Partie 11

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-- Non Lewis je ne peux pas accepter cela, se mit-elle à pleurer.
Mon père ne va pas bien, son état est très critique et je ne peux penser au mariage. Pardonne-moi.

-- Je suis désolé, s'excusa Lewis.

Il avait tellement pensé à lui, à son contrat et à sa demande en mariage qu'il avait fini par oublier l'état de Monsieur DEMBELÉ.

Esther quant à elle, se ressaisit à un moment et fit comprendre à son petit ami que ce n'était plus la peine de s'excuser et qu'ils devraient oublier cette histoire un instant pour retrouver le bonheur d'être ensemble. Rien qu'eux deux. Puis elle accepta la bague qu'elle logea à son majeur comme un cadeau, rien de plus.

Après le repas, Lewis rentra alors chez lui pour retourner dès le petit matin au boulot.

Esther rejoignit Jemima au guichet et comme convenu, cette dernière lui remit les quatre millions cinq cents milles. Elle se dépêcha alors de faire un tour à la prison et remettre l'amende avant de revenir quatre heures plus tard à son lieu de service.

-- Ça y est, Léo aura sa liberté dès demain. Informa t-elle à une Jemima beaucoup plus joyeuse que la matinée précédente.

-- Oh c'est génial. Merci beaucoup d'avoir effectué le déplacement Esther. Jamais je n'oublierai cela.

-- Les amies sont faits pour s'aider.

-- Merci, merci merci, répéta Jemima, des larmes pleins les yeux.

-- Ça va ma chérie, ne pleure pas.

-- C'est tellement incroyable. Je n'arrive pas à y croire.

Esther la prit dans ses bras avant de compléter :

-- Vivement qu'on soit à demain.

Puis rompa le contact avec son amie sous l'effet de la sonnerie de son téléphone.

-- J'arrive, c'est mon grand frère à l'appareil, dit-elle pour s'éloigner.

Jemima cria un yes en son for intérieur tout en versant des larmes de joies. Le plus dur était passé maintenant elle essayerait d'être la femme qu'elle a toujours été, du moins si après la révélation, Léo accepte de lui pardonner. À cette pensée, elle rumina dans son esprit, les paroles de son père. Elle l'avait déçue et comptait bien avouer son erreur.

-- Voilà, j'suis là maintenant. Affirma Esther, une fois de retour sur leur lieu de causette.

-- Comment va Lewis ?

-- Il va très bien et justement en parlant du loup, hier, il m'a demandé en mariage mais j'ai dû refuser.

-- Vraiment ? S'étonna Jemima. Mais pourquoi ? Il t'aime, tu l'aimes. Vous vous connaissez depuis un bon moment alors qu'est-ce qui a motivé un tel choix ?

Esther avança la tête près de son amie pour lui dire ce secret intime qu'elle garde dans le placard de son cœur depuis un moment.

-- En vrai Jemi, fit-elle complexée. Je ne l'aime pas.

-- Pardon ?

-- C'est la vérité.

-- Pourquoi es-tu avec lui alors ? Pourquoi être avec une personne pour qui tu n'éprouves rien ?

-- Écoute Jemi, j'ai grandi dans la pauvreté. J'ai vu mes frères êtres retirés de l'école. J'ai vu mes parents m'offrir en mariage à treize ans. Je me suis vu faire une fausse couche à quatorze ans. J'ai vu mon mari me battre. J'ai vu les enfants de mes coépouses m'injurier. Je me suis vu être une esclave en pleine fuite. Je me suis vu devoir me prostituer très jeune car je n'avais nulle part où aller. Mes parents allaient sûrement me ramener à mon ménage si je retournais à la cour familiale. Je me suis vu prendre de l'alcool pour accepter que des pervers me touche, je me suis vu seule. J'ai compris que la pauvreté détruisait des vies. J'ai compris que les hommes étaient des bêtes en quête. J'ai compris que plus jamais, je n'accepterai de vivre pauvrement. De manquer d'argent ou encore de donner mon cœur à un homme.

Si seulementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant