L'obscurité du ciel quitta à pas de tortue le jour comme si elle savait déjà que cette journée serait fatidique. L'hôpital sentait l'humidité, des cris par là, des blessés arrivant de tout part, Esther n'avait qu'une seule envie après ces heures de veilles a endurer de telles situations dégoûtantes, c'était d'en finir au plus vite avec son ex-amie afin de quitter cet endroit.Elle pesta contre le froid qui osait s'initier dans la salle d'attente sans permission. À côté d'elle, Léo semblait autant impatient qu'elle. Elle lui serra la main droite afin de lui faire comprendre que dans moins de deux heures, le docteur viendra les recevoir. Ils ne firent que treize secondes les bras entremêlés que le docteur vint leur faire part des nouvelles concernant la santé de Jemima.
Selon lui, la jeune dame avait échappé au pire et ne tarderait pas à ouvrir les yeux. Il confirma aussi que le bébé qu'elle portait était toujours en vie. Une nouvelle qui contre toute attente fit légèrement frémir Léo. Il demanda à entrer voir sa femme avec Esther, la meilleure amie de cette dernière comme elle s'était présentée. Le praticien ne trouva aucune objection à cela, d'ailleurs, il les accompagna jusqu'à la chambre de sa patience et pendant qu'il en ressortait, Jemima ouvrit les yeux.
Il fallait dire que cette quinzième salle était de son emplacement juste parfaite pour les deux assassins. Étant la dernière du bâtiment pour soins aux personnes blessées, elle n'était pas régulièrement visitée, surtout si le patient allait mieux ce qui était le cas de Jemima qui de par sa sortie du coma avait prouvé qu'elle voulait vivre.
En ouvrant les yeux, elle se sentit extrêmement faible. Ses yeux lui brûlèrent légèrement tandis que ses facultés mentaux lui rappelèrent immédiatement qu'elle était enceinte. Elle essaya de lever la main droite pour la poser sur son ventre mais n'eut pas le temps de le faire à cause des pas qu'elle entendait. A peine essaya t-elle de balader son regard afin de voir l'intrus qui venait de faire bruit à côté d'elle, que deux mains, l'une en dessous de l'autre se retrouvaient subitement à l'étouffer.
Les pupilles apeurés, Jemima tenta de crier mais l'homme en face d'elle la laissa sans voix. La bouche ainsi que le nez fermés, elle se servit de son bras gauche pour empêcher son ravisseur de l'achever mais.....Une larme s'écoula le long de ses jours alors que son corps tout entier vibrait par manque d'oxygène. La machine reliée à son rythme cardiaque aboyait des bip bip répétés mais cela ne destabilisa nullement Léo qui continuait d'étouffer cette femme qu'il avait jadis prétendu aimer une fois. Il ne s'inquiétait pas d'être découvert vu qu'Esther assurait la garde dehors.
Une deuxième larme se pressa de naître sur la joue de Jemima. Elle se sentit partir petit à petit. Elle s'en irait ayant pour dernière image le visage de l'homme qu'elle aimait entrain de l'assassiner. Jemima avait les yeux qui virèrent au rouge. Elle posa maladroitement la main sur son ventre histoire de dire au-revoir à son bébé. Cet enfant qu'elle ne verra jamais et qui ne l'a verra jamais non plus car si elle était consciente d'une chose, c'est qu'ils allaient tous deux périr.
Flashback
-- Je crois que je ressens plus que de l'amitié pour toi Jemima. Je t'aime.
Elle avait les yeux baissés. Elle venait d'échouer aux compositions passées et pleurait fortement devant son meilleur ami, celui-là même qui l'aidait à faire ses exposés. Elle était en deuxième année et lui en cinquième année d'anglais. Ils s'étaient rencontrés lors d'une conférence portée sur le SIDA en milieu scolaire et l'honneur était tout aux débutants. Après l'événement, Léo s'était permit d'interpeller la jeune demoiselle d'à peine dix-neuf ans sur les erreurs de frappes qu'il avait remarquées dans son discours et dont elle devrait éviter.
Une belle amitié s'était liée entre eux et cela même après le départ de Léo pour le monde du travail. Ils étaient toujours restés proche et se parlaient quasiment tous les jours. Oncle Moussa avait très vite compris que ces deux là cachaient quelque chose mais les laissa vivre leur amour. Il fit cependant comprendre à Léo qu'il devait épouser sa fille s'il l'aimait vraiment et pas profiter d'elle. Après plusieurs tentatives pour la faire sombrer dans le péché charnel, le jeune homme trouva en elle une femme moralement forte et décida de l'épouser pour le défi de l'avoir dans son lit mais ça, Jemima ne le savait pas. Et ce jour-là, elle lui avait sauté dans les bras.
-- Je t'aime aussi, avait-elle crié si fort que Léo en fut gêné.
*
-- Aujourd'hui devant tout le monde, je fais de toi la femme de ma vie c'est pourquoi pour Léo Traoré, ce ne sera plus Jemima mais ma vie. Je t'aime beaucoup.
Fin du flashback.Jemima ne pouvait plus espérer que quelqu'un lui vienne en aide.
C'est avec toutes ces paroles en l'air, toutes ces fausses promesses qu'elle se prolongea sur la voie de la tombe, la tristesse dans l'âme de n'avoir pu dire au-revoir à son père.La machine insista du bruit afin d'annoncer les derniers instants de la patiente. Esther courut ramener un médecin dans la salle. Elle pleurait et begayait. Pour ne rien arranger à cela, Léo se mit dans une profonde détresse. Il criait sans cesse" Jemima " avec des yeux noyés. Les assistants du docteur les demandaient de sortir afin qu'ils puissent réanimer la patiente mais le réanimateur avait beau été chargé, Jemima ne réagissait plus. Elle rendit son souffle en suffoquant pour la dernière fois. Le docteur s'en voulut énormément d'avoir permis une visite sachant que sa patiente était très faible. Il examina le corps et vit qu'elle était morte à cause d'une crise celebrale provoquée par un manque d'oxygène. C'était une rechute de son cerveau encore blessé, conclut-il.
Léo et Esther pleuraient beaucoup en minant l'incompréhension. Selon eux, ils étaient en train de parler gaiement à la patiente lorsqu'elle a commencé à perdre connaissance et à suffoquer. Léo criait au médecin de lui ramener sa femme mais elle était déjà partie.
Le corps de Jemima fut aussitôt débranché et amené à la morgue sous les yeux de ses criminels déguisés en victimes traumatisées. Elle s'en était allée silencieusement, broyée par la haine sauvage des personnes en qui elle avait placées amour et confiance.
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Si seulement
Lãng mạnQui prétend que seuls les héros ont des fables ? Que faire lorsque l'autre devient un obstacle à ton bonheur ? Pour Esther, la question est vite réglée : il faut l'éliminer. Connais-tu réellement ta collègue ? Ton amie ? Ton épouse ? Ton ex ? Si c'e...