Injuste

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Je ne trouvais pas le sommeil du tout. Cette prémonition m'avait donné envie de lui, oui. Mais j'avais eu si peur de sa réaction ! Mon cœur me fit mal et je finis assise sur mon lit à pleurer. Qu'est-ce que je pleurais au juste ? Un homme avec qui j'avais failli faire l'amour, qui avait failli me repousser mais qui au final n'avait même pas passé la porte de ma chambre...

Je sechais mes larmes, me rhabillais et descendais à la cuisine. Dans le complexe, c'était le silence intégral et cela me fit du bien. Pas de musiques fortes, pas d'Avengers avinés qui me collaient. Rien que la cuisine et moi. Alors, pour me changer les idées je me mis à faire ce pour quoi j'étais douée : la pâtisserie. Certes je n'avais plus de myrtilles et Steve n'aurait pas de muffins mais je décidais de trouver une alternative avec quelques pommes.

La nuit fut longue et chargée de pain au chocolat, de croissants et de beignets à la pomme ainsi qu'à la confiture. Je décidais même d'en faire des natures. Je posais tout sur des plateaux recouverts de torchons propres et allais m'asseoir sur un des fauteuils, une tasse de café à la main afin de contempler les premières lueurs du jour.

J'étais aux premières loges pour assister à ce merveilleux spectacle

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J'étais aux premières loges pour assister à ce merveilleux spectacle. Lentement je me levais et ouvrais la grande porte fenêtre avant de sortir sur le balcon. Je m'approchais de la balustrade et y posais mes avants-bras, le café dans le vide. Lentement, je levais mon regard vers le haut et le descendais, mesurant la distance entre le troisième étage et le bitume. Je soupirais fortement et replongeais mes prunelles vers l'horizon.

Je commençais à avoir froid. Je bus une gorgée de café et me sentis frissonner quand une personne entra dans mon champ de vision. Cette dernière se plaça dans la même position que moi, bus une gorgée de café à son tour et soupira.

- Ça va mieux ? Demanda la voix de Clint doucement.

Je n'osais pas le regarder. Mon coeur me fit mal et je ne pus que hocher la tête. Pourtant, l'homme se rapprocha et passa une veste sur mes épaules. Je rosis.

- Tu n'as pas l'air, pourtant. Dit-il en me laissant tourner mon visage vers lui.

- Tu ne te souviens pas de grand chose, hier soir. J'ai raison ?

- Je ne me souviens pas de grand chose hier soir. Répéta l'homme en fronçant les sourcils. Comment tu... Oh. Oh tu as eu une prémonition.
C'est ça ?

Je hochais la tête à nouveau, mal à l'aise.

- Et... Je ne me comportais pas correctement. Oh je... Je suis...

- Ce n'est rien. Assurais-je. Je... J'ai préféré remettre à plus tard.

- Un "plus tard" non alcoolisé. Promit-il en avançant sa main vers ma joue. J'ignore ce que j'ai fait mais... Je m'en veux. Je suis désolé je...

- Tu n'as pas à t'en vouloir. Puisque rien ne s'est passé. Et je n'ai pas à m'en vouloir. Donc... Tout va bien.

Je levais mes yeux vers les siens mais n'arrivais pas à soutenir son regard. Je me rappelais l'homme de ma vision, celui qui avait glissé ses mains dans les miennes, sur moi, sa langue qui avait dansé avec la mienne... je baissais la tête en me rappelant comment le lendemain matin, mon mentor s'était ravisé, regrettant notre nuit de bonheur.

De l'autre côté du comptoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant