guérir

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j'ai toujours mal au même endroit

luna guidicelli
neuilly-sur-seine, 16h

— « me dis pas que t'es enfermée ici depuis deux jours luna ? tu veux périr ou quoi ? »

je roule des yeux face au ton dramatique de logan avec qui j'étais au téléphone avec elisa, confortablement installée dans mon king size que je n'avais plus quitté depuis quarante-huit heures, enchaînant la cinquième saison de dynastie.

— « laisse-moi tranquille logan, soupirais-je blasée, je suis très bien dans mon lit, puis c'est pas comme si je pouvais sortir. »

— « les paparazzis sont toujours devant chez toi ? » demande elisa.

— « yep » je répondis, « toujours. »

pour être tout à fait honnête, même si j'avais rêvé toute ma vie d'être le centre d'attention numéro un du pays et d'avoir toutes les caméras braquées sur moi comme paris hilton dans les années 2000 –sa best era en passant–, je le vivais plus que mal.

j'étais dans une phase de guérison et de reconstruction de moi-même après tout ce qu'il s'était passé récemment, alors calme, peace and love étaient devenus ma nouvelle philosophie depuis mon retour à la résidence.

je savais que le processus de guérison et de go back on track allait être long et compliqué, mais je ne pensais pas que ça le serait autant, surtout après mon rendez-vous avec mme kowalski et les journalistes qui campaient limite devant la résidence à l'affût de la moindre info sur moi.

j'étais dans une dépression complète, mais j'essayais de rester forte pour mes proches qui faisaient leur maximum pour me faire sourire et aussi pour ma dignité.

j'avais bien trop pleuré ces derniers jours et il fallait que je me ressaisisse, mais la déprime avait pris une telle place dans ma vie que le bout du tunnel me paraissait inatteignable.

— « tu veux qu'on vienne te voir ? »reprend calmement elisa.

— « ouais, histoire de te changer les idées, ajoute logan, t'es trop dans une dark place luna, faut que tu retrouves l'interrupteur de ta vie. »

j'esquisse un faible sourire à ses mots. plus facile à dire qu'à faire.

j'ai le coeur plus lourd qu'un camion de marchandises. j'ai juste l'impression d'être dépossédée de moi-même.

— « vous êtes des amours et je vous adore pour ça, je dis doucement, mais j'ai juste besoin d'être seule, avec moi-même... »

les larmes me montent aux yeux sans aucune raison particulière. la douleur que je ressens à l'intérieur me rend sensible à tout, et mes émotions décuplés prennent le dessus sur mon côté résilient, me blessant encore plus au fin fond de mon être.

— « comme tu veux bichette, répond calmement le blond, appelle-nous si t'as besoin. »

je murmure un petit « merci » et raccroche quelques minutes plus tard avant d'éclater lamentablement en sanglots à la seconde où l'appel se coupe sous mes yeux.

pourquoi la guérison fait plus mal que la blessure en elle-même ?

je n'ai pas le temps de réfléchir à la question que mon téléphone émet le son d'une notification qui me réchauffe le coeur.

de kylian, 16:57 >
je te rejoindrais dans la nuit après l'anniv d'ethan, me demande pas où mais je trouverais une solution. repose-toi bien et appelle-moi si ça va pas. je t'aime ❤️

un fin sourire se fend sur mes lèvres en même temps que les larmes ruisselaient sur mes joues.

il avait l'âme la plus pure que j'ai pu rencontrer, et je ne remercierais jamais assez l'univers de me l'avoir envoyé.

- luna ?

je relève la tête de mon écran et vois celle de mon père apparaître à l'encadrement de la porte, avant que ses sourcils se froncent, d'un air soucieux.

- qu'est-ce qui va pas ma grande ? il demande en s'approchant du lit.

alors que j'explosais encore plus en sanglots à ses mots, il se fraye une place dans le côté gauche du lit et me prend dans ses bras, auxquels je m'accroche de toutes mes forces en plongeant ma tête dans son cou, humant son bon parfum.

- j'arrive pas à remonter la pente papa, dis-je dans un sanglot.

- c'est qu'une phase temporaire ma chérie, dit-il en caressant mes cheveux, tutto andrà bene. d'accord ?

je hochais doucement la tête en reniflant, puis la laissais tomber sur son torse avant de fermer les yeux.

j'avais l'impression de me faire rassurer en permanence. j'aimais et je détestais ce sentiment à la fois mais j'avais besoin de ces paroles réconfortantes pour garder la foi.

il était hors de question que j'échoue une seconde fois. un avenir meilleur m'attendait, mon petit ange me l'avait dit. alors déprime ou pas je n'avais pas d'autre choix que de me relever si je voulais goûter à une vie et une fin heureuse, mais il fallait d'abord que je sorte de cette bulle de négativité.

et honnêtement, on était encore très loin du compte.

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désolée pour mon absence j'étais vraiment pas bien ces derniers temps mais maintenant ça va beaucoup mieux 🤍
talya

thank me later • kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant