Partie 09

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Le vent soufflait dehors et le bruit des maquis, restaurants et autres lieux dont Jemima passait de vue l'agacait dans sa marche. Elle se décida au bout d'un moment à rentrer. Une fois arrivée, elle expédia un message à Esther pour lui informer de la situation et lui demander de fermer le magasin.

N'arrivant pas à trouver le sommeil, d'une part, repensant à la conversation qu'elle avait plus tôt entretenue avec son amie et d'autre part à l'hygiène qu'on imposait à son époux dans la prison, elle se leva avec une lenteur étouffante, fit quelques pas avant de tituber puis de s'accrocher sur le bois du lit. Doucement, des perles de larmes envahirent son beau visage.

Elle se devait de prendre des somnifères pour espérer fermer les yeux ne serait-ce que pour quelques minutes, car fatigue et maux de tête étaient panaché en elle. Jemima se leva à nouveau, et avec la même lenteur, s'approcha de son sac médical pour se procurer quelques comprimés puis descendit prendre de l'eau en cuisine avant d'avaler ses médicaments.

Ressentant une certaine migraine, elle voulut se pencher sur le canapé du salon pendant quelques secondes mais s'endormit là finalement.

Réveillée à peine à quatre heures, la jeune femme recommença à méditer sur sa situation. Elle attendit pendant encore deux heures et prit son téléphone pour appeler la prison puis, on lui passa son époux. À l'entente de la voix de celui-ci, elle se remit à pleurer.

-- Ça va, Ma vie ? Dit Léo au lieu d'un allô.

-- Bonjour, comment vas-tu aujourd'hui ? Demanda sa femme en étouffant ses reniflements. As-tu bien dormi ?

--Oui mais je viens justement de te poser une question.

-- Ah oui je vais bien t'inquiète.

-- Alors pourquoi pleures-tu ?

-- Je......

!?: Monsieur, le temps pour votre appel est terminé. Veillez raccrocher.

-- Au revoir Ma vie. Je t'aime.

-- Au revoir, je .. dit-elle à peine que le fil coupa.

Elle resta assise là encore un bon moment avant de se décider à aller au travail. À son arrivée, elle ne vit pas Esther mais cela ne l'alarma pas pour autant. Sûrement que son amie avait des choses urgentes à faire ou était avec son petit ami. Jemima déposa son sac à la place habituelle c'est à dire sous la table du guichet, ouvrit les fenêtres du magasin et commença à ranger le stock de chaussures arrivé la veille.

Quelques heures plus tard, alors qu'elle s'apprêtait à manger un bout de pain, Lewis entra dans le lieu.

-- Bonsoir Madame Traoré, Esther est-elle ici ? Je n'arrive pas à la joindre et, ce depuis hier.

-- Bonjour Lewis, répondit-elle aussi chaleureusement que son cœur le lui permettait, pour éviter de paraître froide. Je croyais justement qu'elle était avec toi.

-- Je pensais sincèrement pouvoir la trouver ici, je ne sais où la chercher. Elle avait voulu me parler d'un sujet hier mais je ne l'ai pas vu.

Sans réfléchir longuement, Jemima se dépêcha de prendre son téléphone et de lancer le numéro de son amie. Elle n'avait même pas encore pu régler le problème qui la préoccupait que voilà son amie dans une situation inquiétante. Après plus de trois tentatives, Jemima comprit que quelque chose n'allait pas. Esther n'était pas du genre à faire ce genre de blagues.

-- Tu vois, son numéro ne passe pas et c'est cela le plus inquiétant. Fit remarquer Lewis.

Il tira une chaise à l'entrée et s'assit pour essayer de remettre ses idées en place. Jemima le regarda faire puis elle se rappela de l'humeur qu'avait son amie hier dans la matinée après avoir conversé avec lui au téléphone. Elle hésita avant d'exposer sa pensée.

Si seulementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant