now i don't care

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CHAPITRE 3

now i don't care // unlike pluto



          Le lundi qui suivit, Draco se dépêchait dans les couloirs du Ministère. Il était en retard et s'il savait ce qu'il se passait lorsqu'il était en avance, il n'était pas certain de vouloir connaître l'humeur de Lewis s'il n'était pas à l'heure. Il ne craignait pas vraiment son courroux, il souhaitait juste éviter la confrontation. Le silence tacite dans la pièce, parfois, certes, parsemé d'échange, lui convenait parfaitement.

Il avait un peu repensé à son dernier échange avec Lewis, lorsqu'il était venu ce samedi. Il avait ramené chez lui le livre qu'elle lui avait prêté. Après une certaine hésitation, ne trouvant pas de sommeil reposant, il avait finalement ouvert le livre. Il était plutôt ravi que cette histoire d'armoire n'est plus trop d'importance passé un certain cap de l'histoire. Il n'était pas certain de la raison qui avait poussé Lewis à choisir ce livre en particulier dans sa bibliothèque. Il s'agissait d'une histoire d'enfants qui entraient dans un nouveau monde, où tout plein de créatures, dont une sorcière qu'il jugeait trop peu crédible, n'étaient pas forcément bien intentionnées. Il avait compris assez rapidement que le livre avait été écrit par un moldu, la description de la sorcière était trop farfelue pour qu'un sorcier l'ai fait. Mais il fallait admettre que c'était tout de même un peu trop tard et qu'il avait été happé par l'histoire. Et pour la première fois depuis un long moment, il s'était finalement endormi, d'un sommeil profond et reposant.

D'où son retard de ce matin.


          Lorsqu'il arriva devant le bureau, il était légèrement essoufflé. Décidément, sa condition sportive laissait à désirer. Il allait toquer pour prévenir de son entrée, mais la porte s'ouvrit juste avant. Par Merlin, faites qu'il n'y ait pas de remontrances, c'était une histoire de quelques minutes. Fort heureusement, ce n'était pas Lewis qui avait ouvert la porte du bureau. En fait, il ne connaissait pas la personne qui franchit la porte. C'était une jeune fille châtaine, dont le visage lui disait vaguement quelque chose. Il réfléchit un instant et finalement, la reconnut, c'était une ancienne Serpentard, d'un an son aîné. Ses cheveux étaient attachés à la va-vite et elle... n'était pas tout à fait habillée. Ses chaussures n'étaient pas lassées et elle terminait de boutonner sa chemise. Elle salua Draco brièvement, avant de baisser la tête, gênée, et de s'enfuir dans le couloir. Il entra dans le bureau pour retrouver Lewis qui sortait juste de la porte de la bibliothèque. Il pointa la porte qui donnait vers le couloir, pas certain d'avoir compris. Il allait d'ailleurs poser une question avant de remarquer les joues rosies de Lewis. Elle réajusta le col de sa chemise un peu trop tard, puisque Draco aperçut une tâche d'une couleur entre le bleu et le violet dans son cou.

Il réprima un sourire sarcastique et demanda, d'une manière nonchalante :

- Alors, tu es plus... fille ?

Elle lui jeta un regard amusé, avant de lui tourner le dos en réajustant ses cheveux. Elle saisit un dossier sur l'étagère et se dirigea vers lui. Elle ralentit en arrivant à sa hauteur et planta ses yeux sombres dans les siens. Un sourire naissait au coin de ses lèvres.

- Je suis plus... esprit brillant et conversation profonde, Malfoy.

Bien sûr, avec des suçons dans le cou, et des joues qui affichaient encore les plaisirs de la nuit, les conversations avaient dû être très profondes. Cependant, il devait admettre qu'il n'était pas certain de ce qu'elle entendait par là. Draco n'était pas particulièrement éduqué aux sexualités différentes de la sienne et il devait admettre qu'il ne s'y était pas particulièrement intéressé non plus. Si l'éducation chez les Malfoy était un sujet primordial, ce genre d'éducation ne rentrait clairement pas dans les leçons que son père ou que sa tante avait pu lui donner. Et c'était très bien comme ça. Il n'aurait pas voulu que l'un ou l'autre lui parle de sexe. Cette simple idée le fit frissonner de dégoût. Ce frisson le ramena à ce qu'il se passait devant lui. Lewis s'apprêtait à sortir du bureau, un dossier dans les bras. Et puisque son visage était si lisible, il perçut quelque chose en plus, dans ses yeux : de la gêne. Elle n'avait pas prévu qu'il croise la jeune fille avec qui elle avait passé la nuit.

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