Battements

Chapitre 26 - De quoi as-tu peur ?

Dans le chapitre précédent :

Tout le monde me fixa étrangement.

« Qu'as-tu fait ? » osa demander Gabriel.

« Qu'ai-je fait ? » répétai-je à l'homme en question, surprise.

« Vous nous avez sauvés la vie, » répondit une jeune femme qui entra dans la pièce.

Alpha Paul se leva et fit un sourire qui le rajeunissait, et surtout qui enlevait cette aura de pouvoir. Elle était sûrement sa femme, son âme-sœur. La femme blonde sourit. Elle tenait, dans ses bras, un bébé. Un nouveau-né endormi.

Je ne comprenais vraiment plus rien à la situation. Je repassais des scénarios dans mon esprit. Des scènes où je l'avais peut-être sauvé avec Damien. Mais rien. Je ne les avais jamais vues. Ni Alpha Paul, ni son âme-sœur. Pourtant, la femme me regardait avec un grand sourire amicale.

La journée allait être longue.

***

Je restai stupéfaite tandis qu'elle me regardait avec un grand sourire. Ces yeux pétillants avec de la joie non dissimulée. J'étais gênée. Je ne souvenais pas du tout l'avoir vu un jour. Son visage ou sa silhouette ne me disait rien.

Confuse, je regardai son mari qui était à côté de sa femme et de leur enfant.

« Je suis désolée, je ne me souviens pas vous avoir déjà rencontré, » annonçai-je en secouant un peu la tête.

« C'est vrai, on ne s'est jamais rencontré auparavant, mais le Ver... » commença-t-elle avant que son mari mette une main devant sa bouche.

Je la regardai surprise puis paniquée. Elle voulait dire Verndari. J'en étais presque sûre. Bon, cela pouvait aussi être vers de terre. Ou la couleur verte. Je n'avais pas à paniquer ainsi, pas vrai ?

La jeune blonde se retourna d'un air surpris vers son mari et leurs regards ne se lâchèrent plus pendant quelques minutes. Je compris qu'ils étaient en train de communiquer par leur lien. J'attendis en me calmant progressivement grâce à Gabriel. Il se mit à mes côtés et me prit dans ses bras. J'étais troublée par son geste. Il se montrait si attentionné et tactile. Et des sentiments que je pensais enterrer pour de bon resurgissaient sans que je ne le veuille.

J'appréciai sa chaleur pendant quelques secondes, puis me détachai de son corps. Il semblait déçu, mais me laissa faire.

« Oh excusez-moi ! Je croyais qu'ils savaient... » répliqua la jeune femme précipitamment.

« Excusez-nous, » renchérit Alpha Paul, en baissant la tête, signe de respect.

Je me pétrifiai de nouveau face à tant de courtoisie. Alpha Paul dû voir ma gêne, car il s'excusa de nouveau en prétextant que c'était l'habitude qui lui avait fait courber l'échine. Il avait donc dû côtoyer des Verndaris durant sa vie que je supposais longue.

« Ce n'est rien, » dis-je en souriant. Je me calmai peu à peu. « Mais l'homme que vous êtes venus voir n'est... pas là. »

Damien était mort.

« Nous le savons. Nous sommes venus vous voir, vous Kelly. Oh ! Je ne me suis pas présentée, je m'appelle Alice et je suis l'âme-sœur de cet homme aux allures de vieux grincheux. Je voudrais vous dire que je suis désolée, et je vous remercie. Merci de l'avoir laissé venir jusqu'à chez nous. Merci de nous avoir aidés. Merci de nous soutenir. Merci d'être là. Merci d'être toujours en vie. Je croyais que tout ceci n'existait que dans les souvenirs de mon mari. Mais non, vous êtes là. Vous nous avez sauvés la vie et je vous remercie pour cela. »