Soirée Asgardienne

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Loki m'entraîna dans la pièce. La salle était immense et j'eus très vite l'impression d'étouffer. Trop de monde pour moi. Le dieu caressa discrètement ma main de la sienne sur son bras et m'adressa un beau sourire doux. Il me mettait en confiance, j'étais bien mieux près de lui.

Tout devint silencieux soudainement et les regards se tournèrent vers nous. L'assemblée fit un beau chemin pour mon cavalier et moi, nous pûmes passer sans mal jusqu'à la grande scène. Il n'y avait plus de bruits, seulement le crissement de nos pas foulant le parquet.

Une fois aux pieds de l'escalier, Loki nous fit monter et nous plaça face à l'assemblée avant de prendre un ton solennel et clair.

- Gloire à la Divinité des Âmes ! Gloire à la détentrice de Mjölnir ! Gloire à Elea ! Gloire à Odin ! Gloire à Frigga !

Un serviteur d'Odin se présenta près du jeune dieu et lui tendit un plateau d'or, sur lequel se tenaient deux coupes. Il les prit lentement, remercia le serveur et m'en tendit une que je pris sans hésiter. L'assemblée se mit à répéter d'une voix les mêmes phrases, avant de lever tous leurs verres, y compris la famille royale. Rougissant et timide, je levais ma coupe également et la portais à mes lèvres en même temps que tous.

La musique reprit et Frigga s'approcha de nous au bras de son époux, un regard tendre et maternel a mon égard.

- Ma chère Elea. Que vous êtes radieuse... Cette robe est divine. Et vous avec.

- Le choix de la robe revient à votre fils.

- S'est-il bien comporté ? Demanda Odin, le regard sévère sur son fils.

J'entendis Loki déglutir audiblement sans le vouloir et affichai un beau sourire doux à mes lèvres.

- Loki est un guide des plus exemplaires et des plus serviables, Majesté. Il m'a conduit voir Thor, et cela m'a déclenché une crise de panique que votre fils a géré d'une main de maître.

Loki rosit et sourit à son tour. Frigga adressa un doux sourire à son enfant et passa sa main sur sa joue.

- Je reconnais bien là mon petit garçon.

- Oui Mère... Souffla Loki en lovant son visage dans la main de la deesse.

Je trouvais ça beau. Très beau. Je me mis à penser à mes parents soudain et mon cœur se serra. Je baissais la tête et regardais les gens bouger, en bas des escaliers alors que nous étions en haut, tous les quatre à se regarder dans le blanc des yeux. Je me sentais triste, seule. J'avais envie de pleurer soudain. Mes parents me manquaient et cela faisait longtemps que je n'avais pas pensé à eux. Je me remémorais ce que je pouvais pour éviter de pleurer en public, en pensant à ce qu'il m'était arrivé depuis mais les larmes continuèrent de monter et je ne pus les cacher longtemps. Une perle coula et je sentis une main sur ma peau.

- Elea... Tout va bien ?

La voix de Loki se faisait forte parmi le brouhaha environnant. Je levais mon regard enlarmé vers le sien et hochais la tête malgré la tristesse.

- Ne me ment pas. Murmura t-il en se rapprochant. Que se passe t-il ?

- Te voir si proche de ta mère m'a rappelé la mienne. Mes parents. Je n'avais pas pensé à eux depuis des années et... Voici que je suis sur Asgard dans un décor enchanteur avec...

- Avec le... responsable de leurs morts... Marmonna t-il, légèrement blessé.

- A vrai dire, je ne pensais pas à cette partie. Je pensais que ta maman et toi étiez très mignons ainsi. Et que tu avais beaucoup de chances.

Je rosis et sentis son bras me coller à lui.

- Fils... Entendis-je un peu plus loin. Que fais-tu ? Un peu de tenue que diable !

- J'emmène notre Divinité des Âmes danser, Père. Ne vous inquiétez pas. Sourit le dieu en replongeant son regard dans le mien. Au moins dans la foule tu pourras extérioriser ta douleur sur mon épaule.

- Et toi, celle de tes pieds. Sussurais-je à son encontre.

Loki rit doucement en m'entraîna doucement au milieu de la salle, entourés de l'assemblée et d'autres danseurs.

Loki me plaça bien tendrement contre lui et fit prendre place à son pied de la même manière que Arnaud l'avait fait à la tour. Vous n'êtes pas frère pour rien... Pensais-je alors que le dieu me faisait valser lentement. Je le regardais, il avait l'air si sérieux... Et en lançant un regard circulaire à la salle je vis que toutes les jeunes femmes m'enviaient, y compris Alastair. Le jeune homme était planqué dans un coin, buvant une pinte digne d'un troll et ne me lâchant pas du regard.

Loki me fit danser lentement contre son corps et je sentais sa chaleur au travers de ma robe. Je frissonnais et mon regard trouva le sien timidement.

- Pour une jeune femme qui ne sait pas danser... Je trouve que tu es très douée.

- Je te retourne le compliment. Tu es... Un bon cavalier.

Loki m'adressa un beau sourire et je pus voir son visage approcher du sien. Je le laissais faire et il posa son front contre le mien, sous le regard inquisiteur de son ami et des autres.

- Loki... Murmurais-je en plongeant mon regard dans le mien.

- Oui, Elea ? Dit-il sur le même ton en me tenant bien contre lui

- Tu outrepasses les limites que tu m'as expliqué avant d'entrer... Non ?

- Je n'y peux rien. Je t'ai senti mal et j'ai voulu te faire du bien.

- C'est très réussi mon cher. Avouais-je en le rosissant. Et je n'ai jamais aussi bien dansé.

Loki rit tendrement et me mit un petit coup de nez dans le mien.

- Je suis désolé de choquer toutes ces personnes chastes avec mes démonstrations d'affections mais j'ai juste envie d'avoir la femme la plus belle et intelligente de l'assemblée dans mes bras.

- Tu vas me faire rougir. Soufflais-je, moqueuse.

- C'est déjà le cas...

- Et tu oses continuer ?

- Oui, j'aime te voir ainsi.

Je ris doucement avec lui et allais cacher mon visage intimidé dans son cou.

- La chanson est bientôt terminée, et vu les regards qu'on nous lance je vais devoir te lâcher.

- Oh...

- Ne t'en fais pas. Je reviendrais vers toi, ma Divinité des Âmes.

- J'espère que tu ne me laisseras pas seule entourée de toutes ces personnes que je ne connais pas.

- Restes près de ma mère. Et j'essayerais de revenir vers toi.

La musique s'arrêta et des applaudissements se firent entendre. Loki se decolla de moi et vint prendre ma main avant de la porter à ses lèvres. Je le laissais faire avant qu'il ne parte de son côté au pas de courses au travers de la foule.

De l'autre côté du comptoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant