night is always darkest before the dawn
luna guidicelli
neuilly-sur-seine, 2h
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je commençais à somnoler dans mon lit quand j'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir doucement.
je relève légèrement le regard et un fin sourire se dessine sur mes lèvres à la vue de giulian, qui refermait la porte derrière lui avec son éternel sourire bienveillant.
- salut giulian, dis-je doucement.
- bonsoir luna, me répond-il simplement.
j'ouvre les bras quand il s'avance dans ma direction et le serre contre moi du peu de force que j'avais.
son odeur familière me donnait du baume au cœur et sa présence me faisait un bien fou, tellement que j'en tremblais presque.
il dépose un baiser sur ma tempe puis s'assoit au bord de mon lit tandis qu'une larme s'écrase sur ma joue. il attrape ma main et la serre dans la sienne avant de dire :
- vous savez que je serais toujours de votre côté, dit giulian, n'est-ce pas ?
j'acquiesce d'un léger hochement de tête en mordant ma lèvre inférieure, retenant mes larmes.
je sais qu'il a compris.
giulian est loin d'être stupide, puis c'est l'une des personnes qui me connait le mieux parmi mes proches. alors pour lui, c'était comme une évidence. et je sais où est-ce qu'il veut en venir.
- étiez-vous consentante dans cette vidéo luna ?
cette simple question me fit l'effet d'un coup de couteau en plein cœur. la douleur de cette soirée se ravivait en moi comme si c'était hier, et j'explosais pour la millième fois en une soirée en sanglot.
- dis rien à mes parents, lui suppliais-je d'une voix à peine audible, s'il te plait...
à vrai dire, j'avais aucune idée de pourquoi je ne voulais pas que mes parents le sachent. peut être parce que j'avais peur que cela les éloigne encore plus de moi, comme les distances qu'ils ont pris après avoir su qu'un des employés de la maison abusait de moi quand j'avais cinq ans.
après cet événement traumatisant, ils me ghostaient complètement. déjà qu'on entretenait une relation assez formelle et cordiale, peu démonstrative et très négligée depuis ma naissance, imaginez pour une enfant de l'âge que j'avais de passer à avoir 30% de l'attention de ses parents -quand la chance était de mon côté- à quasi plus du tout du jour au lendemain. c'est blessant.
alors s'ils apprenaient une seconde fois que cela s'était reproduit je ne sais même pas s'ils pourraient à nouveau me regarder dans les yeux.
- ils vont me détester si tu leur dis, suffoquais-je à chaudes larmes.
- ils ne vous détesteront jamais luna, me répond calmement giulian, pas de mon vivant en tout cas. je sais qu'ils peuvent être durs par moments, notamment votre père, mais je lui parlerais et tout ira bien.
je hochais la tête frénétiquement, une rivière de larmes salées sur les joues, puis il me tend un mouchoir sorti de la poche intérieur de son manteau.
- merci giulian, je chuchote doucement
- il n'y a pas de quoi luna, il me sourit légèrement, le plus important c'est comment vous allez, comment vous vous sentez et comment nous pouvons vous aider. votre santé est notre priorité numéro une et cela ne changera pas, peu importe ce que disent ou pensent vos parents.
suite à ses mots, il finit à nouveau par me prendre dans ses bras histoire de calmer mes pleurs incessants, jusqu'à ce qu'au bout de quelques minutes, je retrouve mes esprits.
- au fait, je ne suis pas venu tout seul, il m'annonce après un long silence, je me disais que sa présence vous ferait plaisir.
- elias ? je fronce légèrement les sourcils.
il répond d'un mouvement de tête par la négative avant de se lever du lit.
- où est-ce que tu vas ?
- le chercher, il dit simplement, on se revoit bientôt luna. passez une bonne nuit. tout ira bien, je veille sur vous.
je n'ai même pas le temps de répliquer qu'il me fait un clin d'œil de vieux binoclard et referme la porte derrière lui après m'avoir une énième fois sourit.
giulian je t'aime de tout mon coeur but what's happening ?
la réponse à ma question fut plus rapide que prévu. la porte de ma chambre s'ouvrit à nouveau le plus silencieusement possible et je sentis mon cœur se briser et à la fois se réanimer quand je vis kylian à l'embrasure de la porte avec un immense bouquet de rose et un sac de kebab.
son sourire heureux et à la fois épuisé me faisait ressentir une bouffée de bonheur et de sentiments indescriptibles. alors comme je pris l'habitude, j'explosais encore une fois en sanglots, mais cette fois-ci, par excès d'amour.
ses gros bras me serraient tellement fort contre son torse qu'il m'étouffait presque, et ses baisers continuels dans le cou vivifiaient l'être brisé que j'étais et me faisaient ressentir toute la peur, l'inquiétude et l'angoisse qui l'habitaient ces derniers jours, remplacés maintenaient par le soulagement de pouvoir me sentir contre lui, vivante.
- je suis désolée de t'avoir fait vivre tout ça, je lâche entre deux sanglots.
il embrasse doucement mon front et resserre un peu plus notre étreinte avant de répondre :
- c'est moi qui suis désolé que t'aies eu à traverser ça toute seule, ma lune.
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