conquistador 2.0

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you love me, and i love you, and your heart hurts mine does too

luna guidicelli
paris xvi, 20h

sachant pertinemment que présenter des excuses n'était pas mon point fort, il fallait que je trouve une autre stratégie pour faire la paix avec kylian.

alors étant donné que j'étais injouable pour offrir des cadeaux, j'avais choisi cette option et me dirigeais d'un pas assuré vers l'adresse de l'attaquant avec une veste iconic de chez dior et des pâtisseries pierre hermé, histoire de faire fondre son petit coeur et diminuer son taux de colère envers moi.

cette technique avait toujours marché. la preuve, c'était celle que mon père utilisait pour se réconcilier avec ma mère, pour combler ses perpétuelles absences ou quand il manquait nos anniversaires à mes frères et moi.

(puis honnêtement, recevoir des maisons de poupées immenses et la dernière collection des plus grandes marques de luxe n'était absolument pas déplaisant.)

je tape le code d'entrée que le métis m'avait envoyé un peu plus tôt puis pousse la porte du bâtiment avant de rejoindre l'ascenseur et de m'admirer devant le miroir.

avec ma tenue de badass, mes talons absolument incroyables de chez balmain, mes cheveux attachés à la perfection ainsi que mon maquillage on fleek et mon gloss dior qui le rendait insane, j'avais mis toutes les chances de mon côté.

même si la soirée ne pouvait pas déborder dans le sens charnel à cause de ma période menstruelle, je devais rester fraîche.

après tout, j'ai une réputation à tenir.

l'ascenseur s'ouvre arrivé au cinquième étage. je me dirige vers la porte entrouverte qu'avait probablement laissé l'attaquant et pénètre dans l'appartement.

- kylian ? dis-je en m'aventurant à l'intérieur.

il fallait être débile pour ne pas rapidement comprendre que cet appartement était habité par un homme, ou plusieurs, en tout cas.

la déco minimaliste et neutre, les quelques affaires qui traînaient de gauche à droite, l'écran plat et la playstation posé négligemment sur le sol par absence de meuble télé et j'en passe... c'était tout simplement un appartement de garçon, et à mon plus grand bonheur, le ménage avait été fait.

pendant que je scrutais chaques recoins du salon, kylian apparaît enfin dans la pièce en enfilant un t-shirt, signe qu'il venait tout juste de sortir de la douche.

- hey, dis-je calmement.

- salut, il répond simplement.

iI se dirige vers la cuisine américaine et fait le tour du comptoir sans me lancer un regard, avant d'ouvrir le réfrigérateur.

je prends une légère inspiration puis le rejoins à mon tour.

même s'il paraissait aussi froid qu'un glaçon, c'était déjà ça. sa présence me faisait un bien fou, et puis je n'allais pas abandonner de sitôt.

- j'ai amené ça pour toi, je reprends doucement.

je pose la boîte de pâtisserie sur le comptoir et le sac dior puis le fixe avec un léger sourire, attendant sa réaction.

il lâche la portière du frigo et ouvre d'abord la boîte de pâtisserie avant de faire de même pour le sac de luxe, dont il en sort le bomber in-cro-yable.

m'attendant à ce qu'il saute de joie face à son nouveau vêtement, je fronce légèrement les sourcils quand il le fixe longuement sans dire un mot.

- t'aimes pas ? je demande, déçue.

il relève la tête vers moi et plante son regard dans le mien. un rictus nerveux se dessine sur ses lèvres.

- tu penses m'acheter avec une veste de luxe et des gâteaux luna ? il lâche.

ses mots me blessent au plus haut point. je ne m'attendais pas à ce qu'il réagisse de la sorte. n'importe qui aurait craqué face à ce genre de cadeaux, surtout que j'avais pris le temps de choisir la veste avec soin, et les pâtisseries avec amour.

- pour commencer elle vient d'une collection limitée super rare, répondis-je vexée, puis c'est pas n'importe quelles pâtisseries déjà, c'est pierre hermé.

- t'es sérieuse ? il hausse un sourcil.

- toi, est-ce que t'es sérieux ? répliquais-je en faisant de même.

un duel de regard s'installe. on commençait tous les deux à perdre patience. son comportement, tout comme le mien pour lui, m'agaçait et me tapait sur les nerfs.

- je comprends pas pourquoi tu réagis comme ça alors que je voulais juste m'excuser ! je dis.

- c'est pas comme ça qu'on s'excuse luna, tu t'fous d'moi ou quoi ? il lâche sur les nerfs, tu me mens droit dans les yeux, tu parles mal, tu pètes ta crise, tu brises un verre devant mes pieds et tu reviens avec des sappes de luxe et des biscuits pour te faire pardonner ? j'suis un bouffon ?

ses mots me blessaient une seconde fois, cette fois-ci plus profondément. peut être parce qu'ils prenaient du sens crachés de cette manière, et qu'ils me prouvaient encore une fois que je me trompais sur tout. mais derrière tout ça, lui aussi avait ses tords.

- ok, j'ai fauté, peut être que je m'y prends mal avec toi mais t'avais aucun droit de m'abandonner dans cet état, ni d'insister autant alors que j'ai dit que je voulais pas en parler, lui hurlais-je hors de moi, tu sais pas ce qu'est le consentement ou quoi ?!

je fondis en larmes après qu'un silence glacial se soit installé, et je m'enfuyais à grandes enjambées dans le couloir de l'appartement.

on se renvoyait sans cesse la balle. j'étais triste et je ne savais pas quoi faire. il ne me comprenait pas, et moi non plus. c'était comme un dialogue de sourd rempli de fierté.

je finis par trouver la salle de bain et m'installe sur le bord de la baignoire, toujours en sanglotant.

au bout d'un moment, j'entends la porte de la pièce s'ouvrir tout doucement et des pas s'approcher dans ma direction.

je ne dis rien et le laisse s'asseoir à mes côtés. on reste dans cette position de longues secondes dans le silence puis il finit par m'attirer contre son torse et me serrer de toutes ses forces dans ses bras.

je reserre l'étreinte autour de sa taille à mon tour, laissant une larme s'échapper sur ma joue qu'il essuie, avant d'embrasser ma tempe.

- c'est fini, on en parle plus, il dit calmement en caressant mon épaule, ok ma lune ?

je lâche un petit soupir, comme de soulagement, puis hoche légèrement la tête en entremêlant ses doigts aux miens.

- je t'aime, lui dis-je doucement.

- moi aussi, il sert sa main dans la mienne, t'imagines même pas à quel point.

nous le savons pertinemment. nos relations passées avaient été dévastatrices et nous devions travailler sur nous même pour que celle-ci soit aussi pure que possible, et même si on s'aimait déjà très fort, c'était dur.

trop dur.

parce que qu'on se retrouvait à ramasser les morceaux d'un coeur qu'on avait pas brisé.

•••••••••••
j'ai changé la fin du chapitre à la dernière minute et je suis plutôt fière de moi lol
prenez soin de vous et merci pour tous vos retours <3
talya

thank me later • kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant