Quatre

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Abibatou Diongue

Je venais de passer une toute première nuit dans ma nouvelle maison. Un nouvel environnement bien différent.

-T'es-tu bien installée?

-Oui, j'aime beaucoup la chambre.

- D'accord, je voudrais que tu viennes saluer la famille.

- D'accord, allons-y !

Je chaperonnai monsieur-mon parrain jusqu'à la living-room de la rez-de-chaussée.
Aussitôt, je saluai sa femme, ta Ouly ,Safietou et Awa . Aziz, son aîné ne fut pas présent.
Ouly, fut sa seconde épouse. Elle était une dame admirable, avenante, galante, élégante... mais aussi « bien sénégalaise ». Ses « taille-basses» cousues en Bazin ou en Wax laissaient apparaître son charme. Ses *« bine-bine » , épatants ,verveux et satinés cernaient sa taille comme une vraie sénégalaise.

*bine-bine: bijou de taille en perles de Crystal originaire du Sénégal.

Sa noirceur était bien manifeste .
La première , Aissatou logeait à Liberté VI, elle était stérile. Raison pour laquelle il épousa Ouly.

Awa était encore adolescente mais se considéra déjà comme adulte. Elle suivit les pas de sa mère. Et pourtant, elle n'eut que dix-sept ans mais était toujours sur les réseaux sociaux pour « s'exposer » , comme je pouvais m'exprimer . Elle était beaucoup plus belle que sa mère . La seule chose que j'abhorrais chez elle était son ostentation...

Safietou, contradictoirement à sa sœur, était bien simple et humble .Elle avait le même âge que moi mais plus grande de taille . Une chose qu'elle tint de son géniteur. Elle fit son âge de toute façon .

Et enfin Aziz , qui poursuivait ses études au Canada depuis deux ans à peine , lors de ces dix-sept ans.

Mes premiers jours se passaient bien.
La rentrée des classes se préparait  à peine. J'étais convaincue que je changerai d'école.
L'ancienne était excellente mais si loin de ma nouvelle demeure.
Je m'adaptais déjà à ce mode de vie hétéroclite au précédent.

Ce jour-ci était notre dernier samedi de vacances donc comme  tous les petits Dakarois , fin presque, on décida de se rendre au Magic Land.
J'y étais allée qu'une seule fois et c'était même le père de Binetou qui m'avait payé l'entrée. Awa s'apprêta comme si elle était invitée au Met Gala .
Il n'était que neuf heures mais elle avait déjà échelonné sa tenue sur son lit . Mais aussi qu'on se dise la vérité : elle a vraiment le sens de l'habillement cette fille !





              Oulimata Ndiaye

Comme chaque matin , je me réveillais avant habibi ( surnom que j'ai donné à mon mari ).
Je portai mon pyjama en soie côtelée. Je me dirigeai vers la salle de bain pour prendre mon  bain parfumé à la lavande ,parsemé de roses rouges et illuminé de bougies étincelantes.
À ma sortie, j'hydratai ma peau d'un doux lait de corps  , je mis mon anti-transpirant et je pénétrai dans mon dressing. Je sortis une combinaison légère vu que je devais rester à la maison .

J'ai réveillé habibi avant que sa sorcière de femme ne l'appelle au téléphone comme c'est son tour aujourd'hui jusqu'au lundi .

Moi : Habibi réveille-toi !

Lui : Il est quelle heure ?

Moi : Presque dix heures.

Lui : Mais on est samedi non ?

Moi : Ne me dis pas que tu as oublié que c'est le tour de Aissatou.

Il se précipita ensuite de faire sa toilette et mis la tenue que je lui ai sorti . Il prit les clefs de la voiture et fit de grands pas pour sortir de la chambre.

AbibaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant