Chapitre 39 - Kelly Tunglio ?

10.4K 1K 78
                                    

Dans le chapitre précédent :

« Luc t'a dit quelque chose par télépathie ? »

Il mordilla ma marque pour que je cesse de rire, et cela marcha. Je poussai un gémissement qui me surprit.

« Gabriel ! » le réprimandai-je alors qu'il souriait contre ma peau.

« Oui, c'est lui. Il vaudrait mieux qu'on se dépêche d'y aller. »

J'hochai la tête et commençai à me déshabiller tranquillement.

« Que... Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Gabriel d'une voix étranglée.

Une fois nue, j'allai dans la baignoire, ouvris l'eau et dirigeai le pommeau vers lui. Il se couvrit le visage de ses mains, mais le liquide transparent l'aspergea tout de même. J'éclatai de rire en lui rappelant qu'il fallait se dépêcher. Il rit puis enleva aussi ces vêtements mouillés. Nous prîmes une douche sous les baisers et les rires qui fusèrent.

C'était une sensation étrange. Je n'avais pas peur. Il y a encore quelques jours, je ne lui aurais jamais montré mon corps parsemé de petites cicatrices. Mais aujourd'hui, c'était différent. Je me rendis compte qu'il avait beaucoup plus de cicatrices que moi. Et beaucoup plus profondes et grandes.

Je traçai du doigt ces blessures tandis qu'il fit la même chose avec les miennes. Nos corps apprenaient à se connaître, et c'était plaisant. Rien de sexuel, juste de la confiance. Une confiance que j'avais cru ne jamais pouvoir donner à un homme. Mais Gabriel était différent. Il était mon âme-sœur, et ce pour toujours. Je l'avais enfin compris.

***

Après notre moment dans la chambre, nous nous dépêchâmes de descendre pour rejoindre Luc. J'avais spécifié qu'il valait mieux que nous ne soyons pas nombreux si nous voulions voir le Verndari. Luc était de mon avis. Peut-être que cet homme ne voulait pas encore partager son existence et le lieu où il vivait avec tout le monde. De plus, cela ne servait à rien de se précipiter à dix devant sa porte.

Je laissai Gabriel donner ses instructions et surtout vérifier l'état des réparations. Cet après-midi nuageux me laissait songeuse. Jonas avait dit qu'il reviendrait me chercher. Et j'étais convaincue de ses paroles. Pour moi, cela sonnait comme une promesse qu'il ne tromperait jamais. Le connaissant, il ne me lâcherait pas avant de m'avoir à ses côtés et avec un pouvoir illimité que je pourrais faire couler dans ses veines.

À l'extérieur du manoir, je soupirai en attendant Gabriel. Soudain, je sentis des yeux me transpercer. Un regard lupin me fixait à travers les bois. Curieuse, je me rapprochai du loup qui restait derrière le tronc d'un arbre. Je marchai doucement pour éviter de l'effrayer et surtout pour éviter que je prenne peur et l'attaque dans un mécanisme de défense. J'étais toujours appréhensive face à ces créatures même en sachant qu'ils ne me feraient pas de mal. La faute à ces loups solitaires qui avaient saccagé mon enfance.

Enfin devant le loup qui faisait presque ma taille humaine, je le fixai avec curiosité. Il ressemblait à quelqu'un. À un ami que j'avais perdu.

« Jack, » chuchotai-je.

Je vis les oreilles de l'animal se redresser et ses yeux briller d'une nouvelle lueur. Je savais que j'avais en face de moi un loup-garou que je ne connaissais pas, mais il me semblait tellement familier que mes yeux devinrent larmoyants.

« Je suis désolée, Jack était un ami très cher et vous lui ressemblez beaucoup. Vous avez ses mêmes yeux un peu dur et sombre. »

Il hocha doucement la tête, puis la releva pour regarder au loin derrière moi.

BattementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant