À travers nos souvenirs || Bucky Fanfiction || 18+

Chapitre 22

Le lendemain, c'est tout sauf une partie de plaisir. La migraine que j'ai gagné m'empêche de penser correctement et ma gorge brûle comme un volcan. Mon coeur est oppressé par des doigts glacés.

J'ouvre les yeux. Le monde tourne autour de moi tel un manège de parc d'attraction. Mon coeur se soulève et je déglutis, avec ma bile. Pas question de vomir.

Je m'assois lentement, mon cerveau tentant de faire des liens entre ce qui se passe et ma soirée d'hier. La seule vue de la bouteille de Téquila vide fait monter à mon esprit les évènements de la veille.

Le soleil illumine ma chambre et la chaleur fait monter l'odeur de fumée. Je toussote et enfonce ma tête dans l'oreiller avec un grognement.

Bien sûr, je me suis levée. De force. Mes muscles ne voulaient pas répondre, mais alors là pas du tout!

Je marche maladroitement vers la fenêtre géante pour l'ouvrir. Dès que l'air frais me frappe, je prends une grande inspiration. Mon coeur se calme et je peux enfin relaxer un peu.

Je me laisse tomber sur le sol frais et un long soupire bruyant s'échappe de mes lèvres. Je ferme les yeux pour refouler la douleur dans mon crâne, sans succès.

C'était la pire idée de ma vie.

Des pas se rapprochent. Je panique et me lève : trop rapidement. Mon crâne percute le mur dans une explosion d'étoiles et je tombe, heureusement, sur mon lit.

Bruce- Tout va bien?

Laure- Oui!

Bruce- Je voulais seulement te dire qu'il n'y a pas de prise de sang ces deux prochaines semaines. Peut-être que ton corps se sentira moins oppressé, et que tes pouvoirs se développeront. Je fais un test.

Laure- D'accord!

Bruce- Passe une belle journée, Laure.

Laure- Merci, toi aussi!

Il s'éloigne et je peux souffler. Je me couche au sol et pose mon front douloureux au froid.

Bravo ma vieille, tu as presque fini dans un labo, à te faire réprimander.

Je me relève lorsque le monde cesse de tourner. Je crois que je me suis endormie un peu trop longtemps, car il est maintenant 19:35, et qu'à mon réveil il était 8:20.

J'enfile lentement un sweat oversize et des jeans. Lorsque j'ouvre la porte, l'odeur de la nourriture fait rugir mon coeur. Je plaque une main sur ma bouche et me précipite vers la salle de bain.

Une fois mon estomac bien vide, je me brosse les dents en deux temps trois mouvements et tourne les talons pour regagner le couloir.

La porte à ma gauche s'ouvre. Bucky. Je fixe le sol et avance lentement, espérant qu'il ne remarque pas mon air de zombie. Il passe près de moi et... M'ignore.

Une plainte surgit de mon coeur et je regarde l'homme au bras de fer partir vers les salles d'entraînement. Aïe.

Je me laisse tomber sur un tabouret de la cuisine et attrape le café que Sam me tend. Il croise les bras et pose la tête sur ses coudes, me regardant avec un sourire moqueur.

Sam- Looongue nuit?

Laure- Oui.

Sam- Bucky et toi...? Mmh...?

Je lève les yeux au ciel et lui balance mon poing sur l'épaule.

Laure- Mais non, gros pervers. J'ai seulement très peu dormi.

Sam- Je me demande bien pourquoi...

Il me fixe de ses yeux suggestifs. Je rigole et boit une gorgée de café, signe que la conversation est terminée.

Steve fait son entrée, en pleine discussion avec Natasha. Je dresse les deux pouces vers lui avec un grand sourire. Il rougit.

Sam- Tu sais qu'elle est en couple avec Bucky, hein?

Laure- Oui. Mais il m'a promit de lui parler de la situation délicate.

Sam- Ooh je veux des détails.

Wanda- Moi aussi.

Elle s'assoit près du pigeon. Je pouffe devant cette intrusion, les yeux de mes interlocuteurs brillants de malice.

Laure- Il m'a dit qu'il fréquentait Nat car il voulait ressentir les même chose qu'avec moi.

Wanda- Ouf.

Laure- Il croyait que fréquenter quelqu'un d'autre apaiserait sa souffrance.

Sam- Ce qu'il est con!

Wanda- C'est direct, mais il a raison. C'est plutôt idiot...

Laure- Je suis d'accord. Cependant...

Sam- Cependant...?

Laure- Je suis prête à lui laisser une deuxième chance. Plus je suis avec lui, plus je retrouve la mémoire. Et puis, je dois avouer que je ne lui suis pas indifférente.

Sam- Ça, c'était évident.

Wanda- Oh mon Dieu, votre histoire est si complexe! Pourquoi vous ne pouvez pas simplement vous aimer? Voilà, c'est fini!

Laure- J'aimerais ce que soit si simple.

Wanda- Qu'est-ce qui empêche ça?

Laure- Nos passés. À cause d'Hydra, il a peur de me blesser. À cause de mes années sous l'eau, je ne suis plus la même.

Sam- Oh lui et Hydra... Oui, ça a été traumatisant, j'en suis conscient! Mais il peut vraiment renoncer à t'aimer pour ça?!

Bucky- La blesser durant un cauchemar ou une crise serait quelque chose que je ne me pardonnerai jamais.

Nous sursautons tous. Il se tient là, contre le comptoir, les bras croisés. Il me fixe en silence, les traits fermés. La sueur perle sur son torse nu que je lutte à ne pas regarder.

Laure- Depuis combien de temps es-tu là?

Bucky- Quelques secondes.

Laure- Non, mais... Qu'as-tu entendu?

Bucky- Suffisamment.

Il tourne les talons et la porte de sa chambre claque violemment. Je tourne la tête vers Wanda et Sam, les yeux grands ouverts.

Laure- C'était mauvais signe, ça?

Sam- Heu...

Wanda- Je ne sais pas. Je crois que c'est mauvais signe. Tu devrais aller lui parler.

Je me relève en grognant et me dirige vers sa chambre. Dès que je touche la porte, elle s'ouvre. Il plonge son regard dans le mien puis, avant que je puisse réagir, il plaque avec passion ses lèvres sur les miennes, ses mains sur mes joues.

Bucky- Je suis désolé d'avoir peur de moi-même. Mais tu ne sais pas ce que je peux faire... Tu ne sais pas ce que je pourrais te faire, Laure. Je suis désolé de t'aimer.

Il dépose un baiser beaucoup plus délicat sur mes lèvres, puis referme la porte. Je bats des paupières, déboussolée, puis pivote.

Wanda et Sam échangent un regard amusé. Je reprends mes esprits, la chaleur de mon visage m'indiquant que je rougis.

Sam- Alors ça...

Ils me laissent seule un instant. Je me dirige vers ma chambre et découvre avec bonheur que l'odeur de cigarettes a totalement disparue. J'enfile un soutien-gorge et des shorts de nuit, puis me glisse sous les draps.

Je suis désolé de t'aimer.

Mes doigts trouvent une nouvelle bouteille de Vodka cette fois. Je la porte à mes lèvres et en avale une gorgée.

J'ai les addictions trop faciles.