19. L'attaque - Partie I

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10 novembre 1981
Yorkshire du Nord

Libérée de sa dette, de l'hostilité de Marley et de la menace de Voldemort, la vie de Remus était d'une tranquillité euphorisante. Il avait repris un quotidien paisible, retrouvé des visages amicaux et une place au sein de la communauté.

À midi, Lucian était revenu survolté de son expédition alimentaire à Richmond, alertant l'intégralité de la meute qui avait cessé toute activité pour se rassembler autour de leur père, avide de savoir ce qui provoquait cette gaieté.

— Voldemort, c'est fini ! s'était-il écrié, les yeux brillants d'une joie féroce. Envoyé à Nurmengard, fini !

Les loups-garous avaient hurlé leur bonheur : ils n'avaient plus à craindre de se voir accoster par des Mangemorts, plus à se cacher au fin fond du Yorkshire en espérant échapper à Voldemort, plus à craindre la moindre sortie en ville pour acheter, troquer ou voler de quoi survivre. La meute avait fêté la nouvelle toute la journée, dans une ambiance de sarabande électrique. La pleine lune prévue le lendemain promettait d'être intéressante.

Depuis son altercation avec Marley, Remus était parvenu à mettre en place un système de boucliers à l'intérieur même des caravanes. Ainsi, les loups-garous ne se blesseraient que s'ils parvenaient à atteindre les enfants ; ces derniers n'auraient plus qu'à se réfugier derrière la barrière en cas de défection du bouclier naturel constitué par les caravanes. Cette solution avait contenté tout le monde et tranquillisé le sorcier.

Depuis, Lupin avait noué des liens solides avec plusieurs loups-garous, dont Lucian, Mina, Shae, Robin et Marley. Celui-ci avait d'abord gardé ses distances un moment, avant de passer du temps avec lui lors de ses promenades matinales. Ils discutaient beaucoup, et Remus avait même fini par lui parler de Sirius – et de ces sentiments qui ne s'en allaient pas malgré la colère. Sentiments auxquels il avait été brutalement confronté le soir même, alors qu'il avait emprunté la Gazette du Sorcier chapardée par Lucian pour la lire au calme, avant de dormir.

Ses yeux tombèrent sur un article détaillant la liste des Mangemorts envoyés à Azkaban ; parmi les noms qu'il connaissait, un en particulier lui donna une nausée si puissante qu'il dut courir dehors pour vomir, alertant Lucian, interloqué.

Lorsqu'il revint dans la caravane, s'essuyant encore la bouche d'une main tremblante, son protecteur se dressa sur un coude pour mieux l'observer.

— La pleine lune ?

— Oui, mentit-il en s'asseyant sur son lit de camp, avant de changer d'avis. Non. J'ai vu un nom familier dans la liste des Mangemorts envoyés à Azkaban.

Lucian grimaça.

— Désolé. Ça craint.

— Oui..., murmura Remus, ébranlé.

Peter. Ça ne pouvait qu'être lui, après tout, si ce n'était ni Remus ni Sirius. Pourtant, le lycanthrope ne l'avait jamais conscientisé jusqu'à aujourd'hui. Comment avait-il pu... ? Il avait assisté au mariage de James et Lily, offert des cadeaux à Harry ! Il était leur meilleur ami !

La nausée revenait, en même temps qu'un abîme de tristesse.

Voldemort, c'était fini. Et les Maraudeurs aussi.


11 novembre 1981
Yorkshire du Nord

— Je me demande s'il va bien, avoua Remus, penaud.

Marley lui jeta un regard par en dessous, prenant soin d'enjamber les ronces qui leur barraient le passage.

— Tu as cherché son nom dans l'hommage aux morts de la guerre ?

Juste une nuit || Harry Potter (Maraudeurs, wolfstar)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant