. Comment était-ce possible que tout se passe aussi bien, tel un rêve ? Peut-être qu'il était enfin temps pour moi d'être heureuse... 

-On devrais continuer a chercher, dit-il en me faisant un simple sourire. 

Je ris, joyeuse. Il avais raison. La douleur s'étais estompée, grâce a Peter. Il me pris la main, et nous descendîmes voir grand-mère. 

-Peut-on savoir ou ce trouve leurs tombes ? Demandais-je. 

Elle se leva et me tandis une adresse qu'elle avais écrit sur un bout de papier. 

-Ce n'es pas loin, dit-elle. 

-Allons-y tout de suite, dis-je a Peter. 

Il hocha la tête et se dirigea vers la porte d'entrée. Je me retournais et dit au-revoir a grand-mère. 


***


-Le cimetière est la, je peux le voir ! M'écriais-je. 

Nous arrivâmes devant l'entrée. Le grand portail noir délabré donnais vu sur un grand cimetière remplis d'arbres et de tombes dispersées un peu partout. Après plusieurs minutes a chercher, les tombes se trouvèrent devant nous. Je fixais les noms gravés sur la pierre et déposais une petite fleur sauvage sur chacune d'elle. Je me surpris a imaginer ce que ma vie aurais été s'ils étaient restés en vie. Au final, aurais-je été plus heureuse ? Il me semblais que oui. Mais je ne pouvais pas vraiment le savoir, car au fond j'avais que de vagues souvenirs d'eux. Tout ce que je savais bien, c'était qu'ils m'avaient adoptés, et que quelques semaines plus tard, j'étais retournée a l'orphelinat. 

-Tu crois qu'ils sont morts a cause de moi ? Demandais-je. 

-Pourquoi tu dit ça ? Me demanda Peter choqué. 

-Peu de temps après m'avoir adopté, ils me remmènent et disparaissent un peu plus tard... Et les tombes ont étés installées il y a peu de temps puisque l'écriture brille bien. Ce qui veux dire qu'ils ont longtemps étés introuvables. Tout cela a peut-être un liens avec moi. 

-Non je ne pense pas, dit-il sèchement. 

Je me retournais, pensant qu'il allais continuer de parler, mais Peter fuyais mon regard. Avant que je ne puisse commencer a me poser des questions, un homme s'approcha de nous et posa un bouquet sur chacune de leurs tombes. 

-Excusez-moi, je me décale, dis-je pour que l'homme puisse être plus proche des tombes. 

Il portais un long manteau noir qui lui cachais une partie du visage. Il me fit cependant un signe de tête en guise de remerciement. Je sursautais quand j'entendis enfin sa voix. 

-Vous êtes de la famille ? 

-C'est compliqué, répondis-je. 

Je le jugeais et comprenais qu'il en attendais plus. 

-Ils m'ont adoptés, mais je suis revenue dans mon orphelinat quelques temps plus tard, continuais-je. 

L'homme fit un pas dans ma direction, visiblement intéressée. 

-Comment vous appelez-vous ? 

J'hésitais quelques secondes. Devais-je révéler mon identité ? Après réflexion, je reconnus qu'après tout je ne risquais rien puisque je n'habitais même plus ici. 

-Elsa Pielo. 

L'inconnu me fixa, et j'aperçus sa bouche former un "O" au travers de ses cheveux longs. Quelques longues passèrent et je finis par me retourner et commencer a partir. 

-Attendez ! 

Je me retournais. 

-Je suis ton père. 

Il écarta ses cheveux et desserra son manteau pour que je puisse voir son visage. Il avais exactement les mêmes yeux que moi. Mais cela ne prouvais rien. Je décidais de lui poser plusieurs questions. 

-Comment vous appelez-vous ? 

-Charles Pielo. 

-Comment s'appelle ma mère ? 

-Katherina. 

Il me fixais, déterminé a me prouver qu'il était bien mon père. 

-Que lui est-il arrivé ? Demandais-je. 

-Elle es partie. 

-Pourquoi ? 

-Si je te l'expliquais tu ne me croirais pas. 

-Elle s'est transformée en sirène ? 

-Oui. 

A mon plus grand étonnement, Charles, ou plutôt mon père, courus et me prit dans ses bras. Il pleurais et tremblais et je ne tardais pas a faire de même. 

-T'étais ou tout ce temps ? Demandais-je. 

-Je me suis caché. 

-Tu te rend compte de tout ce que j'ai vécu ? J'ai été dans un orphelinat toute ma vie, seule et abandonnée alors que toi tu étais la, vivant, pas loin de moi. Tu t'étais caché ? Tu te rend compte a quel point c'était égoïste ? 

Je lui en voulais terriblement. J'avais beau être heureuse de retrouver mon père, la réponse que je venais d'avoir m'avais brisé le cœur. 

-Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Criais-je. 

-C'est pas toi, Elsa. 

-Alors c'est quoi ?

Il soupira et s'assit dans l'herbe et je fis de même. Je méritais des explications et il allais enfin me les donner. Je vit Peter s'éloigner. 

-Je suis fou de ta mère. Je l'ai toujours été. Nous étions une famille heureuse, tu sais ? Lorsqu'elle a été transformée, je voulais lui donner le nécessaire pour qu'elle puisse continuer de vivre avec nous. Mais elle n'a pas pu. Elle trouvais cela trop dur et elle a préféré partir. Je devais m'occuper de toi, mais a chaque fois que je plongeais mes yeux dans les tiens, je revoyais Katherina. La douleur a pris le dessus. J'ai même pas eu la force de continuer. La déprime me saisissait, je ne me nourrissais presque plus, je buvais, je me droguais. Quel type de père peux s'occuper de son enfant de cette manière ? J'ai décidé qu'il était mieux pour toi de grandir loin de cette ambiance, je n'aurai pas pu t'expliquer que ta mère était devenue une sirène, ou pourquoi je ne pouvais jamais cesser d'être triste. Je pouvais pas tu comprend ? Alors je t'ai amené a l'orphelinat. J'ai passé de longues années a pleurer dans ma petite chambre, a moitié drogué. Puis un jour j'ai contacté mon ami, William Andrews afin qu'il voie si tu allais bien. J'avais même pas la force d'aller te voir. Je tenais a peine debout, a vrai dire... Ils ont finalement décidé de t'adopter. Je ne sais pas si tu le sait, mais les Andrews adoraient l'aventure et ils étaient allés maintes fois au pays imaginaire. Ils ont décidé de t'y emmener. Mais il n'y a que toi qui es revenue et tu es retournée a l'orphelinat. Un jour j'ai décidé d'aller te voir de loin. 

-Je suis retournée au pays imaginaire depuis peu... et j'ai retrouvé maman. 

Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant