Chapitre 19

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Lorsque l'on se bat pour réaliser ce rêve, et qu'enfin on obtient la victoire, on es fier. Mais lorsque cette victoire n'es pas celle que l'on croyais être, lorsque le but recherché est plus "noir" que prévu, la déception est immense. Je sentais cette déception, elle me déchirais les entrailles.

Il était environ dix heures du matin. Les garçons se préparaient doucement, terminant leurs petit-déjeuner. Je les regardais faire, puis me mit a bailler.

-Tu n'es toujours pas prête, Elsa ? Me demanda Peter.

Je le regardais, sans trop savoir quoi lui répondre. Comment lui avouer que je ne voulais pas faire partis de sa vengeance ? Je voyais bien qu'il ne pensais qu'a cela. Je voyais maintenant le vrai visage de Peter, enfin la partie noire de son vrai visage. Comment lui faire comprendre que tout le monde n'a pas forcement envie de se venger ?

-Hum... Commençais-je.

Mais le courage me quitta et je baissais la tête. Peter s'empara de ma main et m'emmena dehors.

-C'est une belle journée, aujourd'hui. Une belle journée pour une vengeance.

Il se retourna vers moi, me souriant. Il guettais ma réaction. Je n'avais plus le choix, je devais tout lui avouer.

-Écoute, Peter. Il faut que je te le dise... Je ne veux pas me venger. Je ne veux plus jamais revoir le visage de Julien et cela me suffit. Je n'ai pas besoin de le tuer ou de le torturer pour me sentir soulagée.

Il me regarda, les yeux ronds. Puis, son expression se durcit. 

-Ne te met pas en colère, je t'en prie, continuais-je. Essaie plutôt de me comprendre ! 

Je le regardais avec des yeux supplicateurs, espérant de tout mon être qu'il comprendrais. Il mordit le coin de sa lèvre, pensif.

-Il t'a tellement fait de mal... et tu ne te venge même pas ? Après tout ce que tu as subis ? Me demanda-t-il.

-Je sais je voulais me venger aussi, au début. Et puis en arrivant ici, j'ai compris que c'etait complètement absurde ! Cela ne servirais a rien a part faire de moi une personne cruelle. Et je ne veux pas en être une !

Il continua a me fixer, sans dire un mot. Je voyais bien qu'essayer de lui faire comprendre mon point de vue était peine perdue. Peter était trop obstiné pour tenter de voir les choses différemment. C'était comme cela et je devais l'accepter.

-Et bien, puisque tu y tient, dit-il en effectuant un geste de la tête.

Il tourna les talons et aboya des ordres aux enfants perdus. Je soupirais, et entourait ma taille de mes bras.

-Quelque chose ne vas pas, Elsa ? Me demanda Liam.

-J'ai tenté d'expliquer a Peter mon point de vue, mais il n'a pas trop compris. J'ose esperer que les choses s'arrangeront dans le futur.

-Tu es chanceuse, tu sais ? Si cela avait été quelqu'un d'autre, Peter n'aurait pas supporté un point de vue différent. Laisse le temps passer.

Je hochais la tête.

-Et je voulais aussi m'excuser pour hier, j'avais bu et je ne réalisais pas trop ce que je faisais. Je suis vraiment désolé, tu peux pas savoir a quel point je m'en ve....

-C'est rien Liam ! Le coupais-je. N'en parlons plus.

Il me souris, tentant de comprendre ma réaction.

-Oublions tout ça, veux-tu ? Continuais-je. Fais attention a toi !

Il murmura un "oui" et s'en alla, un sourire heureux aux lèvres.

Les garçons formèrent un groupe, au milieu de la pelouse. Quelques minutes plus tard, Alicia les rejoignis.

-Tu pars avec eux ? Lui demandais-je.

-Tout le monde n'es pas comme toi, Elsa. Peter accepte que tu restes ici seulement si je pars avec eux.

Je baissais la tête, honteuse que mon amie parte a ma place.

-Mais cela ne me dérange pas, je vais sûrement m'amuser un peu ! Dit-elle joyeuse.

Je le regardais s'eloigner, sans trop comprendre. Et je me demandais si elle ne me cachais pas quelque chose...

Après leurs départ vers le monde des humains, je décidais de repartir vers les prairies afin de revoir Clair de Lune.

***

Trois heures plus tard, je rentrais enfin a la maison. Personne n'était encore rentré et je m'affalais dans le canapé, épuisé.
J'avais passé des heures a m'occuper de Clair de Lune. J'avais tout d'abord brossé sa crinière et l'avais tressée. J'était fière du résultat. Nous avions ensuite marcher a travers la foret et j'était rentrée fatiguée.

Comprenant que mes amis mettraient du temps a rentrer, je décidais de prendre un bain. Je marchais vers la salle de bain et enlevais mes vêtements, tout en faisant couler l'eau chaude. Je m'engouffrais dans la baignoire et me relaxais. Je ne vit pas le temps passer, mais après un long moment, je fut surprise par des bruits dans le salon. Ils étaient rentrés.

Je continuais tout de même a prendre mon bain lorsque soudain, la porte s'ouvrit.

-Elsa ? M'appela Peter.

-Je prend un bain ! Criais-je énervée.

-Ah ! Dit-il.

A mon plus grand étonnement, il se rapprocha comme si je lui avais annoncé que je cueillais des fleurs. Son comportement m'agaca encore plus.

-Je peux avoir un peu d'intimitE ? Demandais-je sèchement.

-Bien sur, l'eau couvre ton corps ! Dit-il en riant. Au pays imaginaire, on fais pas attention a ces choses-la.

Je grognais, mais celui-ci fit semblant de ne rien remarquer et s'approcha encore plus. Je me recroquevillais sur moi-même, cachant ma poitrine avec mes mains. Je lui jetait un regard attendrissant, tentant de lui faire comprendre que sa présence me dérangeait.

-C'est ma vengeance, dit-il avec un sourire. Tu n'es pas venue tout a l'heure, alors je me venge !

Je levais les yeux au ciel, puis reportais mon attention sur la mousse du bain, afin de m'assurer qu'elles me cachaient.

-Ils n'était pas la, me dit-il.

Je perçus de l'enervement et de la frustration dans sa voix.

-Il n'y avait que les orphelins, la-bas, les autres avaient déserté. Tu sais ou ils sont?

-Mais non, j'en ai aucune idée ! M'ecriais-je.

Il se baissa et son visage fut très proche du mien. Il me fixa droit dans les yeux et j'oubliais un instant que j'était nue dans mon bain.

-Dit-le, Elsa ! Savais-tu qu'ils partiraient ?

-J'en savais rien !

-Ne me mens pas ! Cria-t-il.

-Peter, je ne te reconnais même plus ! Ton désir de vengeance t'aveugle et tu ne vois même pas la réalité en face ! Je ne sais pas ou ils sont !

En disant ces mots, quelques larmes coulèrent de mes joues. Il me regarda avec étonnement, puis s'assit a cotes du bain et soupira. 

-Tu ne me connais pas, Elsa. Enfin tu m'as oublié.

-De quoi parles-tu, Peter ? Demandais-je.

-Tu as tout oublié ! Dit-il en plaçant sa main sur mes cheveux mouillés.

Sur ces mots, il se leva et s'en alla.

Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant