and lashin' out so that someone else can feel the pain
kylian mbappé
neuilly-sur-seine, 3h
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deux grosses heures étaient passées depuis la crise d'elias et les révélations d'abraham sur luna, à côté du distributeur.
entre temps, rosa et adam nous avaient rejoint de londres, la première en pleurs, et le second en train de gérer au téléphone avec les agents de luna et ses avocats pour trouver un moyen de faire disparaître les vidéos.
la salle d'attente était plongé dans un silence de mort. elias rassurait sa mère comme il le pouvait tandis que presnel et abraham, tout comme moi, fixions un point face à nous, le regard vide.
la fatigue, le stress et la colère commençaient à prendre le dessus au fil du temps, et j'arrivais toujours pas à réaliser que la fille que j'aimais était sûrement entre la vie et la mort, mais surtout qu'elle souffrait depuis des années dans le secret.
- arrête de pleurer maman, dit elias en la serrant dans ses bras, ils ont dit qu'elle allait s'en sortir...
- je suis juste triste qu'on en soit arrivée là, répond-elle la voix brisée, j'aurais dû être plus présente pour elle elias...
ce dernier ne répond rien et se contente de visser sa casquette dans son crâne et de la serrer un peu plus dans ses bras.
je le connaissais assez pour savoir ce qu'il pensait de l'absence de ses parents dans sa vie et celle de luna. ça le frustrait énormément, et j'ai des nombreux flashbacks des fois où il en parlait avec de la rancoeur, et une once de tristesse dans les yeux.
« ils s'en battent les couilles de nous, il disait, au début c'était seulement mon père puis ma mère a commencé à faire pareil et adam a suivi le mouvement... j'sais pas si c'est dans notre adn de faire passer l'argent et le travail avant la famille mais je ferais jamais vivre ça à mes enfants. jamais. »
je sais qu'il attendait que ça. d'enfin montrer ce qui se cachait derrière tout ce pouvoir, cet argent et cette dynastie, les coeurs brisés, les moments de famille sacrifiés, les disputes incessantes etc... mais là, c'était tout sauf le bon moment. et il le savait.
- j'ai parlé avec les avocats et ils vont essayer de racheter les droits des vidéos, dit adam en nous rejoignant, d'ici demain matin y'aura plus rien.
- on s'en bat les couilles de ça, lâche sèchement elias, il est où agustín ?
- dans l'avion, répond le plus grand des frères, t'as pas besoin d'être aussi désagréable tu sais.
- on a retrouvé ma soeur avec les veines explosées dans son dressing bouffon, ajoute elias sur les nerfs, alors si j'veux être désagréable j'le serai.
adam allait ouvrir la bouche pour répliquer mais presnel lui fait signe de ne pas calculer. il finit par s'asseoir aux côtés d'abraham sous le regard noir de son frère.
je prends une petite inspiration, rabats ma capuche sur ma tête et ferme les yeux, espérant avoir sous peu des nouvelles de ma lune et un peu de répit dans cette atmosphère pesante, mais ma sieste fut de courte durée, interrompue par les roues d'une valise glissant au sol et les claquements d'une paire de mocassins.
un oeil sur deux ouverts et j'avais pu facilement reconnaître agustín guidicelli, dans un grand manteau noir, complètement épuisé.
- bonsoir monsieur guidicelli, lui dit gentiment presnel.
