1. Disparu

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Avant-propos

Cette fanfiction est terminée. Elle a été rédigée et relue durant ma convalescence et comptera plus de 60 000 mots répartis en 25 chapitres.

Un chapitre sera publié tous les vendredis à 17 heures.

Elle est également disponible sur AO3 et ffnet, selon vos préférences de lecture.

CW : violence, sexe (non explicite), homophobie intériorisée, traumatisme.

Sirius se sentait stupide. Soulagé, mais profondément stupide – et désemparé.

Comment avait-il pu soupçonner Remus d'être le traître ? Comment cette idée avait-elle seulement pu l'effleurer ? C'était invraisemblable. À présent qu'il était confronté à la vérité, indiscutable et source de réjouissance pour l'intégralité du monde des sorciers, il se sentait pourtant misérable et stupide. Cette vérité, qui avait envoyé Voldemort à Nurmengard et Peter Pettigrow – ce sale traître, ce vermisseau bon à rien, immonde hypocrite... – à Azkaban avait épargné Lily et James Potter, ses meilleurs amis, ainsi que leur fils, Harry, dont il était le fier parrain. Cette vérité avait épargné des milliers de vies, soulagé tant d'autres et permis à l'univers de pouvoir reprendre son souffle. Enfin, cette vérité avait libéré les sorciers de la peur.

Et pourtant... Pourtant...

Cette vérité avait fait voler en éclats les Maraudeurs.

Après l'arrestation de Peter, Gardien du Secret des Potter et partisan de Voldemort, les Mangemorts et leur maître avaient perdu leur avantage. Il ne s'était écoulé qu'une poignée de jours avant que la prophétie qui inquiétait tant le Seigneur des Ténèbres ne le pousse à l'ultime erreur : il avait à son tour été capturé, désarmé par Albus Dumbledore en personne.

Depuis, Sirius errait comme une âme en peine. Il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait croisé le chemin de Remus. James et lui avaient tout tenté pour recontacter leur vieil ami, mais il demeurait introuvable. Avait-il tant de rancœur que cela pour eux ? La méfiance qui avait régné au sein des Maraudeurs durant ces longs mois délétères avait-elle eu raison de leur amitié inébranlable ?

James était inquiet, plein de regrets, mais Sirius était dévasté.

Ce que James ignorait, c'était que Remus et lui entretenaient depuis leur septième année à Poudlard une relation ambiguë, qui, loin des regards, s'était soldée par un premier baiser, puis des nuits passées à se redécouvrir. Le couple n'avait jamais pu trouver le bon moment pour révéler à leurs amis qu'ils étaient amoureux. Outre la guerre qui faisait rage, outre leurs amis qui tremblaient pour leurs vies et celles de leurs enfants, Remus avait honte. Honte de trouver le bonheur dans ce chaos, honte d'aimer un homme. Si le pays de Galles et l'Angleterre avaient dépénalisé l'homosexualité depuis presque deux décennies, l'Écosse venait tout juste de suivre le mouvement et ce n'était encore qu'un projet en Irlande du Nord.

Alors, pendant trois ans, ils avaient gardé le secret. Sirius préférait dire qu'il gardait cela pour eux jusqu'à ce que le moment idéal se présente, mais il ne s'était jamais présenté. Lui, l'éternel optimiste, avait rendu les armes lorsque la méfiance générale et l'angoisse de la menace de mort pesant sur les Potter l'avaient contaminé ; le traître était forcément parmi eux. Ce n'était pas lui, ce n'était certainement pas Peter – comment aurait-il pu, lui qui était si faible et peureux ? –, alors ne restait plus que son cher Lunard. La paranoïa lui était montée à la tête.

À dire vrai, Lupin n'avait pas cherché à lutter plus que ça. Lorsque Sirius l'avait un jour confronté en lui faisant remarquer que sa persistance à dissimuler leur relation pourrait très bien passer pour de la manipulation et de la séduction, Remus s'était tu. Il bouillait visiblement, mais il n'avait rien dit. Que devait-il croire ? Que Remus ne ferait pas de mal à une mouche, qu'il l'aimait, qu'il était un ami fidèle des Potter... Ou qu'il était un loup-garou en marge de la société sorcière, désabusé par sa vaine recherche d'emploi et le dégoût à peine dissimulé de ses pairs, en recherche éperdue de reconnaissance ? Le Seigneur des Ténèbres promettait reconnaissance et importance aux marginaux de son espèce. Et qu'aurait fait un traître, sinon séduire le plus proche ami des Potter pour lui soutirer des renseignements ?

Juste une nuit || Harry Potter (Maraudeurs, wolfstar)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant