Partie 26

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-- Tais-toi !

-- Je t'aime mon chéri, jamais, je ne pourrai te faire de mal crois-moi. Se défendait Esther de toutes ses capacités de comédienne.

-- T'es sûre ? S'adoucit Léo, sous l'effet de la substance qui lui donnait le tournis.

Et tout à coup, un bruit....

Au bruit étrange que fit l'arme en tombant, Esther compris que tout n'était maintenant qu'une question de temps pour que son époux sombre. Léo avait la tête qui tournait. Il s'appuya de tout son poids sur le canapé et en moins de dix secondes, sombra dans ce qui pouvait être qualifié de coma. Pour ne pas dire un sommeil plus que profond.

Sa femme sauta immédiatement de son siège à la poche de son homme. Elle lui retira son portefeuille ainsi que les clés de la maison. Se dépêcha d'ouvrir la valise de Léo et de prendre son téléphone. Elle retira la grande robe que son époux l'avait plutôt obligée à porter et enfila une plus coquette, se chaussa avant de courir hors de la maison.

C'était la guerre de gagnée pour elle car avec la quantité de somnifères qu'elle mit dans le plat de Léo, c'était évident qu'il ne se réveillerait pas avant trois jours. Fini les conditions et la vie de couple ennuyante. Esther était décidée à retourner avec Lewis. Créer une histoire pour qu'il accepte d'elle et ensuite tout lui soutirer en moins d'un mois et quitter le pays pour que plus jamais Léo ne la retrouve.

Elle se sentit tout à coup désolée d'avoir participé à la mort de Jemima pour un homme si dérangé que Léo. Mais bon, ce qui était, était. Elle ne pouvait rien changer à cela c'est pourquoi il fallait qu'elle continue de vivre sa vie à plein temps. Esther se décida à renoncer pour de bon à cet homme qui détenait son cœur. Elle enleva sa bague de mariage et le balança dans une poubelle sur son chemin.

Quelques pas de plus et elle aperçut un grosse 4x4 venir en sa direction et se garer immédiatement à son niveau. Esther recula instinctivement mais ne continua pas pour autant son chemin. La vitre se baissa laissant apparaitre un jeune homme très clair de peau. Il était plutôt pas mal avec ses yeux charmeurs et ses lèvres charnues.

-- Si je vous ai fait peur belle demoiselle. Veillez m'excuser pour ma maladresse.

Esther répondit que ce n'était pas grave. L'homme alors, sans tourner autour du pot lui affirma le désir de vouloir passer la nuit avec elle. Esther tiqua, puis, sentit de la colère lui monter au nez. La gente masculine ne changerait donc jamais !

Elle fit un rictus de dédain à l'homme à la suite de quoi, refusa l'offre. Alors que ce dernier s'en alla, Esther continua de marcher avec l'objectif de prendre le premier Taxi qu'elle trouvera, direction chez Lewis. Sa démarche gracieuse se dessina à l'ombre des lampadaires. Esther marcha encore un peu, elle traversa un carrefour lorsque le feu passa au rouge mais les phares d'un véhicule lui éclaira subitement le visage. Par réflexe, la jeune femme se couvrit le visage à l'aide de sa main gauche et se dépêcha de quitter la voie goudronnée et de s'arrêter aux alentours, à l'attente d'un Taxi. Cependant, alors qu'elle balançait la main pour attirer l'attention d'un chauffeur, une grosse caisse vint se garer devant elle, la faisant sursauter par la violence du bruit qui avait suivi cet arrêt.

-- Qu'est-ce qui ne va pas avec vous ? Cria t-elle en reprenant ses esprits.

Aucun mot d'excuse venant du propriétaire du véhicule. Celui-ci ou celle -ci n'osait même pas baisser la vitre. Esther ne savait peut-être rien de qui était à l'intérieur de ce véhicule mais cette personne avait un peu trop d'audace. Elle n'allait pas avaler ça si facilement.

-- Je vous parle là, ouvrez cette portière !

Elle le disait en donnant des coups de poing sur le véhicule. Soudain, l'engin vrombit, il la dépassa subtilement pour se garer un peu plus loin devant. La jeune femme courut en sa direction. Mais pour qui se prenait cette personne à l'intérieur ? Elle chercha au sol une pierre avec laquelle, elle se mit à taper sur la voiture.

-- Sortez de là si vous avez autant d'audace que vous m'en donnez l'air.

Aucun bruit, aucun mouvement..

Esther s'enragea plus. Elle tapait sans regarder où l'objet en sa possession se dirigeait. Soudain, la portière s'ouvrit brutalement, la faisant grandement reculer . Très vite, elle vit une silhouette d'homme.

-- Vous êtes un grand malade. Dit-elle à bout de nerfs. Comment osez-vous ....

-- Ferme-là !

Esther faillit se noyer dans sa salive à l'entende de cette voix.

-- Bon dieu ! S'exclama t-elle, luttant pour ne pas tomber dans les pommes. Bou..Bou.. Bouba ?

L'homme sortit finalement de la voiture. À le voir, Esther frémit brutalement. Elle retenait à peine les battements précipités de son cœur. C'était bien Boubacar, ce même Boubacar qui l'avait épousée il y a quatorze ans de cela. À le voir, rien n'avait changé en lui. Il avait toujours ce regard sec et méprisant. Ce même physique d'homme gras et cette même chevelure colorée de blanc. On aurait dit qu'il s'était juste passé une heure entre sa fuite et le moment présent. Esther reçu toutes sortes de flashback. Elle revit Boubacar la brutaliser, la traiter comme une moins que rien. Elle revit ses coepouses lui assemer d'injures.

Esther ne put empêcher quelques gouttes du liquide salée lui visiter les joues. Mais très vite, elle les essuya, plus qu'en colère. Boubacar l'avait détruite. Il n'était pas question qu'elle lui laisse la vie sauve. Pourquoi ne pas le tuer pendant qu'elle le pouvait ? Esther serra la pierre dans sa main, tremblante à l'idée de ce qu'elle s'apprêtait à faire. Mais avant cela, il fallait à tout prix que cet homme sache toute la haine qu'elle lui portait.

-- Bouba, dit-elle avec hostilité. Te faire savoir que je te déteste serait peu par rapport aux sentiments qui m'animent en ce moment. Je t'assure que là maintenant, je vais te tuer.

Joignant la parole à l'acte et sans laisser de temps, elle leva la main dans le but de lancer l'objet sur le crâne du vieil homme. Sauf qu'un bruit de balle déchira l'air, lui faisant perdre contrôle. La pierre tomba aussitôt et madame Traoré se baissa pour le prendre.

-- Pas si vite demoiselle ! Dit une voix masculine provenant de derrière elle.

Si seulementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant