Chapitre 13 - Papa, y a un loup sur la Lune

13.1K 1.1K 43
                                    

Dans le chapitre précédent :

Soudain, je grimaçai sous la douleur qui traversait mon dos et mes côtes. A cause d'une colère qui l'aveuglait, Gabriel m'empoignait avec force. Beaucoup trop de force.

« Gabriel, » chuchotai-je, au bord des larmes. Ses yeux. Jaunes. Son loup était aux commandes et non plus la partie humaine. Il me broyait presque. J'avais de plus en plus de mal à respirer. Une panique commençait à se muer au fond de mon être.

« Gabriel ! » m'exclamai-je plus fort. « Lâche-moi ! »

Un grognement sourd sortit de la gorge de cet homme. Mon ordre ne lui avait pas plus du tout. J'étais stupide de penser que je pouvais me promener près de lui sans me méfier. Parce qu'au final, c'était un loup-garou. Je n'avais pas été assez prudente. Pas du tout prudente, en vérité. Et maintenant, j'allai payer les conséquences de ma négligence.



Il me regarda enfin, avec ses yeux bleus. Ils s'agrandirent de surprise, quand il vit ma grimace. Ses bras me relâchèrent de suite puis, il s'excusa. Encore et encore. Son visage prit même un air horrifié.


« Ça va, je n'aurais que quelques bleus, » tentai-je mais cela ne le rassurait guère. Au contraire, il semblait réellement dégoûté par lui-même.


Je voulais lui répéter que ce n'était pas grave, ma peur ayant diminué face à sa mine terrifiée. Mais, il regarda ses mains comme s'il n'en croyait pas ses yeux puis, partit en vitesse, me laissant seule. Je n'avais pas tout compris, mais une chose était sûre, je n'aimais pas le voir ainsi. On aurait presque dit qu'il se traitait de monstre. Qu'il se voyait comme un monstre. Or, ce n'était pas le cas. Pas du tout. Il était né ainsi et c'était tout. Je l'avais compris après avoir passé des années à accepter le fait que je vivais avec des loups-garous.


Je rentrai dans mon appartement, épuisée par la journée. Je vis sur l'écran de mon portable que j'avais un appel en absence. Eli. Je ne l'avais pas senti vibrer quand j'étais avec Gabriel. Je le rappelai, me demandant ce qu'il me voulait.


« Allô Eli ? C'est Kelly ? Tu m'as appelée ? »


« Ah oui ! Kelly, désolé de te déranger, » dit-il avec un rire nerveux.


« Je suis bien rentrée chez moi si c'est ce que tu voulais savoir. »


« Oh non ! Enfin si, c'est bien que tu sois chez toi mais... » Je ris à sa gêne et je l'imaginai encore tout rouge.


Il se racla la gorge avant de reprendre la parole.


« Je voulais savoir, si tu étais libre demain soir... »


« Oui, je quitte le boulot à 17h. Pourquoi ? »


« Je me disais qu'on pourrait dîner ensemble. Entre amis. » Mais, bien sûr, entre amis. Je souris en secouant la tête.


« Oui, d'accord. Dans quel resto ? » demandai-je.


BattementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant