et pour toi, j'irais jusqu'au bout
j'ferais tout pour nous
kylian mbappé
paris xvi, 3h
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la semaine était passée à une vitesse affolante. avec beaucoup de chance on avait réussi à se qualifier pour les quarts de final de champions league mercredi dernier puis de coupe de france quelques heures plus tôt, au plus grand bonheur des supporters parisiens, de nos dirigeants et de la presse.
pour nous récompenser, le coach nous avait laissé la journée du vendredi libre. je pensais donc souffler un peu avant d'emmener luna en week-end demain matin, mais il fallait qu'ethan m'harcèle d'appels et de messages à trois heures du mat', alors que je venais de courir quatre vingt-dix minutes et qu'on s'était vu juste après le match.
de ethan, 03:17 >
KYLIAAAAAAAN
de ethan, 03:17>
RÉVEILLE-TOI SALE CHIEN
< à ethan, 03:18
j'ai fait le match de l'année laisse-moi dormir frère
je souffle et lâche quelques insultes quand je vois la conversation laisser place à un appel entrant. j'vais le buter.
— « t'as quoi à m'dire de si important pour m'appeler à trois heures du mat' connard ? et déjà pourquoi tu dors pas ? » je lâche en décrochant.
— « c'est toi l'connard ! » il réplique en criant bien dans mes oreilles. « tu sors avec luna guidicelli et tu m'as rien dit ?! »
— « quoi ?! »
je me redresse brusquement à ses mots. qu'est-ce qu'il raconte lui, et comment il est au courant ?
— « arrête de faire semblant, j'ai vu les photos où vous vous embrassez comme dans les f-
— « ethan. » je le coupe. « où t'as vu ça ? »
— « dans l'article que je t'ai envoyé ! si tu lisais tes messages tu l'aurais su, t'as de la chance que maman dort-
je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase que je lui raccroche au nez et remonte notre conversation jusqu'à tomber sur ce fameux article.
KYLIAN MBAPPÉ ET LUNA GUIDICELLI S'EMBRASSENT DEVANT UN KEBAB À BONDY !
putain de merde. tout mais pas ça. pas maintenant.
j'avais même pas l'intention de lire l'article, déjà que ça puait rien qu'au titre, ma mâchoire se contracte à la vue des quatres photos où on s'embrassait. luna va péter un plomb.
je verrouille mon téléphone et essaye de garder mon calme. il faut que je trouve une solution.
je cogite quelques minutes puis me lève, prends une douche, boucle ma valise puis appelle l'italienne. il faut qu'on se casse.
— « oui ? » répond luna d'une voix endormie.
je souffle doucement en entendant sa voix. ça va la briser putain, j'ai pas envie de lui dire...
— « ça va ma lune ? » je dis nerveusement en faisant les cents pas.
ce qui me rassurait, c'était qu'à l'instant t on était pas encore mort dans le game : il était trois heures du matin et nous étions vendredi. toute la france ronflait à cette heure-ci (sauf les mecs comme ethan), alors tant que le soleil ne s'était pas encore lever et que les gens ne se préparaient pas à aller au boulot, on avait un coup d'avance.
