Dans le chapitre précédent :
« Pour te parler. J'ai besoin qu'on se voit. Je voudrais... apprendre à te connaître. Comme des amis. On pourrait aller au restaurant pour dîner... entre amis. »
Je souris. Il faisait vraiment un gros effort et cela ne me faisait que plus plaisir.
« Pas ce soir. J'ai des choses à faire, mais demain peut-être ? »
« Très bien, demain alors ! » dit-il presque fièrement.
« D'accord. »
Pendant quelques minutes, personne ne parle ni ne raccrocha.
« Tu raccroches ? » dis-je d'une petite voix. Gabriel rit, puis raccrocha.
Je soufflai enfin. Il était plus facile de lui parler par téléphone, mais j'avais toujours ce petit papillon au ventre.
Pour ce soir, je ne devais penser qu'à la mission. J'éteignis mon portable, et me mis en route vers le bâtiment désaffecté où le plan trouvé chez Eli me menait.
***
Ayant laissé ma voiture au sous-sol du bâtiment de l'entreprise, je déambulai à travers les dédales de la rue, sans destination précise. Je m'arrêtai quelques fois pour admirer les vitrines des boutiques de vêtements ou celles des boutiques d'antiquités.
Mes yeux se retrouvèrent attirer par un objet. A travers la vitre, je pus voir, posé sur la commode, une pierre rouge. Curieuse, j'entrai dans la boutique et me dirigeai vers ce bijou. Il ressemblait au collier que Damien portait. Rouge cristallin. Mais il ne contenait pas sa magie ni sa force envoûtante. C'était clairement une pierre quelconque, mais elle me rappelait Damien. Je l'achetai et l'attachai à mon cou avant de continuer ma promenade urbaine.
Ma marche continua jusqu'à ce que j'aperçus un bus et que je courus vers le transport pour m'y engouffrer. Il n'y avait pas beaucoup de monde, je m'assis à l'arrière et commençai à me déshabiller. J'enfilai un sweet-shirt trop grand pour moi et fis une queue de cheval avant de rabattre la capuche. Je troquai mes chaussures par des baskets, idéal pour courir. Je mis mon porte-feuille et mon portable dans mes poches et laissai mon sac, qui ne contenait plus rien, sous le siège. Je ensuite descendis à un arrêt quelconque.
Je courais comme si j'étais une joggeuse. Arrivée devant une maison, je vérifiai qu'il n'y avait personne aux alentours avant de sauter par-dessus la barrière en bois. Je m'accroupis dans le jardin de la demeure que je ne connaissais pas. Une fenêtre était ouverte, ce qui me permit de m'incruster dans la cuisine. Les différentes odeurs de nourriture pouvaient masquer mon odeur corporelle.
Toute cette manigance pour éviter que des loups-garous me suivent partout grâce à leur odorat. Je devais utiliser une de mes capacités que me donnaient ma demi-nature de Verndari. La téléportation. Dans son histoire, ma mère l'avait traduite par une rapidité hors norme, mais c'était techniquement faux. Les Verndari pouvaient se téléporter d'un point du monde à un autre.
Un magnifique don, mais qui consommait beaucoup d'énergie physique. Il fallait, de plus, puiser dans notre esprit la force nécessaire qui donnerait une téléportation optimale. Il était aussi possible d'emmener une autre personne avec soi, mais n'étant qu'à demi-Verndari, je n'avais pas la possibilité de le faire.
Le simple fait de me téléporter était une grosse consommation d'énergie. Je fis le vide en moi et pensai au lieu où je voulais me rendre. Heureusement, j'avais vu sur Internet à quoi ressemblait l'entrepôt et ses alentours. Je fermai les yeux et me laissai envoler par les airs, ou plutôt disparaître dans un tourbillon d'air. Je me sentais légère, comme si je volais. Un oiseau libre. Une sensation si agréable. Mais une fois de retour sur terre, je tanguai et m'écroulai. Je soufflai bruyamment en cherchant à respirer.

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Battements
Manusia SerigalaQuand des chasseurs arrivent dans la ville où vit Kelly Wolff, cette jeune femme à moitié humaine fera tout pour protéger les loups-garous qui l'ont adoptée. Mais infiltrer le groupe de chasseurs et vivre avec des loups-garous tout en gardant le se...